Question de Mme DEVÉSA Brigitte (Bouches-du-Rhône - UC) publiée le 07/11/2024
Mme Brigitte Devésa interroge Mme la ministre de la culture sur l'avenir du fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER), et, par conséquent, sur celui des radios associatives.
Le projet de loi de finances pour 2025 prévoyait, dans sa version d'origine, une réduction brutale de 10 millions d'euros, soit 35 %, de ce fonds, menaçant directement le financement des 770 radios associatives françaises.
Ces radios sont pourtant des acteurs essentiels de la diversité médiatique ainsi que de la vie démocratique et culturelle locales. Elles sont souvent les seules plateformes à relayer la voix des citoyens, des associations et des initiatives locales, notamment dans des territoires où l'accès à une information de proximité est limité. Cette réduction planifiée du FSER menaçait gravement leur pérennité, et aurait pu conduire à une possible suppression de plus de 800 emplois, dans un secteur déjà fragilisé.
De plus, les radios associatives sont le deuxième employeur du secteur radiophonique après le service public, et ce malgré la hausse des charges d'exploitation et la réduction des aides publiques. Elles assurent, à ce titre, une mission cruciale d'éducation aux médias, notamment pour les jeunes, à l'heure où la lutte contre la désinformation est prioritaire.
Ainsi, alors que l'État avait souligné son engagement pour la diversité médiatique et pour l'accès à une information indépendante, cet affaiblissement planifié du FSER compromettait la viabilité des radios locales.
Fort heureusement, suite aux nombreuses alertes lancées par les radios associatives locales, le Gouvernement a supprimé cette disposition du projet de loi de finances. Le montant du FSER pour 2025 restera donc le même que celui alloué pour 2024.
Cet épisode a néanmoins envoyé un mauvais signal aux radios associatives locales, qui savent désormais que le FSER peut être mis à contribution dans le cadre de l'effort de redressement des comptes publics. Elles s'inquiètent donc de la pérennité des financements publics qui leur sont alloués, au-delà de 2025.
Elle souhaite donc savoir quelles garanties le Gouvernement peut donner sur le maintien du montant du FSER au-delà de 2025, afin d'assurer la continuité de la mission sociale et culturelle des radios associatives. Elle souhaite également savoir quelles mesures seront mises en oeuvre afin de garantir la viabilité financière de ces radios.
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Réponse du Ministère de la culture publiée le 21/11/2024
Les radios associatives jouent un rôle essentiel en faveur de la cohésion sociale et du pluralisme. Chaque année, environ 750 d'entre elles bénéficient des aides du fonds de soutien à l'expression radiophonique locale (FSER), qui représentent en moyenne 40 % de leurs ressources. Cet attachement a en outre été réaffirmé dans le cadre du Plan Culture Ruralité présenté à l'été 2024 qui prévoit de créer une aide supplémentaire pour les radios associatives situées en zone rurale et en Outre-mer. Cette mesure vise à prendre en compte les difficultés particulières de ces radios et leur permettre de poursuivre et d'amplifier leurs actions au sein de ces territoires. Dès la fin de l'année 2024, chaque radio concernée se verra accorder une majoration d'environ 10 000 euros supplémentaires en moyenne de leur subvention au titre du FSER. Dans un contexte budgétaire contraint, le projet de loi de finances pour 2025 déposé à l'Assemblée nationale le 10 octobre 2024 prévoyait une baisse des crédits du FSER. Cette situation n'était pas satisfaisante. La ministre de la culture a indiqué qu'elle souhaitait que des solutions soient trouvées lors de l'examen du texte. Le Gouvernement a entendu les préoccupations trans-partisanes exprimées par les parlementaires et les élus locaux et a décidé de déposer un amendement pour rétablir les crédits du FSER à leur niveau de 2024. Les radios locales et associatives pourront ainsi continuer à assurer leur rôle essentiel en faveur du lien social et de la culture de proximité, particulièrement dans les territoires les plus isolés. Cette décision témoigne de l'engagement du ministère de la culture aux côtés des radios associatives.
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