Question de M. MICHAU Jean-Jacques (Ariège - SER) publiée le 23/02/2023

M. Jean-Jacques Michau interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les annonces du 12 janvier 2023 relatives à la suppression de la technologie au collège pour les élèves de sixième.
Cette annonce brutale, intervenue sans consultation ni concertation, a été une grande surprise pour la communauté enseignante. Pour beaucoup, cette décision verticale traduit une méconnaissance des enjeux actuels et à venir et notamment l'essor considérable du numérique dans notre société. Qui plus est, il est certain que les méthodes d'apprentissage, propres aux disciplines expérimentales, développent l'esprit critique, stimulent la créativité et contribuent à la lutte contre le décrochage scolaire.

L'enseignement des sciences et des nouvelles technologies apparaît donc plus que jamais essentiel, à rebours de la décision de suppression de cet enseignement qui vient d'être présentée.

Par ailleurs, cette mesure serait guidée par la volonté de renforcer l'accompagnement des élèves en mathématiques et en français, à horaires constants. Or, si ce renforcement est incontestablement nécessaire, il ne doit pas s'effectuer au détriment de la technologie qui devrait au contraire être renforcée par des recrutements suffisants à l'heure où notre pays souhaite répondre aux défis technologiques et environnementaux et susciter des vocations dans le domaine des sciences et de l'ingénierie.

En conséquence, il lui demande de bien vouloir préciser ses intentions en ce qui concerne le devenir du programme de sciences et technologie des élèves de 6e et souhaite notamment savoir quels enseignants assureront le soutien annoncé en français et en mathématique et dans quelles conditions. Il lui demande également quelles seront les conséquences pour les enseignants concernés, qui craignent à juste titre des suppressions de postes.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 06/04/2023

À leur entrée en 6e, un tiers des élèves ne maitrise pas les compétences fondamentales pour réussir au collège. Les évaluations internationales notent par ailleurs qu'en français et en mathématiques, le nombre d'élèves performants ne cesse de diminuer. Ainsi, à la rentrée prochaine, pour élever le niveau général, mieux accompagner les élèves fragiles et permettre à chacun de cultiver ses excellences, tous les élèves de 6e bénéficieront d'une heure hebdomadaire de soutien ou d'approfondissement en français ou en mathématiques. Pour organiser cette heure hebdomadaire de soutien ou d'approfondissement sans allonger les 26 heures hebdomadaires de classe des élèves, l'enseignement de sciences et technologie en classe de 6e est ramené à trois heures hebdomadaires par la réduction d'une heure de technologie à l'intérieur du programme d'enseignement. Cette mesure permettra de concentrer cet enseignement de technologie sur les classes de 5e, 4e et 3e et de conforter sa place au collège car il est indispensable à la formation des élèves. Le conseil supérieur des programmes sera très prochainement saisi pour concevoir un programme de technologie renouvelé pour les classes de 5e, 4e et 3e, de sorte qu'à la rentrée 2024, l'enseignement de la technologie porte une nouvelle ambition pour le numérique. Concernant les professeurs de technologie, une attention toute particulière est portée à leur situation. Ils pourront bénéficier par ailleurs de formations durant l'année 2023-2024 afin de se préparer au nouveau programme. Cette transformation de la classe de 6e vise à renforcer les compétences des élèves en français et en mathématiques pour leur permettre d'être mieux armés afin d'affronter les défis du XXIe siècle grâce notamment à l'enseignement de la technologie.

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