Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - RDPI) publiée le 22/07/2021
Question posée en séance publique le 21/07/2021
M. le président. La parole est à M. Dominique Théophile, pour le groupe Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. Dominique Théophile. Monsieur le ministre des transports, mercredi dernier, la Commission européenne a présenté une série de mesures législatives destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne et à donner corps au Pacte vert européen. Si la route est encore longue avant que ces mesures ne deviennent réalité, elles sont spectaculaires et méritent indubitablement d'être saluées.
Au même moment, en Allemagne, en Belgique et au Luxembourg, des pluies diluviennes ont provoqué l'une des pires catastrophes naturelles de ces cinquante dernières années. Le dernier bilan fait état de 165 morts en Allemagne et de 31 morts en Belgique. Les dégâts matériels sont considérables.
S'il est encore trop tôt pour établir un lien direct entre le réchauffement climatique et ces inondations, nous savons en revanche qu'elles ont vocation à se multiplier et à s'intensifier dans les années à venir.
La concomitance de ces deux événements nous rappelle cruellement, une fois encore, que la baisse des émissions de gaz à effet de serre ne saurait être notre seul horizon en matière climatique.
Dans son rapport annuel, le Haut Conseil pour le climat recommande ainsi l'élaboration d'une stratégie nationale d'adaptation au réchauffement climatique ; il nous alerte ce faisant sur notre impréparation face à de tels risques.
En France, les inondations de 2020 dans les vallées de la Tinée et de la Roya, ou encore celles qu'ont subies les Antilles à la suite des cyclones Irma, Maria et Jose, en 2017, ont mis cette impréparation en évidence, à nos dépens.
Monsieur le ministre, quels enseignements tirez-vous de ces événements ? Disposons-nous de moyens suffisants pour les détecter je pense notamment aux nouveaux supercalculateurs de Météo France et pour prévenir les risques d'inondation ?
Enfin, quelle stratégie le Gouvernement envisage-t-il afin d'adapter nos territoires aux conséquences du réchauffement climatique et de nous éviter, autant que possible, de connaître dans l'Hexagone comme outre-mer une telle catastrophe ? (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
Réponse du Ministère auprès de la ministre de la transition écologique - Transports publiée le 22/07/2021
Réponse apportée en séance publique le 21/07/2021
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des transports.
M. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports. Monsieur le sénateur Théophile, vous interrogez le Gouvernement sur les inondations survenues en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg et dans le nord-est de la France.
Permettez-moi avant tout d'exprimer au nom du Gouvernement notre soutien aux familles et aux États terriblement touchés par ces dramatiques événements, qui nous rappellent vous l'avez dit que le dérèglement climatique est déjà à l'uvre et que nous devons nous en protéger.
Cela passe d'abord par davantage de prévention. Tel est l'objet des 200 plans que nous élaborons aux côtés des collectivités ; je pense notamment à ceux qui sont composés pour les 32 communes de la Guadeloupe, ou encore pour la collectivité d'outre-mer de Saint-Martin.
Nous protéger impose également de développer nos capacités de prévision. Vous avez évoqué les supercalculateurs de Toulouse, opérationnels depuis la fin de 2020, qui permettent d'accroître de quelques heures l'horizon de prévisibilité ; cela est évidemment précieux lors de tels événements.
Nous agissons par ailleurs, comme vous l'avez rappelé, contre les racines du mal, ou du moins des problèmes actuels.
Nous le faisons d'abord en limitant l'urbanisation et l'imperméabilisation des sols, qui contribuent aux phénomènes de ruissellement et d'inondation. D'ailleurs, le projet de loi Climat et résilience, qui vient d'être adopté définitivement, prévoit à cet effet de diviser par deux en dix ans l'artificialisation des sols.
Nous agissons également grâce au fonds de prévention des risques naturels majeurs, dit fonds Barnier, de manière à restaurer des berges et des digues. Vous n'ignorez pas que ce fonds a été abondé, pour plus de 50 %, en crédits de paiement, ce qui permet de crédibiliser très fortement cette action d'adaptation.
Vous le voyez, monsieur le sénateur, ce sujet est pris très au sérieux par le Gouvernement. Vous pouvez compter sur sa mobilisation à vos côtés sur ce sujet. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
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