Question de Mme GUHL Antoinette (Paris - GEST) publiée le 01/05/2024

Question posée en séance publique le 30/04/2024

M. le président. La parole est à Mme Antoinette Guhl, pour le groupe Écologiste - Solidarité et Territoires. (Applaudissements sur les travées du groupe GEST.)

Mme Antoinette Guhl. La semaine prochaine, le Président de la République recevra le président chinois, Xi Jinping.

Je fais l'impasse sur la balade bucolique dans les Hautes-Pyrénées sur le chemin des souvenirs d'enfance d'Emmanuel Macron, qui est prévue au programme de cette visite d'État. Ce qui nous importe, c'est que cette visite officielle ne soit pas perçue par le président chinois comme une caution de la France sur Taïwan, sur notre sécurité ou encore sur les Ouïghours.

La semaine dernière, Joe Biden a promulgué un plan d'aide de 7,7 milliards d'euros pour contrer l'influence militaire de la Chine et soutenir Taïwan. Il s'agit d'un engagement clair de la part des États-Unis. Quelle est la position française ?

En ce qui concerne notre sécurité, l'espionnage chinois - c'est-à-dire une ingérence étrangère - s'invite dans notre hémicycle et dans la campagne des élections européennes, ce qui constitue une menace réelle pour la souveraineté et l'intégrité de l'Europe. Est-ce au programme des discussions ?

Enfin, les atrocités commises contre les Ouïghours exigent une action immédiate de la part de la communauté internationale. Le peuple ouïghour continue, au vu et au su du monde entier, de subir la répression et l'exploitation. Je veux parler un instant des femmes, qui en sont les premières victimes en subissant viols, stérilisation et tortures.

Nos penderies, nos voitures, nos téléphones, nos ordinateurs : toute notre économie est complice de ce crime étouffé, que commet le gouvernement chinois sur son peuple. Nous devons accroître la pression sur la Chine pour mettre fin à ces violations, pour garantir l'accès à des observateurs indépendants et pour poursuivre les responsables.

Comment le Gouvernement va-t-il, lors de cette visite du président chinois, réaffirmer les grandes valeurs de la France et son engagement envers les droits humains, la protection de notre démocratie et les droits fondamentaux des Ouïghours ? (Applaudissements sur les travées des groupes GEST, SER et CRCE-K. - M. Jean-Michel Arnaud applaudit également.)

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du développement et des partenariats internationaux publiée le 01/05/2024

Réponse apportée en séance publique le 30/04/2024

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée du développement et des partenariats internationaux.

Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée du développement et des partenariats internationaux. Madame la sénatrice Guhl, vous évoquez la visite d'État du président Xi Jinping en France les 6 et 7 mai prochains.

Cette visite s'inscrit dans le cadre du soixantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la République populaire de Chine. Elle doit nous permettre d'évoquer tous les sujets : les défis mondiaux, les enjeux globaux, les irritants commerciaux et la protection des droits de l'homme.

Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Bien sûr... On y croit ! (Sourires sur les travées du groupe SER.)

Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'État. Tout d'abord, les crises internationales doivent être abordées, car nous avons des attentes fortes vis-à-vis de la Chine, qui doit agir sur la situation en Ukraine, mais aussi au Proche-Orient, pour parvenir à une sortie de crise.

Ensuite, nous chercherons à obtenir de nouvelles avancées sur les enjeux globaux, après celles qui ont été acquises l'année dernière lors de la visite du Président de la République en Chine. Nous proposerons à la Chine des actions communes en matière de décarbonation, de protection de la biodiversité et de financement du développement.

Sur les sujets difficiles, nous assumons d'entretenir un dialogue politique exigeant avec la Chine. Nous exprimerons clairement le caractère insoutenable du déficit commercial bilatéral et notre détermination à défendre nos industries et nos emplois. Par ailleurs, nous aborderons la situation des droits de l'homme en Chine.

Enfin, je souligne que nous travaillons étroitement avec nos partenaires européens sur l'ensemble de ces sujets. La présidente de la Commission européenne, qui avait accompagné le Président de la République en Chine, en avril 2023, sera ainsi en France pour cette visite d'État.

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