II. LE DÉCOLLAGE ÉCONOMIQUE : LA "BELLE AU BOIS DORMANT" DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
L'image de la "Belle au bois dormant" semble
convenir à
la Nouvelle-Calédonie. Elle figure en titre de la thèse de
doctorat que notre collègue Pierre Gascher, député de la
Sarthe, a consacré aux premières décennies de la
présence française sur le territoire. Elle apparaît
également comme intitulé d'une caricature, bien inoffensive au
demeurant, parue dans le journal "Les Nouvelles calédoniennes", à
la veille du départ de votre rapporteur du territoire.
Celui-ci y est représenté en "prince charmant" venant donner le
baiser rédempteur à l'usine du nord, principal projet
économique du nord de la Grande Terre, elle-même
représentée en "Belle au bois dormant" !
Au-delà de l'anecdote, votre rapporteur a pu constater le
caractère unanime de l'ensemble de ses interlocuteurs, toutes tendances
confondues :
face à un développement remarquable des
infrastructures publiques, le développement économique du
territoire, hors zone du Grand Nouméa, n'a pas suivi.
Les atouts importants dont jouit la Nouvelle-Calédonie continuent de
faire l'objet d'une valorisation insuffisante. Or, sans développement
économique, les investissements publics créés depuis 1989
perdent toute signification. Pis :
leur entretien présente un
coût que des provinces, dépourvues d'assiette fiscale par manque
d'activités, ne seront pas capables d'assumer.
C'est la
portée même des accords de Matignon qui est ainsi mise en
péril.
Parallèlement, les blocages structurels dont souffre la
société calédonienne n'ont pas disparu et laissent
perdurer des déséquilibres spatiaux, communautaires et sociaux.
A. DES ATOUTS CONSIDÉRABLES DONT LA VALORISATION DEMEURE INSUFFISANTE
L'absence de valorisation du potentiel économique de la Nouvelle-Calédonie est frappante dans de nombreux domaines où le territoire dispose pourtant de forts atouts : le nickel, insuffisamment transformé sur place, apparaît comme une richesse "volée" au territoire ; les tentatives de diversification vers le tourisme et l'aquaculture ont suscité d'importants espoirs en partie déçus ; enfin, l'agriculture et la pêche restent des activités essentiellement vivrières en dépit de réelles possibilités à l'exportation.
1. Le nickel : une richesse "volée" au territoire
La Nouvelle-Calédonie posséderait un peu plus de 20 % des réserves mondiales de nickel , ce qui la place au deuxième rang derrière l'Indonésie.
en millions de tonnes de métal contenu
Pays |
Réserves |
Ressources |
Total |
Part en % du total |
Indonésie |
7,80 |
55,00 |
62,80 |
27,56 % |
Nouvelle-Calédonie |
15,00 |
31,00 |
46,00 |
20,18 % |
Républiques de l'ex-URSS |
8,10 |
13,20 |
21,30 |
9,35 % |
Canada |
8,70 |
12,50 |
21,20 |
9,30 % |
Cuba |
3,40 |
14,20 |
17,60 |
7,72 % |
Philippines |
5,70 |
10,60 |
16,30 |
7,15 % |
Australie |
5,60 |
3,20 |
8,80 |
3,86 % |
Autres pays |
5,50 |
28,40 |
33,90 |
14,87 % |
Total |
59,80 |
168,10 |
227,90 |
100,00 % |
Source : US Bureau of Mines, Minerals Facts and
problems.
Si l'Indonésie possède la première place, la teneur en
nickel de ses gisements apparaît globalement inférieure à
celle des gisements de Nouvelle-Calédonie. Les réserves de
minerais oxydés riches en métal (
garniérites
),
estimées à 5 millions de tonnes de métal contenu,
sont situées dans le centre et le nord : à proximité
de Thio, Kouaoua et de Poro dans le centre-est, de Népoui et de Voh dans
le centre-ouest, de Poum et de Koumac dans le nord. Les autres ressources de
minerais oxydés à teneur plus faible (latérites),
estimées à plus de 40 millions de tonnes de métal
contenu, sont situées dans le sud, près de Goro.
