Question de M. KERDRAON Ronan (Côtes-d'Armor - SOC) publiée le 06/03/2014
M. Ronan Kerdraon attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur le diagnostic des enfants et des adolescents qui rencontrent des difficultés d'apprentissage, des troubles de l'attention, comme le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et le trouble du déficit d'attention (TDA). Aujourd'hui, les traitements par des psychostimulants font toujours l'objet de controverses et de discussions, tant entre professionnels qu'entre profanes. Les diagnostics sont souvent subjectifs et ne reposent sur aucune base médicale scientifique ; les médecins, les parents et les professionnels de l'enseignement sont rarement au courant de l'existence de traitements efficaces qui ne nécessitent pas de recours à des médicaments. De nos jours, il est important de s'assurer que les enfants, les parents, les pédagogues et les médecins reçoivent des informations complètes sur les éventuelles causes et les moyens de traiter l'inattention et les autres symptômes regroupés sous l'appellation de TDAH, y compris les nombreuses méthodes et traitements non médicamenteux, comme des séances de psychomotricité. Nous nous devons de fournir aux enfants diagnostiqués comme souffrant de TDAH, ainsi qu'à leurs parents et professeurs, un accès à une large gamme de mesures et de traitements psychologiques, pédagogiques et sociaux. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures que le Gouvernement entend prendre pour une meilleure connaissance du TDAH et un meilleur encadrement des familles et des professionnels (médecins, enseignants).
- page 573
Transmise au Ministère des affaires sociales et de la santé
Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 03/07/2014
En relais des demandes portées auprès de la haute autorité de santé (HAS) par les associations de parents usagers, celle-ci a été saisie pour l'élaboration de recommandations de bonnes pratiques sur la prise en charge du trouble déficitaire de l'attention-hyperactivité (TDAH). En effet, la première étape pour améliorer le repérage et la précocité du diagnostic est de fournir aux professionnels et usagers, une version actualisée et consensuelle des connaissances et recommandations de bonne pratique. La publication de ces recommandations, associée à un ensemble de mesures de communication prévues par la HAS et ses partenaires sur le sujet, devrait permettre une compréhension commune des connaissances et pratiques validées en matière de repérage, diagnostic et prise en charge du trouble déficitaire de l'attention hyperactivité (TDAH). La lettre de cadrage qui préside à l'élaboration de ces recommandations « conduite à tenir devant un enfant ou un adolescent ayant un déficit de l'attention et/ou un problème d'agitation », consultable sur le site de la HAS, recense des premiers éléments de connaissance disponibles en 2012. Ces éléments rappellent la nécessité d'une approche nuancée devant un syndrome, dont les causes sont multifactorielles et dont le diagnostic ne peut être posé de manière instantanée. En effet, selon la HAS, le TDAH est un trouble, un syndrome et non une maladie. Il se caractérise par l'existence d'un trouble de l'attention, qui est le symptôme majeur, plus ou moins associé à une hyperactivité et à une impulsivité. À cette triade est associé un ensemble de comorbidités, qui affectent le développement de la vie cognitive, du langage, de la vie émotionnelle et affective des patients. L'apparition au cours de l'enfance et le caractère chronique de l'évolution du trouble sont des critères fondamentaux pour établir la validité diagnostique du TDAH. Ainsi, s'agissant de son expression clinique, les signes sont nombreux, ce qui rend le diagnostic et la prévention éducative difficiles. Depuis 2005, le TDAH peut être reconnu en tant qu'handicap cognitif, cette reconnaissance étant indispensable lorsque la mise en place d'une adaptation formalisée de l'aménagement scolaire est nécessaire. Pour les cas moins sévères, une adaptation de l'aménagement scolaire peut être proposée, sans besoin de reconnaissance d'un handicap, dans le cadre des programmes personnalisés de réussite éducative (PPRE) 2 ou des projet d'accueil individualisé (PAI). Les approches psycho-comportementales constituent un aspect fondamental de la prise en charge des enfants TDAH et de leurs familles et certaines ont fait preuve de leur efficacité. Le rapport efficacité/effets indésirables du méthylphénidate est important, lorsque les seules mesures psychologiques, éducatives et sociales sont insuffisantes.
- page 1613
Page mise à jour le