E. L'OUTRE-MER ET SES PROBLÉMATIQUES : UN TRAITEMENT SPÉCIFIQUE

1. Météo-France doit tenir compte des spécificités ultra-marines

Les territoires ultra-marins présentent des problématiques météorologiques spécifiques qui supposent des dispositifs et une préoccupation particulière de la part de Météo-France. L'éloignement de la métropole, l'étendue de certains territoires 72 ( * ) , une prévisibilité du temps plus complexe qu'aux latitudes moyennes et, bien entendu, le risque cyclonique doivent être pris en considération par le SMN.

La présence de Météo-France en outre-mer représente 300 ETP , soit 11 % des effectifs totaux de l'opérateur, et est structurée autour de quatre directions interrégionales : la direction Antilles-Guyane 73 ( * ) , la direction Océan-Indien 74 ( * ) , la direction de Nouvelle-Calédonie 75 ( * ) , et la direction de Polynésie Française.

La prise en compte des spécificités des territoires ultra-marins dès les premières étapes de la conception des différents projets d'évolution de l'organisation de l'établissement est un enjeu essentiel et doit être assurée de façon systématique.

2. Une perspective d'amélioration de la prévision cyclonique mais des problèmes d'attractivité
a) Une amélioration de la prévision cyclonique très attendue

Depuis 2016, une nouvelle version du modèle AROME offre une résolution plus fine (de 2,5 km) qui a permis d'améliorer la qualité de la prévision du risque cyclonique.

L'augmentation de la puissance de calcul de Météo-France doit permettre d'affiner encore le modèle de prévision à maille fine en outre-mer. À horizon 2023 , la prévision déterministe 76 ( * ) du modèle régional AROME sera portée à une résolution de 1,3 km tandis que les prévisions d'ensemble de ce même modèle seront proposées avec une résolution de 2,5 km . Ces évolutions pourraient avoir des conséquences très concrètes et décisives sur la qualité de la prévision et de l'anticipation des risques cycloniques.

Par ailleurs, le projet de nouveau COP 2022-2026 prévoit de généraliser les vigilances vague submersion et canicule dans les territoires ultra-marins.

Par ailleurs, en outre-mer, l'enjeu des radars est essentiel. Le réseau d'observation devrait être enrichi. Le renouvellement des trois radars de Nouvelle-Calédonie, dont un a été détruit en 2019 par un cyclone, est en cours. Dans le même temps, des études sont menées pour installer des radars à Mayotte ainsi qu'en Polynésie Française.

b) Un déficit d'attractivité qui créée des tensions sur les effectifs

Les implantations ultra-marines de Météo-France souffrent d'un déficit d'attractivité qui semble s'aggraver. Le manque de candidatures se traduit par des vacances de postes , parfois prolongées, qui créent des tensions sur les effectifs , accroissent la charge de travail des personnels et pourraient nuire à la qualité des prestations de l'opérateur.

Dans certains cas exceptionnels , et de façon temporaire, Météo-France a dû faire appel à des personnels de renfort volontaires venus de métropole, voire même solliciter des agents récemment retraités 77 ( * ) .


* 72 Particulièrement la Guyane.

* 73 À laquelle le service régional de Saint-Pierre et Miquelon est rattachée.

* 74 Pour la Réunion et Mayotte.

* 75 Dont le périmètre s'étend à Wallis et Futuna.

* 76 Traditionnelle et non probabiliste.

* 77 Cette situation exceptionnelle s'est produite au service de Saint-Pierre et Miquelon en 2021.

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