Question de Mme DEROCHE Catherine (Maine-et-Loire - Les Républicains) publiée le 10/06/2021
Mme Catherine Deroche attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la maladie thrombo-embolique veineuse chez le patient atteint d'un cancer.
La maladie thrombo-embolique veineuse est responsable d'un nombre significatif de séquelles et de décès.
Les patients atteints d'un cancer présentent un risque majoré de développer cette maladie qui représente la première cause de décès hors cancer chez les patients cancéreux.
Dans le but d'optimiser la prise en charge des patients avec cette double pathologie, des recommandations de l'institut national du cancer (INCA) et de l'ancienne agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) ont été rédigées. Malheureusement, celles-ci sont peu connues et peu utilisées.
C'est pourtant un véritable enjeu de santé publique.
En région Pays de la Loire, un projet a été initié par un laboratoire, puis coordonné par les unions régionales des professions de santé, des infirmiers et des pharmaciens. Afin de définir les actions à mettre en place, une enquête a été menée au préalable auprès des infirmiers, des pharmaciens et des médecins hospitaliers de la région afin de recueillir leurs retours d'expériences sur le terrain.
À titre d'exemple, à la question : « Avez-vous connaissance des recommandations nationales sur la prise en charge de la double pathologie thrombose et cancer ? », la réponse est négative pour 80 % des pharmaciens, 72 % des infirmiers et 51 % des hospitaliers interrogés.
À la question : « À quelle fréquence, les professionnels du premier recours sollicitent-ils les hospitaliers sur cette maladie ? », on peut constater que la coordination entre l'hôpital et la ville est très restreinte.
Enfin, concernant la mise sous traitement de cette maladie, la délivrance de l'information vers les professionnels concernés semble aléatoire.
Il apparaît clairement que les professionnels de santé expriment un souhait général d'obtenir d'avantage d'informations et une meilleure coordination afin d'améliorer la prise en charge du patient.
Elle souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement.
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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargé de la jeunesse et de l'engagement publiée le 21/07/2021
Réponse apportée en séance publique le 20/07/2021
M. le président. La parole est à Mme Catherine Deroche, auteure de la question n° 1719, adressée à M. le ministre des solidarités et de la santé.
Mme Catherine Deroche. Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, ma question est relative à la maladie thrombo-embolique veineuse chez les patients atteints d'un cancer.
Cette maladie est responsable d'un nombre significatif de séquelles et de décès. Les patients atteints d'un cancer ont un risque majoré de développer cette maladie, qui représenterait la première cause de décès hors cancer chez les patients cancéreux.
L'Institut national du cancer, l'INCa, et l'ancienne Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé, l'Afssaps, ont rédigé des recommandations en la matière, mais celles-ci sont, semble-t-il, peu connues et peu utilisées.
Pour en témoigner, je citerai une étude réalisée dans la région dont je suis élue, les Pays de la Loire, par l'union régionale des professionnels de santé, l'URPS, des infirmiers et des pharmaciens. Ces professionnels ont mené une enquête auprès d'infirmiers, de pharmaciens et de médecins hospitaliers de la région.
Or, à la question « Avez-vous connaissance des recommandations nationales sur la prise en charge de la double pathologie thrombose et cancer ? », la réponse est négative pour 80 % des pharmaciens, 72 % des infirmiers et 51 % des hospitaliers interrogés ; à la question « À quelle fréquence les professionnels du premier recours sollicitent-ils les hospitaliers sur cette maladie ? », on a pu constater, là encore, que la coordination entre l'hôpital et la ville était très restreinte. Il en allait de même avec la mise sous traitement de cette maladie.
Il y a donc un véritable besoin de plus d'information et d'une meilleure coordination pour améliorer la prise en charge des patients. Je souhaite savoir ce que le Gouvernement entend faire, après les recommandations de l'INCa et de l'ancienne Afssaps, pour que ce sujet soit traité. Il y va de l'intérêt des patients.
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.
Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l'engagement. Madame la sénatrice Deroche, je connais votre engagement spécifique sur la question du cancer, tant au Sénat qu'au-delà, notamment dans les Pays de la Loire et en Maine-et-Loire, puisque je viens moi-même de Loire-Atlantique.
Le Gouvernement et l'INCa sont conscients du travail à mener pour améliorer la prise en charge des séquelles liées au cancer, qui sont réelles, qui touchent des pans de vie entiers et qui impliquent les familles.
Si, dans un premier temps, l'objectif était d'insister sur la prise en charge des cancers, notre préoccupation s'étend naturellement aujourd'hui à l'anticipation de la prise en charge des séquelles, dès la mise en uvre des traitements, afin de les limiter au maximum. En effet, il faut le savoir, en 2020, plus de deux tiers des patients souffrent de séquelles cinq ans après leur diagnostic de cancer.
La nouvelle stratégie de lutte contre le cancer, annoncée par le Président de la République le 4 février dernier, a fait de la réduction de ces séquelles l'un des enjeux prioritaires de la lutte contre le cancer. Cette question est suivie de très près.
Cette stratégie sera déclinée en deux feuilles de route : la première porte sur la période 2021-2025 et se compose de quatre axes ; la seconde sera consacrée à limiter les séquelles et à améliorer la qualité de vie des patients. Quelque 14 actions sont prévues pour cette thématique, qui seront déclinées ensuite en 77 mesures, que l'on pourra vous communiquer dans le détail, madame la sénatrice.
De nombreux travaux sont déjà engagés dans ce champ, qui comprendra notamment, dès le mois de septembre prochain, soit dans à peine quelques semaines, un état des lieux visant à mieux connaître les principales séquelles de la maladie thrombo-embolique veineuse, les besoins des patients et l'offre précise de prise en charge dans le territoire. Des actions seront également engagées avant la fin de l'année, afin de bénéficier à tous les professionnels de santé qui participent au parcours de soins.
En parallèle de ce plan national, il y aura une enquête sur la thrombose et le cancer, que vous connaissez ; en juin 2021, les résultats de cette enquête seront à disposition pour analyse par les professionnels.
Dans plusieurs régions, notamment en Île-de-France et en Bretagne, les professionnels se réunissent déjà dans le cadre de concertations pluridisciplinaires. Je ne doute pas que cela arrivera très prochainement dans votre région, à savoir les Pays de la Loire, madame la sénatrice.
Toutes ces actions vont dans le sens d'un meilleur accompagnement des patients ; tous les acteurs doivent être mobilisés, dont, au premier chef, le Gouvernement.
M. le président. La parole est à Mme Catherine Deroche, pour la réplique.
Mme Catherine Deroche. En effet, la stratégie décennale mentionne bien les séquelles et les recommandations de l'INCa, dont je suis membre du conseil d'administration, seront prises en compte.
Néanmoins, ma question consistait, ce matin, en un point très particulier sur la maladie thrombo-embolique veineuse, parce que les associations que j'ai rencontrées estiment que, dans la stratégie décennale, elle n'était pas mise en exergue, même si elle sera, je le sais, prise en compte. Ce point me semblait important.
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