Question de M. JOYANDET Alain (Haute-Saône - Les Républicains) publiée le 05/09/2019

M. Alain Joyandet attire l'attention de Mme la ministre du travail sur la représentation des organisations professionnelles des entreprises. En effet, certaines d'entre elles considèrent que l'exercice du droit d'opposition majoritaire est concentré entre les mains de celles qui représentent les entreprises avec le plus grand nombre de salariés. En conséquence, elles disposent de tous les droits dans une branche professionnelle ou un champ conventionnel donné, de telle sorte qu'au final les représentants des grandes entreprises décident pour le compte des plus petites. Aussi, les organisations professionnelles des TPE-PME souhaiteraient que les choses soient rééquilibrées en la matière, pour qu'elles soient d'avantage entendues et que le critère du nombre de salariés soit complété par un critère tiré du nombre d'entreprises. Différentes initiatives ont d'ailleurs été adressées au Gouvernement par elles à ce sujet. Aussi, il souhaiterait savoir quelle est la position du Gouvernement en ce domaine et quelles mesures il envisage de prendre pour répondre à cette demande légitime.

- page 4455

Transmise au Ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion


Réponse du Ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion publiée le 14/01/2021

Un bilan du premier cycle de la représentativité patronale a été publié sur le site du ministère en juillet 2018, dans le cadre du Haut conseil au dialogue social, dans lequel l'union des entreprises de proximité (U2P), le mouvement des entreprises de France (Medef), la confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) ont pu exposer leurs pistes d'évolution. Depuis 2019, ces organisations professionnelles se sont réunies régulièrement en groupe de travail à l'initiative de la direction générale du travail, afin de piloter le processus de détermination de leur représentativité actuellement en cours. Le cadre législatif introduit par la loi du 5 mars 2014 a déjà connu une évolution importante relative aux modalités de calcul de l'audience patronale, prévues par l'article 35 de la loi du 8 août 2016. La loi du 5 mars 2014 précisait que le critère de l'audience patronale était considéré comme satisfait dès lors qu'adhère à une organisation professionnelle d'employeurs au moins 8 % de l'ensemble des entreprises adhérentes aux organisations professionnelles d'employeurs du niveau considéré (branche professionnelle ou niveau national interprofessionnel). Le 19 janvier 2016, le Medef et la CGPME ont conclu une position commune proposant de modifier ces modalités de calcul de l'audience, afin de davantage tenir compte de la spécificité et de la diversité des organisations professionnelles et des branches. Cet accord prévoyait que le calcul de l'audience patronale devait tenir compte pour 20 % du nombre des entreprises adhérentes et pour 80 % du nombre des salariés de ces entreprises. Dans le prolongement des débats de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale sur le projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs, le Medef, la CGPME et l'union des entreprises de proximité (UPA) ont conclu une nouvelle position commune le 2 mai 2016, proposant de mesurer l'audience patronale soit en fonction du nombre d'entreprises adhérentes aux organisations professionnelles, soit en fonction du nombre de salariés des entreprises adhérentes aux mêmes organisations. Reprises à l'article 35 de la loi du 8 août 2016, ces nouvelles modalités de calcul de l'audience prévoient désormais que le seuil de 8 % nécessaire pour remplir le critère de l'audience au niveau des branches professionnelles et au niveau national interprofessionnel est calculé : soit au regard du nombre d'entreprises adhérentes,  soit au regard du nombre de salariés des entreprises adhérentes. Une nouvelle évolution d'ampleur de ce dispositif n'est envisageable qu'en présence d'une position commune entre les différentes organisations professionnelles intéressées.

- page 287

Page mise à jour le