Question de Mme RENAUD-GARABEDIAN Évelyne (Français établis hors de France - Les Républicains-R) publiée le 25/09/2019
Question posée en séance publique le 24/09/2019
Mme Évelyne Renaud-Garabedian. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie et des finances.
Monsieur le ministre, Thomas Cook, le plus vieux voyagiste au monde, vient de déposer le bilan, laissant 600 000 voyageurs en attente de rapatriement, dont 10 000 Français. Mais c'est aussi et surtout tout un ensemble de prestataires qui se trouve aujourd'hui dans une situation périlleuse : hôteliers, restaurateurs, autocaristes, organisateurs de spectacles, de croisières. En métropole, aux Antilles, en Corse, pas moins de 2 000 locations touristiques, plusieurs centaines d'hôtels, près de 200 croisières, 500 clubs de vacances et campings sont concernés.
Monsieur le ministre, à court terme, la promesse de Thomas Cook est d'indemniser l'ensemble de ses clients, mais qu'en est-il de ses prestataires, auxquels Thomas Cook n'aura rien versé et qui sont dans l'incapacité de revendre leurs prestations dans un délai très court ?
Je vous rappelle que les PME du secteur du tourisme sont déjà dans une situation économique tendue après les mois de violences en marge des manifestations des « gilets jaunes », lesquelles ont provoqué des pertes de chiffre d'affaires importantes et non indemnisables.
À moyen terme, quel va être l'avenir des quelque 400 agences Thomas Cook en France, filiales en propre ou franchisées ?
Enfin, à long terme, monsieur le ministre, n'assistons-nous pas, par la faillite de Thomas Cook, à un phénomène beaucoup plus large d'effondrement du modèle économique des agences de voyages physiques au profit d'un modèle dématérialisé, où seuls les géants comme Expedia, Booking ou Google pourront subsister ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports publiée le 25/09/2019
Réponse apportée en séance publique le 24/09/2019
M. Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, chargé des transports. Je vous remercie de votre accueil, monsieur le président.
Madame la sénatrice, votre question porte sur la situation de Thomas Cook, placé hier en situation de liquidation judiciaire. Comme vous l'avez dit, cette affaire pose le problème de la fragilité de certains opérateurs du secteur touristique face à une concurrence intense et à la montée des plateformes numériques.
S'agissant précisément de la situation des 10 000 Français dont les billets sont annulés, il convient en réalité de distinguer trois cas de figure.
Tout d'abord, Thomas Cook va rembourser intégralement le prix du voyage de ceux qui ne sont pas encore partis.
Ensuite, certains qui sont déjà partis peuvent continuer leur trajet sans difficulté, car leurs transports aériens sont indépendants de la compagnie Thomas Cook.
Enfin, pour ceux dont la situation est plus complexe, Thomas Cook a mis en place un numéro d'accès et il prendra en charge le rapatriement de tous les Français concernés.
Je veux donc vous rassurer sur la situation de nos compatriotes et vous dire aussi que les Français sont bien protégés dans le secteur du tourisme, non seulement par le mécanisme français dit « APST », mais aussi par le système de garantie européen.
S'agissant des prestataires que vous avez cités, les services de Bercy seront en liaison avec eux pour prendre les mesures de soutien adaptées.
Enfin, pour les 780 emplois français touchés par cette mesure, le Gouvernement est en liaison avec la direction de Thomas Cook France et prendra les mesures de soutien adaptées. Là aussi, vous pouvez compter sur notre vigilance et notre action. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche.)
M. le président. La parole est à Mme Évelyne Renaud-Garabedian, pour la réplique.
Mme Évelyne Renaud-Garabedian. Je vous remercie de vos éclaircissements, monsieur le secrétaire d'État. Nous serons bien évidemment très attentifs à l'évolution de la situation pour les PME.
- page 12409
Page mise à jour le