Question de Mme BRIANTE GUILLEMONT Sophie (Français établis hors de France - RDSE-R) publiée le 10/10/2024

Question posée en séance publique le 09/10/2024

M. le président. La parole est à Mme Sophie Briante Guillemont, pour le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)

Mme Sophie Briante Guillemont. Monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, nous venons d'en parler, le Proche-Orient est au bord de l'embrasement.

Parallèlement à son rôle diplomatique, la France se doit d'assurer la protection de nos compatriotes. Aujourd'hui, les 21 000 Français du Liban, en majorité franco-libanais, sont extrêmement angoissés. Contrairement à d'autres pays qui ont décidé d'évacuer leurs ressortissants, nous n'avons pas, à ce stade, fait ce choix, estimant que les vols commerciaux permettaient aux Français qui le souhaitaient de partir.

Or non seulement la situation est loin de s'améliorer, avec des bombardements fréquents sur la route de l'aéroport, mais, surtout, une partie importante de nos compatriotes manquent de ressources, que ce soit pour payer les billets d'avion, actuellement hors de prix, ou pour s'installer en France.

Par ailleurs, ceux qui font ou feront le choix de rester seront confrontés à une perte d'activité. Pour les enfants, le suivi pédagogique peut difficilement être assuré. Un de nos lycées français, à savoir le lycée Abdel-Kader, ne pourra pas, quoi qu'il arrive, rouvrir ses portes, puisqu'il est actuellement occupé par 3 000 déplacés ayant fui les premiers bombardements.

Madame la ministre, beaucoup de questions se posent aujourd'hui, d'abord pour ceux qui veulent rentrer en France ou s'y installer pour la première fois : comment les aider à partir ? Comment les accueillir quand ils n'ont pas de famille ici ?

Ensuite, pour les Français qui décident de rester : quid des aides sociales et de l'enveloppe des bourses scolaires ?

Enfin, quel message adressez-vous à l'ensemble de la communauté française du Liban, alors qu'elle vit actuellement, avec le bourdonnement incessant des drones, dans la crainte d'un bombardement mal ciblé et l'incertitude d'une paix, qui, un an après les événements tragiques du 7 octobre, semble s'éloigner de jour en jour ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)

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Réponse du Ministère délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur et des Français de l'étranger publiée le 10/10/2024

Réponse apportée en séance publique le 09/10/2024

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée du commerce extérieur et des Français de l'étranger.

Mme Sophie Primas, ministre déléguée auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée du commerce extérieur et des Français de l'étranger. Madame Sophie Briante Guillemont, je crois que c'est votre première question d'actualité : permettez-moi de vous féliciter, en introduction à ma première réponse... (Sourires sur les travées des groupes Les Républicains, UC et RDSE.)

Vous évoquez la situation des Français établis au Liban, pour beaucoup binationaux. Nos compatriotes vivent aujourd'hui dans l'angoisse et les interrogations. Nous avons la responsabilité d'aider nos ressortissants et nos agents sur place. Aussi, nous avons renforcé les moyens de notre ambassade et de notre consulat à Beyrouth pour les recevoir, les écouter et les soutenir.

Face à la situation dramatique qui prévaut au Liban et dans toute la région, le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en lien avec le ministère des armées, a permis hier à plus de cinquante de nos compatriotes en situation de vulnérabilité de regagner la France en utilisant un avion militaire de retour d'une mission humanitaire. Nous travaillons évidemment à l'organisation d'autres vols et à l'ouverture de places sur les vols commerciaux.

M. Xavier Iacovelli. Très bien !

Mme Sophie Primas, ministre déléguée. Je comprends votre souhait d'être également attentive à leur précarité sociale. C'est un sujet sur lequel nous travaillons avec l'ambassade.

J'étais hier soir à Roissy pour accueillir nos compatriotes et je puis vous dire qu'ils sont extrêmement reconnaissants envers l'ensemble des Français et des services de l'État qui sont près d'eux pour répondre à leur détresse.

Ensuite, il y a le sujet du Liban d'une façon plus générale. Le ministre de l'Europe et des affaires étrangères a répondu à l'ensemble des questions qui se posent sur les responsabilités diverses et variées. Nous nous efforçons d'associer tout le monde pour aller vers un cessez-le-feu. C'est très important pour nous.

Vous avez raison, madame la sénatrice, les enfants que j'ai rencontrés hier soir à leur descente d'avion avaient peur du bourdonnement des drones. Leurs témoignages étaient poignants.

Pour conclure, je vous confirme que les services de notre ambassade continueront à être soutenus. Nous n'envisageons pas d'autre solution pour l'instant. Nous sommes dans les starting-blocks et nous nous préparons à toute éventualité, mais aucune évacuation n'est encore prévue.

M. le président. Il faut conclure !

Mme Sophie Primas, ministre déléguée. Ce n'est d'ailleurs pas ce que demandent nos compatriotes, qui réclament plutôt du soutien et de l'attention. C'est déjà ce que nous leur apportons et nous continuerons dans les prochains jours. (Applaudissements sur des travées des groupes Les Républicains et UC. - M. Jean-Baptiste Lemoyne applaudit également.)

M. le président. La parole est à Mme Sophie Briante Guillemont, pour la réplique.

Mme Sophie Briante Guillemont. Je vous remercie, madame la ministre déléguée. Les Français du Liban ont vraiment besoin d'être rassurés. Votre première réponse y contribuera. (Applaudissements sur les travées du groupe RDSE.)

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