L'importance de la
garniérite
, de surcroît facile à
exploiter, confère à la Nouvelle-Calédonie un rôle
important parmi
les producteurs
de nickel. Le territoire a ainsi fourni,
en 1995, une production voisine de 120.000 tonnes de nickel contenu, soit
15 % environ des besoins occidentaux
. En simplifiant, la
répartition a été la suivante :
- 70.000 tonnes sous forme de minerai exporté pour un montant
de 11,5 milliards de francs CFP, soit un peu plus de 600 millions de
francs français (40.000 tonnes vers le Japon, 18.000 tonnes
vers l'Australie et 10.000 tonnes vers les Etats-Unis) ;
- 50.000 tonnes sous forme de produits métallurgiques finis ou
semi-finis, pour un montant de 35 milliards de francs CFP (plus de
1,9 milliard de francs français).
La valeur ajoutée est clairement liée à l'existence d'une
industrie métallurgique dont le développement est cependant
insuffisant puisque
plus de la moitié du minerai extrait continue
d'être exporté sans subir de transformation sur place
.
Les
caractéristiques du marché mondial
du nickel ne sont
en outre
pas favorables à des entreprises qui limiteraient leur
chiffre d'affaires à l'activité d'extraction :
- Sur un marché structurellement en croissance, les prix accusent
dans le long terme une tendance à la baisse qui impose une diminution
des coûts de production. Alors que ces coûts atteignent en
Nouvelle-Calédonie environ 2,5 dollars la livre de
garniérite, riche en minerai et facile à extraire, il faudra
savoir demain produire à moins de 1,5 dollar la livre, dans un
contexte de raréfaction de cette qualité de minerai et de recours
accru à la latérite, plus pauvre et exigeant des méthodes
de traitement dont nul n'a encore la maîtrise.
- Les prix et les volumes accusent en outre de très fortes
fluctuations entraînant un niveau de risque élevé pour les
producteurs, ce qui explique la tendance à la diminution de leur
nombre : quatre d'entre eux (les canadiens Inco et Falconbridge,
l'australien Western Mining corporation et la société Le
Nickel-SLN, filiale du groupe français Eramet) couvrent 60 % des
besoins du marché occidental, tout en se livrant une concurrence
acharnée.
- Enfin, de nombreuses incertitudes demeurent sur l'évolution
future de la production de nickel. Deux pays, la Russie et Cuba, peuvent ainsi
jouer un rôle perturbateur considérable. Leur production n'est en
effet aujourd'hui faible qu'à due proportion des difficultés
politiques qui les affectent. Leur arrivée massive serait un important
facteur de désorganisation et de mutation du marché.
Dans le même ordre d'idée, la découverte d'un important
gisement latéritique, fin 1994, au Labrador (province de Terre-Neuve au
Canada) fait aujourd'hui peser des menaces sur la volonté de la
compagnie Inco, titulaire des droits sur ce nouveau champ minier, d'exploiter
le site de Goro, dans la province Sud de la Nouvelle-Calédonie.
L'
extraction du minerai
de nickel est assurée sur le territoire
par une entreprise multinationale, verticalement intégrée, et par
sept sociétés minières de taille plus modeste :
- Le principal opérateur minier du territoire, à hauteur
d'environ 40 % de la production, est la
société Le
Nickel-SLN
.
Le capital de la SLN est détenu à 90 % par Eramet et
à 10 % par Nisshin Steel Company, un des principaux producteurs
japonais d'aciers inoxydables. En juillet 1994, plusieurs investisseurs
institutionnels français et internationaux sont devenus actionnaires
d'Eramet en acquérant 15 % de son capital. Chacun des trois
partenaires financiers du groupe (ERAP, Imétal et Elf Aquitaine,
respectivement détenteurs de 70 %, 15 % et 15 % des
actions d'Eramet) a pour cela cédé 5 % du capital. Fin
septembre, les actions du groupe ont été introduites au second
marché de la bourse de Paris, et à cette occasion, une fraction
supplémentaire de 15 % du capital (7,5 % provenant de l'ERAP
et 3,75 % de chacun des deux autres ex-actionnaires principaux) a
été proposée au public. L'ERAP, actionnaire majoritaire
d'Eramet, détenait ainsi fin 1995 55,6 % de ses actions, le solde
étant détenu par des investisseurs institutionnels ou des
investisseurs financiers.
