Question de M. LE RUDULIER Stéphane (Bouches-du-Rhône - Les Républicains) publiée le 23/02/2023
M. Stéphane Le Rudulier attire l'attention de M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires sur le retour des loups dans les Bouches-du-Rhône.
Le loup est dans la bergerie ou plus précisément, au porte de la ville de Marseille. Depuis des années, le loup avance pas à pas sur le territoire provençal, jusqu'à élire domicile dans le massif des Calanques aux abords de l'agglomération marseillaise. Le premier mâle alpha a été repéré pour la première fois il y a deux ans en février 2021 sur une caméra piège du massif de Saint-Cyr. Depuis, pas moins d'un couple alpha, cinq louveteaux et un mâle adulte ont élu domicile dans le parc selon l'office français de la biodiversité.
Dans les Bouches-du-Rhône, les éleveurs et agriculteurs connaissent bien les dangers qu'amène la présence de loup autour de leurs pâturages et de leurs élevages. 12 chèvres mutilées en octobre 2022 entre Marseille et Aubagne, voilà la conséquence directe du rapprochement du loup à proximité de nos centres urbains.
La culture extensive et le pastoralisme sont des traditions ancestrales et une part fondamentale du patrimoine immatériel de notre région. Mais ces traditions sont aujourd'hui mises en péril par le retour du loup, déséquilibrant les espaces naturels. Pour prévenir des conséquences d'un retour du loup aux abords des centres urbains et des élevages, il est impératif de revoir les mesures de protection des troupeaux, notamment sur les dispositifs d'aide à la protection des troupeaux et les procédures d'indemnisation.
Il lui demande comment il compte défendre le pastoralisme et avec lui, les centaines d'éleveurs qui font vivre cette tradition depuis plus de 800 ans, contribuant à nourrir avec qualité les Bucco-Rhodaniens. C'est le coeur de leur activité qui est aujourd'hui menacé.
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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des collectivités territoriales et de la ruralité publiée le 14/04/2023
Réponse apportée en séance publique le 13/04/2023
M. le président. La parole est à M. Stéphane Le Rudulier, auteur de la question n° 463, adressée à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires.
M. Stéphane Le Rudulier. Le loup est dans la bergerie ou, plus précisément, aux portes de Marseille. Depuis des années, il avance pas à pas sur le territoire provençal jusqu'à élire domicile dans le massif des Calanques aux abords de l'agglomération marseillaise. Le premier mâle a été repéré voilà peu près deux ans, dans le massif de Saint-Cyr. Depuis, pas moins d'un couple, de cinq louveteaux et d'un mâle adulte ont élu domicile dans le parc des Calanques.
Les éleveurs et agriculteurs connaissent bien les dangers liés à la présence du loup autour de leurs pâturages et, surtout, de leurs élevages. L'agriculture extensive et le pastoralisme sont des traditions ancestrales et une part fondamentale du patrimoine immatériel de notre région. Ces traditions et ces pratiques sont désormais mises en péril par le retour du loup, entraînant un déséquilibre dans les espaces naturels.
Il est impératif que les pouvoirs publics puissent revoir les mesures d'accompagnement, notamment les dispositifs d'aide à la protection des troupeaux et les procédures d'indemnisation. Filets, gardiennage, chiens de protection, tirs d'effarouchement, prélèvements encadrés : des solutions existent.
Comment le Gouvernement compte-t-il défendre le pastoralisme ?
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Dominique Faure, ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur et des outre-mer et du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée des collectivités territoriales et de la ruralité. Monsieur le sénateur Le Rudulier, l'action du Gouvernement concernant le loup vise à concilier les activités d'élevage et la préservation de l'espèce, strictement protégée par le droit national, européen et international. Le loup peut toutefois occasionner des dommages sur les troupeaux. Ainsi, pour soutenir l'élevage et lutter contre la prédation, le plan national d'actions 2018-2023 sur le loup et les activités d'élevage permet, entre autres, le financement de moyens de protection des troupeaux et l'indemnisation des éleveurs.
Le préfet des Bouches-du-Rhône a publié le 31 janvier 2023 un arrêté portant délimitation des zones d'éligibilité à la mesure de protection des troupeaux contre la prédation par le loup pour l'année 2023. Ce classement des communes en cercles 1, 2 ou 3, selon le risque ou l'intensité de prédation, permet aux éleveurs d'ovins et de caprins de répondre à l'appel à projets national visant à les accompagner financièrement à la mise en place de mesures de protection des troupeaux en compensant les surcoûts induits par les changements de pratiques.
Un travail de revalorisation des montants d'indemnisation des coûts directs des attaques est en cours, comprenant les animaux morts ou ayant nécessité une euthanasie et les animaux disparus non tenus en parc clos. Est également en cours une étude visant à recalculer le coût des pertes dites indirectes, consécutives à la perturbation du troupeau du fait, notamment, du stress, de la moindre prise de poids, des avortements ou de la baisse de lactation.
En complément de ces travaux en cours, conformément à la législation communautaire et nationale, des dérogations à la protection stricte du loup peuvent être utilisées. Elles permettent d'autoriser des tirs de loups dans la limite d'un plafond fixé chaque année de manière à respecter la viabilité de la population.
M. le président. La parole est à M. Stéphane Le Rudulier, pour la réplique.
M. Stéphane Le Rudulier. Défendre le pastoralisme, c'est également défendre les centaines d'éleveurs et d'agriculteurs qui font vivre nos traditions et qui contribuent à nourrir avec qualité les Bucco-Rhodaniens et des millions de Français.
Mon propos n'était pas de demander l'éradication du loup, espèce protégée par la convention de Berne de 1979 ; il s'agit bel et bien de garantir aux agriculteurs et aux éleveurs la pérennisation de leur activité. Les pouvoirs publics leur doivent bien cela.
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