Annexe 90 - LES NOUVEAUX PROCÉDÉS DE TRAITEMENT THERMIQUE DES BOUES : L'OXYDATION PAR VOIE HUMIDE
Source : Vivendi Waters Systems
L'oxydation par voie humide (OVH) consiste à chauffer un liquide (en l'espèce les boues) à haute température et sous pression avec un gaz oxydant (l'air ou l'oxygène) dans le but de transformer par oxydation une partie de ses composés organiques.
Les boues contiennent trois types de composants : de l'eau, dans des proportions variables selon le degré de siccité des boues, et des matières sèches constituées de matières minérales et de matières organiques. Lors du traitement thermique classique, sur boues séchées, la matière organique contenue dans les boues est oxydée et les boues sont détruites à très haute température (900°). Le traitement par voie humide permet d'éliminer les boues simplement pâteuses grâce à un chauffage à haute température (250° à 300°) mais surtout sous haute pression pour permettre de détruire la matière organique. La montée en pression résulte du fait que l'eau se transforme en vapeur sous la température et qu'il faut monter la pression pour maintenir l'eau sous l'état liquide. Le traitement donne de l'eau, du gaz, et un résidu minéral.
Ce système est utilisé aux Etats-Unis, pour traiter notamment les boues de New-York et Chicago.
Une nouvelle génération de ce système commercialisé par la société Vivendi sous le nom de procédé ATHOS, permet de réduire la température (235°) et la pression avec un apport d'oxygène pur. La matière organique n'est plus détruite. Une partie est transformée en gaz (CO 2 ), une partie est transformée sous forme soluble dans l'eau (acide acétique, transformation de l'azote, du soufre et du chlore en ammoniac, en sulfates et en chlorures solubles dans l'eau). La déshydratation ne porte que sur les seules matières minérales.
Après traitement, les boues sont transformées en trois compartiments : de l'eau avec tous les composés qui ont été dissous et qui peuvent être éliminés par des traitements biologiques de l'eau, du gaz (CO 2 et azote) et une « galette » inerte constituée des éléments minéraux, aluminium, phosphates, carbonates, métaux lourds. Ces éléments ont été cristallisés et se présentent donc sous une forme inerte. Ils peuvent aller en décharge de classe 3 ou être utilisés comme sous couches pour les travaux routiers. Ces produits sont brevetés par la société sous l'appellation « technosable ».
L'intérêt de ce type de traitement est triple. D'une part cette technique part des boues épaissies et non des boues séchées ou déshydratées, ce qui évite un prétraitement. D'autre part, le produit final est extrêmement réduit : une tonne de boues à 4 % de siccité soit 40 kg de matières sèches donne 10 kg de « technosable ». Enfin, la société annonce un prix compétitif, comparable, voire légèrement moins cher que celui de l'incinération. L'adaptation par rapport au système d'OTV est une moindre montée en température et en pression, ce qui permet des économies sur le fonctionnement.
Cette technologie a été choisie pour traiter les boues de Bruxelles (1,2 million d'équivalents habitants, soit 17 tonnes de matières sèches par jour). Le coût de l'investissement (seulement donné à titre indicatif car le procédé s'insère dans toute une filière de traitement des eaux usées) est estimé à 15 millions d'euros.