Question de M. KHALIFÉ Khalifé (Moselle - Les Républicains-A) publiée le 10/10/2024
Question posée en séance publique le 09/10/2024
M. le président. La parole est à M. Khalifé Khalifé, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Khalifé Khalifé. Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, je ne souhaite ni revenir sur l'histoire du Liban ni, à plus forte raison, commenter la situation particulièrement dramatique que vit la population libanaise depuis près de cinquante ans maintenant, tragédie qu'elle subit encore aujourd'hui dans une guerre qui n'est pas la sienne.
Monsieur le ministre, vous le savez, les innombrables résolutions prises par la communauté internationale n'ont pas été efficaces. Bien au contraire, elles ont renforcé les intérêts de certaines factions, libanaises ou non, au détriment de ceux du Liban et du peuple libanais. On sait désormais à qui profite ce crime ! Nous nous interrogeons sur la réelle résurgence d'un plan ancien visant à la désintégration du Liban.
Monsieur le ministre, vous l'avez dit, les liens entre la France et le Liban, pays plusieurs fois millénaire, sont séculaires et profonds. Cela a été démontré durant les siècles passés et l'est encore aujourd'hui ; je vous en remercie.
Mais le peuple libanais attend avec espoir une action, une initiative internationale efficace qui mette fin à l'anarchie persistante et lui permette de reconstruire son pays afin qu'il retrouve la place qu'il mérite parmi les nations civilisées.
Monsieur le ministre, comment la France entend-elle aider la population libanaise ? Comment aidera-t-elle le Liban à retrouver durablement sa souveraineté territoriale et son indépendance politique ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 10/10/2024
Réponse apportée en séance publique le 09/10/2024
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères.
M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Monsieur le sénateur, vous m'interrogez sur le Liban. Ce pays que vous portez dans votre coeur, ce pays frère de la France - nous l'avons dit tout à l'heure - se trouve aujourd'hui au bord du gouffre, pour des raisons que vous avez très justement identifiées.
La communauté internationale s'est mobilisée à plusieurs reprises pour définir le cadre qui permettrait d'assurer à la fois la sécurité d'Israël et la souveraineté et l'intégrité territoriale du Liban.
Je pense en particulier à ce qui a permis de mettre fin aux hostilités en 2006, la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, pour laquelle la France a tenu la plume. C'est sur cette base-là que nous souhaitons que l'on puisse construire, après que les hostilités auront cessé, le plus rapidement possible, un dispositif politique permettant d'atteindre l'objectif qui a été manqué en 2006, permettant au Liban de redevenir ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : un pays divers, multiconfessionnel, un exemple, une illustration de ce que peut être un pays ouvert sur le monde.
Monsieur le sénateur, on peut dire que, d'une certaine manière, le Liban coule dans vos veines et je veux profiter de la question que vous me posez pour affirmer que ce qui se passe au Proche-Orient ne concerne pas seulement les experts de la politique internationale, pas seulement ceux qui, d'une manière ou d'une autre, sont attachés au Liban. L'embrasement régional, s'il devait advenir, nous concernerait tous, car il affecterait tous les Français. Qu'il s'agisse des prix de l'essence et du gaz, de la menace terroriste, ou de la question des migrations, tout se joue aujourd'hui, pour partie, au Proche-Orient.
C'est la raison pour laquelle, sous l'autorité du Premier ministre, le Gouvernement est pleinement mobilisé pour porter un message de paix et pour oeuvrer, par la voie diplomatique, afin que cesse le feu, afin que cessent les souffrances et afin que le Liban, dans son intégralité territoriale et sa souveraineté, retrouve sa vraie identité.
M. le président. La parole est à M. Khalifé Khalifé, pour la réplique.
M. Khalifé Khalifé. Monsieur le ministre, pensez-vous réellement que la résolution 1701 de 2006 soit encore d'actualité ?
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