Question de M. CAMBON Christian (Val-de-Marne - Les Républicains) publiée le 16/06/2016
M. Christian Cambon attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la position de la France vis-à-vis des tensions au sein du Royaume du Bahreïn.
Bahreïn est un archipel situé dans le golfe arabo-persique entre l'Arabie saoudite et le Qatar. En février 2011, dans la mouvance des printemps arabes en Tunisie et en Égypte, le petit royaume s'est soulevé contre la monarchie sunnite des Al-Khalifa soutenue par Riyad.
À l'instar de la crise syrienne, le conflit au Bahreïn est d'origine confessionnelle. Plus de 70 % des Bahreïnis, soit environ 560 000 personnes, sont de confession chiite. Depuis des années, cette population majoritaire dénonce des actes de discrimination (difficultés à l'embauche, restrictions pour l'accès au logement), un manque de réformes et la non-reconnaissance de ses droits civiques. Incontestablement, la monarchie sunnite confisque presque tous les leviers du pouvoir.
Au cours des commémorations de la révolte du 14 février 2011, les autorités ont intensifié les points de contrôle et les arrestations près des villages chiites dont celles de quatre journalistes occidentaux. Dès lors, les incarcérations et les condamnations à mort d'opposants contre le pouvoir se sont multipliées.
La crise politique du Bahreïn est comparable à bien des égards à celle de la Syrie. Dès 2011, la France a condamné ouvertement le régime de Damas et ses exactions contre la population. Aussi, dans ce contexte similaire, il souhaite connaître la position de la France vis-à-vis du Royaume du Bahreïn. Il lui demande si la France compte soutenir la population bahreïnienne et rompre ainsi le silence de la communauté internationale.
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Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 08/09/2016
Bahreïn traverse depuis le printemps 2011 une crise politique alimentée par les tensions confessionnelles. Les tentatives de rapprochement entre le pouvoir et l'opposition ont échoué et le fil du dialogue est désormais rompu entre les autorités du pays et les partis d'opposition. La France a exprimé publiquement à de nombreuses reprises son inquiétude et a déploré les condamnations à l'encontre de défenseurs des droits de l'Homme ou de responsables politiques. Elle invite également les autorités bahreïniennes lors de ses entretiens bilatéraux, comme à l'occasion du Haut comité bilatéral franco-bahreïnien du 20 novembre 2016, à faire preuve de retenue et à renouer le dialogue avec l'opposition pacifique. Par ailleurs, la France, qui est un partenaire écouté par les États du CCEAG, appelle à l'apaisement des tensions entre chiites et sunnites dans la région et la mise en place de politiques inclusives. La France encourage les autorités bahreïniennes à poursuivre les réformes engagées dans le domaine des droits de l'Homme et la mise en uvre totale des recommandations de la commission Bassiouni.
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