Question de Mme DESEYNE Chantal (Eure-et-Loir - Les Républicains) publiée le 26/07/2018
Mme Chantal Deseyne appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les confiseries et les produits aux noms et goûts de cocktails mais sans alcool. Ces produits peuvent avoir un impact négatif sur les enfants en favorisant le passage à la consommation de « vrai » alcool à l'âge adulte. Il ne s'agit pas d'alcool et, pourtant, les références à l'alcool sont constantes sur les emballages. Ce marketing prépare les enfants à boire de l'alcool, et en banalise complètement la consommation. En France, près de 50 000 personnes perdent la vie chaque année à cause d'une consommation excessive d'alcool. Ces méthodes rappellent celle utilisée avec les cigarettes au chocolat qui avaient finalement été interdites dans les années 2000. Elle souhaiterait donc savoir ce que le Gouvernement entend mettre en œuvre afin d'interdire ces procédés marketing qui favorisent la consommation d'alcool à l'âge adulte.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 17/01/2019
La consommation d'alcool en France est estimée à 11,6 litres d'alcool pur par habitant, soit environ 2,5 verres de 10 g d'alcool par jour et par habitant. Si cette consommation est en baisse depuis plusieurs années, elle demeure néanmoins l'une des plus élevées en Europe et dans le monde. Près d'un adulte sur deux consomme de l'alcool au moins une fois par semaine et 10 % chaque jour, en particulier les plus de 50 ans. Les plus jeunes consomment moins régulièrement mais de façon plus excessive et ponctuelle, avec des épisodes de beuveries expresses (« binge drinking »). Ainsi, les stratégies commerciales visant indirectement à banaliser la consommation d'alcool auprès des jeunes, telles que la vente de produits présentant une ou plusieurs références à l'alcool, ne sont pas acceptables. Une réflexion pour mettre fin à ces pratiques ciblant directement les mineurs sera engagée dès 2019. En outre, le plan national de santé publique « Priorité prévention » adopté en mars 2018 prévoit de poursuivre le déploiement des programmes de développement des compétences psychosociales dans les établissements scolaires. Il prévoit également la généralisation des « ambassadeurs élèves », dont le rôle est de partager des messages de prévention auprès des autres élèves. Ces mesures participeront à la promotion des comportements favorables à la santé et à la dénormalisation de la consommation de tabac, de drogues ou encore d'alcool.
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