- Parmi les sept sociétés minières
indépendantes, la plus importante, avec 20 % de la production, est
la
Société minière du Sud Pacifique (SMSP)
,
entreprise à capitaux publics contrôlée par la province
Nord.
Geste hautement symbolique dans le contexte engendré par les accords de
Matignon, la SMSP a, en effet, été rachetée à
M. Jacques Lafleur, le 5 octobre 1990, par la SOFINOR, la
société d'économie mixte propriété de la
province Nord.
S'agissant enfin de la
métallurgie du nickel
, la
société Le Nickel-SLN possède à Doniambo,
près de Nouméa, une importante fonderie dont la capacité
de production, avec trois fours électriques Demag, est aujourd'hui de
l'ordre de 54.000 tonnes de nickel contenu. Cette usine produit des
ferronickels carburés à 28 % environ de teneur en nickel et
des mattes à forte teneur en nickel (72 %) contenant
également un peu de cobalt.
Votre rapporteur a pu constater l'aspect hautement symbolique pris
aujourd'hui par la question du nickel sur le territoire
. L'enjeu de la
localisation de la valeur ajoutée issue de l'exploitation du nickel est
en effet ressenti comme central et se retrouve dans les discours de la classe
politique, toutes tendances confondues, comme chez l'homme de la rue :
-
Sur un mode mineur
: la société Le Nickel-SLN
est accusée, non sans excès, de vivre aux dépens du
territoire et de lui "voler", en quelque sorte, sa principale
ressource
naturelle.
-
Sur un mode majeur : la construction d'une usine de traitement
du nickel dans la province Nord
apparaît comme
l'élément moteur d'un développement économique qui
n'a pas encore pris forme. Le sujet, qui figure au premier rang des
thèmes qui devront avoir reçu une réponse dans le cadre de
la "sortie" des accords de Matignon, est développé
ci-après, dans le chapitre III consacré aux propositions de
votre commission.
Sur le premier point, il n'appartient évidemment pas à votre
rapporteur de prendre partie dans
le débat, souvent passionnel, qui
oppose la SLN et une partie de l'opinion calédonienne
. Il lui a paru
utile cependant d'en souligner les composantes pour une meilleure
compréhension de la situation sur le territoire :
- En premier lieu,
la SLN transfère en France
métropolitaine une partie de la valeur ajoutée produite par la
métallurgie du nickel.
En effet, les mattes sont raffinées à Sandouville, près du
Havre, dans une usine appartenant à Eramet, principal actionnaire de la
SLN. D'une capacité de plus de 10.000 tonnes annuelles, l'usine de
Sandouville produit, grâce à un procédé
hydrométallurgique original, du nickel métal de haute
pureté (à 99,99 %), qui est notamment utilisé dans
les superalliages nécessaires à l'aéronautique. En outre,
les ferronickels, dont la part dans la production de la SLN est
prépondérante (environ 80 %) et qui sont utilisés
directement par la sidérurgie pour la production des aciers inoxydables,
sont également commercialisés sur le marché par Eramet,
dont le siège social, et le lieu d'imposition, se trouvent à
Paris.
D'après les renseignements fournis sur place à votre rapporteur
par les représentants de la SLN, celle-ci vise cependant un objectif de
réalisation de produits métallurgiques, en
Nouvelle-Calédonie même, supérieur à
60.000 tonnes de nickel contenu par an à partir de l'an 2000,
contre environ 50.000 tonnes aujourd'hui. Cette augmentation de 20 %
des capacités de traitement du minerai sur place sera rendue possible
par la modernisation de l'usine de Doniambo ainsi que par l'ouverture de
nouveaux sites miniers.
- En deuxième lieu, la SLN bénéficie de tarifs
avantageux pour sa consommation d'électricité, grâce
à l'accord passé avec la société
néo-calédonienne d'énergie (ENERCAL).
- En troisième lieu, et dans le même ordre d'idées, la
SLN bénéficie enfin, à l'instar d'ailleurs de toutes les
entreprises minières du territoire, d'une
fiscalité
avantageuse
, votée, il convient tout de même de le rappeler,
par le Congrès du Territoire.
D'autre part, et jusqu'à plus ample informé, cette
fiscalité ne semble pas devoir être différente de celle
appliquée au même type d'activité dans les pays producteurs
de nickel, Canada et Indonésie notamment.
