2. Le développement de la climatisation
Le
développement de la climatisation dans les hôpitaux et les maisons
de retraite apparaît comme l'une des solutions permettant de faire face
à une crise sanitaire liée à la canicule. L'exemple de
Chicago en 1995 montre que, grâce à des séjours
réguliers dans des locaux climatisés, les organismes des
personnes fragiles, affaiblies par la forte chaleur, retrouvent rapidement des
forces.
Il a été indiqué à la mission qu'un séjour
relativement court de 2 à 4 heures par jour était suffisant
pour assurer la récupération. On notera également que les
autorités grecques avaient pris des initiatives judicieuses, lors de la
crise d'Athènes en 1987, en laissant ouverts la nuit les lieux publics
climatisés.
De même, les salles de cinéma, les grands magasins, les
supermarchés, les églises, les musées, les piscines, ou
les bibliothèques climatisées peuvent jouer un rôle utile
dans ces circonstances caniculaires.
Si la plupart des interlocuteurs de la mission ont souligné le
rôle bénéfique de la climatisation, des différences
d'appréciation se sont manifestées concernant l'intensité
de l'effort d'équipement à engager.
Le Professeur Lucien Abenhaïm a ainsi prôné la
généralisation de la climatisation en se fondant sur l'exemple
des Etats-Unis :
« Le premier équipement qui nous fait
défaut est la climatisation. La climatisation refroidit en
été et joue un rôle de chauffage en hiver. Une étude
américaine en maison de retraite montre que le risque de
décès en maison climatisée est cinquante fois
inférieur. La climatisation est donc un facteur de protection maximal.
Nous n'aurions certainement pas connu cette épidémie si nous en
étions équipés. D'ailleurs les valeurs d'alerte retenues
par Météo France sont celles retenues par les Américains:
26, degrés à Chicago. Pourquoi les Américains ne
voient-ils pas de décès à des températures qui chez
nous faisaient mourir en masse ? Parce qu'ils ont une climatisation
généralisée. Tous les autres facteurs sont
extraordinairement marginaux par rapport à celui-ci. »
A une climatisation généralisée, dont le coût serait
nécessairement important et l'impact environnemental non
négligeable, la mission a exprimé sa préférence
pour la solution préconisée par le Professeur San-Marco,
consistant à rendre obligatoire, dans les établissements
où sont hébergées les personnes âgées, une
salle climatisée au minimum, où les pensionnaires pourraient
séjourner ensemble ou à tour de rôle.
En utilisant le
« split system », climatiser une pièce de 30 m²
coûterait ainsi 15 000 euros environ
. Ce
développement plus limité de la climatisation est en outre de
nature à limiter les risques de légionellose, qui tend à
se développer dans les hôpitaux.