Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - RDPI) publiée le 13/01/2022
Question posée en séance publique le 12/01/2022
M. le président. La parole est à M. Dominique Théophile, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.
M. Dominique Théophile. Ma question s'adresse à Mme la ministre déléguée chargée de la citoyenneté.
Madame la ministre, depuis deux ans, nous vivons avec la covid-19. Alors que la majorité des Français a fait preuve d'une grande responsabilité dans la lutte contre la propagation du virus, la radicalisation d'une minorité est incontestable.
Nous constatons avec gravité que près de 1 200 maires, parlementaires et autres élus ont été pris pour cible en 2021. Malheureusement, le début de l'année 2022 n'est pas en reste. Dernier exemple en date : l'agression dimanche dernier du député de Saint-Pierre-et-Miquelon, Stéphane Claireaux, devant son domicile, par des manifestants opposés au passe vaccinal.
Les intimidations, les menaces, les actes de violence doivent être condamnés et combattus avec force, au risque d'être banalisés.
Ces comportements intolérables ne concernent pas nos seuls élus. Les soignants et les professionnels engagés jour et nuit pour sauver des vies en font aussi les frais : lettres de menace ; centres de vaccination tagués et vandalisés, quand ils ne sont pas criblés de balles comme à Nyons, dans la Drôme ; violences verbales ; violences physiques.
Mon territoire, la Guadeloupe, n'est pas épargné. Le 4 janvier dernier, le directeur du centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre, Gérard Cottelon, et son adjoint ont été séquestrés et frappés.
Vendredi dernier, c'est le responsable du centre de vaccination de Munster, dans le Haut-Rhin, qui a été agressé à la sortie de son établissement.
Madame la ministre, la montée de la violence à laquelle nous assistons doit être fermement combattue. Aussi, quelles mesures immédiates le Gouvernement entend-il prendre pour éviter qu'un drame irréparable ne se produise ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI, ainsi que sur des travées des groupes INDEP et SER. M. Stéphane Demilly applaudit également.)
Réponse du Ministère auprès du ministre de l'intérieur - Citoyenneté publiée le 13/01/2022
Réponse apportée en séance publique le 12/01/2022
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de la citoyenneté.
Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur, chargée de la citoyenneté. Monsieur le sénateur Dominique Théophile, pour aller dans votre sens, je commencerai par assurer du plein soutien du Gouvernement l'ensemble des élus, de tous bords politiques et de tous les territoires de la République, qui sont agressés ou menacés.
Oui, être élu, c'est d'abord s'engager pour les autres, quelle que soit l'instance concernée et quel que soit le mandat. Je veux saluer cet engagement, qui est au cur de la démocratie, au cur de la citoyenneté. Je veux d'ailleurs rappeler ici que la grande majorité des élus locaux sont bénévoles.
En ma qualité de ministre chargée de la citoyenneté, je ne peux qu'être sensible à l'alerte que vous lancez, et que nous sommes nombreux à soutenir, sur l'augmentation substantielle des agressions qui ciblent les élus.
Selon les chiffres du ministère de l'intérieur, au cours des onze premiers mois de l'année 2021, les violences contre les élus ont augmenté de 47 % et les outrages de 30 %. Ce sont 162 parlementaires et 605 maires ou adjoints qui ont été victimes d'atteinte volontaire à l'intégrité physique.
Je connais l'engagement sincère et puissant de la Chambre haute à l'égard de nos élus, et le Gouvernement, bien évidemment, le partage.
Derrière ces chiffres, il y a des réalités et des vies, des vies qui font vivre la démocratie. Défendre l'intégrité des élus est fondamental : le débat, oui ; la controverse, oui ; la violence et la menace, jamais !
Monsieur le sénateur, vous avez aussi mis en avant la situation des soignants, qui depuis 2019 luttent avec acharnement contre la pandémie mondiale. Je ne peux que vous rejoindre : il est honteux de voir nos soignants, qui sont mobilisés, agressés !
En Guadeloupe, département dont vous êtes l'élu, 200 forces de sécurité intérieure supplémentaires ont été dépêchées par le ministère de l'intérieur pour mieux assurer la sécurité de tous et de toutes. Partout sur le territoire, l'État est présent aux côtés de nos concitoyens.
Nous faisons face à une situation sanitaire complexe, inédite. C'est ensemble que nous en sortirons. Croyez bien que le Gouvernement est pleinement mobilisé, notamment par la mise en place de nouveaux dispositifs, pour toujours mieux protéger les élus ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à M. Dominique Théophile, pour la réplique.
M. Dominique Théophile. Juste une phrase : il faut que cela cesse ! (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI. MM. Gérard Longuet et Laurent Somon applaudissent également.)
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