La fiscalité minière en Nouvelle-Calédonie
La délibération du Congrès du Territoire
n° 250 du 18 décembre 1991 a regroupé et
harmonisé les fiscalités des entreprises métallurgiques ou
minières en les rattachant à l'impôt sur les
sociétés.
Pour tenir compte des autres avantages dont elles bénéficient
déjà par ailleurs, notamment en matière douanière
(exonération de TGI), le taux de l'impôt sur les
sociétés réclamé à ces entreprises est
cependant de 35 %, contre 30 % seulement pour les autres
sociétés.
Pour la SLN, ce différentiel de taux s'avère peu
pénalisant, surtout si l'on considère qu'outre les avantages
douaniers évoqués plus haut dont elle bénéficie
déjà, elle a accès à de nombreux
avantages
fiscaux spécifiques aux entreprises métallurgiques ou
minières
(provisions pour reconstitution des gisements miniers,
report en arrière des déficits, crédit d'impôt
formation professionnelle...).
En outre, la SLN est la seule entreprise du Territoire à
bénéficier jusqu'au 31 décembre 2004, d'un
régime de
stabilisation fiscale.
A. LES AVANTAGES FISCAUX SPECIFIQUES DES ENTREPRISES METALLURGIQUES OU
MINIERES
Les entreprises métallurgiques ou minières
bénéficient d'avantages fiscaux dont ne jouissent pas les autres
entreprises :
L'exonération du droit proportionnel de la patente (article 227
du CTI)
La contribution des patentes se compose d'un droit fixe et d'un droit
proportionnel. Ce dernier s'élève à 1,2 % des
opérations en douane, c'est-à-dire toutes les importations ou
exportations de marchandises, matériaux, matériels,
destinés ou non à la revente.
En sus de l'exonération des exportations concernant toutes les
entreprises, l'article 227 du code territorial des impôts (CTI) institue
une exonération du droit proportionnel pour toutes les importations
réalisées par les entreprises métallurgiques ou
minières.
Les provisions pour reconstitution des gisements miniers (article 29
du CTI)
En vertu de l'article 29 du CTI, les entreprises métallurgiques ou
minières peuvent déduire de leur résultat des "provisions
pour reconstitution de gisements".
Ces provisions sont soumises à trois types de condition :
-
Conditions de remploi
Dans un délai de 2 ans à concurrence du tiers, et de
5 ans pour la totalité, la provision doit être
utilisée à la
recherche de gisements
non encore reconnus
en Nouvelle-Calédonie, à l'amélioration de la
récupération des substances minérales
de ces
mêmes gisements ou à la
prise de participations
dans des
sociétés ou organismes ayant pour objet l'une ou l'autre de ces
activités.
-
Conditions de montant
La dotation ne peut excéder ni
15 %
des ventes de produits
marchands extraits (sont exclues les reventes de produits achetés), ni
50 %
du bénéfice net imposable de l'exercice
provenant de la vente en l'état ou après transformation de ces
mêmes produits.
-
Conditions de forme
La provision doit être inscrite au passif du bilan dans une rubrique
spéciale faisant ressortir le détail des dotations de chaque
exercice.
En outre, les sociétés doivent fournir aux services fiscaux tous
renseignements utiles sur les éléments de calcul de la provision
et les conditions de son utilisation.
La direction territoriale des services fiscaux (DTSF) peut, en tant que de
besoin, solliciter l'avis du Service des Mines et de l'Energie.
Le report en arrière des déficits ou "carry-back"
(article 45-23 du CTI)
Selon les principes généraux, une société qui
réalise un déficit peut l'imputer sur les bénéfices
des années suivantes jusqu'à la 5ème année
inclusivement.
L'article 45-23 du CTI permet aux seules entreprises métallurgiques ou
minières (contrairement à la métropole où cette
possibilité est ouverte à toutes les sociétés)
d'imputer un déficit subi au cours d'un exercice sur les
bénéfices des 3 exercices précédents.
Cette possibilité est avantageuse pour les sociétés dont
l'exploitation s'est révélée bénéficiaire en
début d'activité et qui n'ont plus de perspective de
bénéfice à court terme.
Ouverte sur option, elle est subordonnée au respect de certaines
conditions :
- réalisation d'un minimum d'investissements en biens amortissables,
- absence de dettes en matière d'impôt sur les
sociétés,
- le report ne peut concerner le déficit d'un exercice au cours
duquel est intervenue une cessation, une absorption ou une liquidation de la
société.
