Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - RDPI) publiée le 04/11/2021

Question posée en séance publique le 03/11/2021

M. le président. La parole est à M. Dominique Théophile, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.

M. Dominique Théophile. Ma question s'adresse à Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion.

Madame la ministre, en janvier 2021, nous avons débattu dans cet hémicycle de la possibilité d'étendre le RSA (revenu de solidarité active) aux moins de 25 ans.

J'avais défendu l'idée selon laquelle l'accompagnement vers l'emploi et l'émancipation était l'outil le plus efficace pour répondre aux besoins de notre jeunesse.

Ma position demeure inchangée. Je me félicite donc que le Président de la République ait annoncé hier matin la création d'un nouveau dispositif d'aide pour les 500 000 jeunes les plus éloignés de l'emploi.

Dans la lignée du plan « 1 jeune, 1 solution » et de la garantie jeunes dont il s'inspire, un contrat d'engagement permettra d'accompagner vers l'emploi des jeunes sans travail ni formation, qui souvent se trouvent en situation de très grande précarité.

Beaucoup a été fait ces derniers mois. Trois millions de jeunes ont trouvé un emploi, un parcours d'insertion ou une formation grâce au plan « 1 jeune, 1 solution » depuis son lancement.

Le niveau d'embauche des jeunes s'est quant à lui maintenu, malgré la crise, grâce aux primes à l'embauche et à l'alternance.

Pourtant, trop de jeunes demeurent sur le bord de la route.

En France, près de 20 % des jeunes sont aujourd'hui au chômage. Dans certains départements d'outre-mer, ce taux avoisine les 50 %. C'est évidemment beaucoup trop.

Le dispositif que vous proposez, madame la ministre, est ambitieux. Pouvez-vous nous en préciser les contours et les objectifs ?

Qu'apportera-t-il de plus que la garantie jeunes, dont le nombre de bénéficiaires n'a cessé d'augmenter ces dernières années ? Comment s'opérera la bascule entre ces deux dispositifs ?

Enfin, quels moyens financiers et humains seront mobilisés en 2022, et dans les années qui suivent, pour assurer l'efficacité de ce programme ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)


Réponse du Ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion publiée le 04/11/2021

Réponse apportée en séance publique le 03/11/2021

M. le président. La parole est à Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion.

Mme Élisabeth Borne, ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion. Monsieur le sénateur Dominique Théophile, comme vous l'avez souligné, avec le développement inédit de l'apprentissage, l'investissement dans les compétences et, plus récemment, le plan « 1 jeune, 1 solution », la jeunesse est le fil rouge de notre action depuis 2017.

M. Bernard Jomier. Tout va bien…

Mme Élisabeth Borne, ministre. Toutes ces politiques portent leurs fruits. Malgré la crise sanitaire, le nombre de jeunes demandeurs d'emploi est au plus bas depuis 2008.

Pourtant, certains jeunes risquent de ne pas profiter de la reprise et de rester durablement éloignés de l'emploi. Nous nous démarquons du reste de l'Europe par un taux de jeunes ni en emploi, ni en formation, ni en études qui reste trop élevé, particulièrement dans certains territoires d'outre-mer, comme vous l'avez rappelé.

C'est pour cela que nous mettrons en œuvre, dès le 1er mars 2022, le contrat d'engagement jeune, destiné aux 500 000 jeunes durablement éloignés de l'emploi.

Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Pourquoi pas avant ?

Mme Élisabeth Borne, ministre. Nous leur proposerons un accompagnement personnalisé et intensif entre 15 et 20 heures par semaine, assorti d'une allocation pour ceux qui en ont besoin.

Le contrat d'engagement jeune a vocation à remplacer la garantie jeunes en capitalisant sur l'expérience des missions locales.

Nous voulons également tirer parti de toutes les solutions du plan « 1 jeune, 1 solution », qui viendront enrichir les parcours. Je pense par exemple aux immersions en entreprise pour découvrir un métier, aux formations qualifiantes dans les secteurs en tension ou aux remises à niveau sur les compétences de base.

En deux mots, monsieur le sénateur, le contrat d'engagement, c'est du gagnant-gagnant. Pour les jeunes, c'est la possibilité d'accéder à l'autonomie grâce à un emploi. Pour les entreprises, c'est la possibilité de trouver le salarié ou l'apprenti dont elles ont besoin. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)

Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Ce n'est pas un emploi !

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