Question de Mme GRÉAUME Michelle (Nord - CRCE) publiée le 17/05/2018
Mme Michelle Gréaume attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la répression des manifestants palestiniens par le gouvernement israélien.
Chaque vendredi depuis le 30 mars 2018, des dizaines de milliers de manifestants se rassemblent pacifiquement dans la bande de Gaza, à la lisière de la zone tampon imposée par Israël à l'intérieur même du territoire palestinien pour la marche du retour. Ils revendiquent le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu'ils ont fuies à la création d'Israël en 1948 et commémorent la mort, en 1976, de six Arabes israéliens tués lors d'une manifestation contre la confiscation de leur terre. Il s'agit aussi de dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans par Tel-Aviv. Vendredi 30 mars 2018, les tireurs d'élite de l'armée israélienne ont tiré à balles réelles, tuant seize Palestiniens et faisant plus de 500 blessés. Depuis lors, chaque vendredi se ressemble et le bilan ne cesse de s'alourdir.
Fait aggravant si possible, les associations humanitaires ont révélé l'utilisation de munitions explosives, causant des blessures « inhabituelles et dévastatrice ». L'utilisation d'armes de guerre face à des manifestants pacifiques et non armés contrevient à toutes les règles internationales.
À l'évidence, la « préoccupation » et la « réprobation » bien timides exprimées par le gouvernement français n'ont jusqu'à présent eu aucun effet. Des mesures urgentes et plus significatives doivent être prises, d'une part pour contraindre Israël à stopper ces exactions, et d'autre part pour apporter toute l'aide humanitaire et médicale dont les Palestiniens ont besoin.
En conséquence, elle lui demande de bien vouloir lui préciser les intentions du Gouvernement en la matière.
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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 20/06/2019
La France est fortement préoccupée par la dégradation de la situation humanitaire dans la bande de Gaza et par les graves événements survenus dans ce territoire au cours des derniers mois, et elle s'est exprimée avec clarté à ce sujet. Elle a fait part, à plusieurs reprises, de sa condamnation des violences des forces armées israéliennes contre les manifestants, soulignant à cet égard le devoir de protection des civils et le droit des Palestiniens à manifester pacifiquement. Elle a également condamné les tirs de roquettes visant Israël, que rien ne saurait justifier, et n'a cessé d'appeler au calme et à la retenue, de part et d'autre, rappelant que les manifestations doivent rester pacifiques. La France souhaite que toute la lumière soit faite sur l'ensemble des violences survenues à l'occasion de ces manifestations, dans le cadre d'une enquête indépendante. La France est pleinement engagée pour contribuer à la réponse à la crise humanitaire et améliorer les conditions de vie de la population à Gaza, au travers non seulement de l'aide qu'elle apporte dans de nombreux domaines, mais aussi de l'action de l'Institut français de Gaza, seul centre étranger présent dans la Bande. Face à l'aggravation de la situation, 416 000 euros ont été alloués à des ONG qui uvrent notamment dans le domaine de la santé (Médecins du Monde et Handicap International) ainsi qu'à l'hôpital jordanien de Gaza. Cette aide s'ajoute aux 350 000 alloués dans le cadre d'un consortium européen. Mais au-delà de la réponse humanitaire, il est impératif de progresser vers une solution durable pour Gaza. Cela passe notamment par la levée du blocus, d'une part, assortie de garanties de sécurité crédibles pour Israël et par la concrétisation de la réconciliation inter-palestinienne et le retour complet de l'Autorité palestinienne à Gaza, d'autre part. La France appelle l'ensemble des parties à prendre leurs responsabilités en ce sens. Enfin, la question de Gaza ne peut être séparée de celle du règlement du conflit israélo-palestinien. La France continuera d'uvrer, en lien avec l'ensemble de ses partenaires, pour la relance d'un processus politique visant à mettre en uvre la solution des deux États, qui est la seule solution possible pour assurer une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.
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