Le "carry-back" fait naître au profit de la société une
créance égale au produit du déficit effectivement
imputé par le taux de l'impôt sur les sociétés, soit
35 %.
La société le Nickel n'a ainsi payé aucun impôt
sur les bénéfices en 1988, puis, à nouveau, au cours de la
période de 1992 à 1995 inclus. Elle a
bénéficié d'un crédit d'impôt de
112 millions de francs CFP en 1992 et 271 millions de francs CFP en
1993 (respectivement 6,16 millions de francs français et
14,9 millions de francs français).
Le crédit d'impôt formation professionnelle (article
45-24 du CTI)
Institué en faveur des seules entreprises métallurgiques ou
minières, ce crédit d'impôt est égal à
30 % de l'excédent des dépenses de formation
exposées dans l'année par rapport au montant de la formation
professionnelle continue obligatoire.
Il est plafonné à 100.000.000 de francs CFP par an pour les
entreprises métallurgiques, et à 50.000.000 de francs CFP
pour les entreprises minières (respectivement 5,5 millions de
francs français et 2,75 millions de francs français).
Le crédit d'impôt est soit imputé sur l'impôt sur les
sociétés dû au titre de l'exercice et des 4 exercices
suivants, soit, en l'absence de bénéfice, restitué
à l'issue de ces 5 ans.
Le contrôle de ce crédit d'impôt incombe au Service des
Mines, en liaison avec la DTSF, le Trésor et la Direction du Travail.
L'exonération des participations des
sociétés-mères (article 45-17 du CTI)
Cette mesure ne concerne que les seules sociétés du secteur
métallurgique, donc, à ce jour, la SLN seulement.
Elle permet à ces sociétés de déduire de leur
résultat fiscal
95 %
(100 % moins une quote-part
forfaitaire pour frais de 5 %) des produits de participation au capital de
sociétés filiales.
Les participations doivent revêtir la forme nominative et
représenter au moins 10 % du capital de la société
émettrice.
Les sociétés qui entendent se prévaloir de ce
régime doivent faire parvenir aux services fiscaux l'engagement de
conserver la pleine propriété des titres pendant au moins
2 ans.
Les modalités particulières de paiement de l'impôt
sur les sociétés (articles 45-26 à 45-33 du CTI)
Ces dispositions permettent aux entreprises métallurgiques ou
minières d'obtenir une "ristourne" égale à 10 % de
leurs versements d'impôt sur les sociétés, lorsque ceux-ci
sont effectués auprès de :
- fonds communaux de l'environnement destinés à la
réhabilitation des sites miniers,
- sociétés de participation agréées par
l'Exécutif et gérées majoritairement par les provinces,
- sociétés d'économie mixte agréées
ayant pour objet la réalisation d'activités économiques
sur les communes des sites miniers.
Toutefois, les versements servant au calcul de la réduction
d'impôt de 10 % ne peuvent excéder :
- ni 15 % du total dû,
- ni 2 fois la moyenne des versements alloués par l'entreprise
aux autres fonds ou sociétés agréés.
En tout état de cause, les versements ne peuvent dépasser
250 millions de francs CFP, soit une réduction d'impôt
maximum de 25 millions de francs CFP (1,375 million de francs
français).
B. LE REGIME DE STABILISATION FISCALE DE L'ARTICLE 7 DU CTI
Ce régime n'est ouvert qu'aux seules entreprises
métallurgiques
du territoire spécialement
agréées par le Congrès
.
Il garantit à la société agréée que ni
l'assiette, ni le taux des impôts ou taxes pour lesquels elle deviendrait
un contribuable "prépondérant" ne seront augmentés.
Actuellement,
seule la SLN bénéficie de ce régime
pour la période du 1er janvier 1990 au 31 décembre 2004
(délibération n° 15 du 8 novembre 1989).
Les sociétés candidates à ce régime doivent :
- présenter une importance particulière pour le
développement économique du Territoire,
- justifier de l'engagement d'un programme d'investissements,
- avoir la qualité de contribuable "prépondérant",
c'est-à-dire être assujetti à une disposition de
l'impôt concerné pour lequel il n'existe pas plus de
50 contribuables.