Question de Mme GARRIAUD-MAYLAM Joëlle (Français établis hors de France - UMP) publiée le 28/01/2010

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge Mme la ministre d'État, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés, sur les modalités d'action du magistrat de liaison auquel il devrait être donné compétence en matière de résolution des conflits parentaux franco-japonais.
Elle rappelle que, le Japon n'ayant pas adhéré à la Convention de la Haye, le droit de l'enfant à garder contact avec ses deux parents n'est bien souvent pas respecté lors du divorce ou de la séparation d'un couple franco-japonais. Dans de nombreux cas, l'enfant est confié à la garde exclusive de sa mère japonaise, et son père français se voit coupé de tout lien avec lui. La rupture avec le parent français engendre non seulement une grande carence affective, mais provoque aussi, la plupart du temps, un éloignement brutal, parfois irrémédiable, avec la culture et la langue françaises.
A l'heure où un magistrat de liaison en résidence à Pékin devrait être chargé de ce délicat dossier, elle s'interroge sur les modalités de sa saisine par des particuliers et des associations, et sur les moyens qui lui seront accordés pour garantir le respect de l'intérêt supérieur de l'enfant.

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Réponse du Ministère de la justice publiée le 25/03/2010

Bien consciente de l'importance du respect de l'intérêt supérieur de l'enfant lors des séparations de couples franco-japonais, et du caractère très douloureux de ces situations pour nos compatriotes, le ministre d'État a en effet estimé indispensable de conférer au magistrat en poste à l'ambassade de France en Chine une compétence dans ce domaine. Le conseiller juridique est un magistrat de l'ordre judiciaire, accueilli à l'ambassade de France depuis 2004, qui apporte son concours au traitement complet et rapide des demandes d'entraide judiciaire en matière pénale et civile, participe au dialogue politique bilatéral, et constitue un point d'appui dans le domaine de la coopération juridique. Désormais, ce magistrat pourra multiplier les initiatives afin de faciliter un traitement adapté de ces situations. Il pourra notamment contribuer à la création d'outils de nature à permettre une meilleure compréhension réciproque des cultures française et japonaise, dans l'intérêt supérieur de l'enfant, au moyen par exemple de l'organisation de colloques ou de contacts avec des pédopsychiatres japonais. C'est aussi dans un esprit de complémentarité avec les nombreux efforts parallèlement engagés dans ce domaine que le ministère de la justice et des libertés conduit son action. Qu'il s'agisse de la création en novembre 2009 d'une commission de consultation qui travaille sur 35 dossiers particuliers, ou encore de la poursuite des négociations en vue de l'adhésion du Japon à la Convention de La Haye du 25 octobre 1980 sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfants. Entièrement disponibles, les services du ministère de la justice et des libertés sont d'ores et déjà mobilisés dans la perspective du recrutement d'un nouveau conseiller juridique en ambassade à Pékin remplaçant l'actuel titulaire, qui prendra ses fonctions en septembre 2010, et dont la lettre de mission comprendra une extension de compétences au Japon.

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