Question de M. BOTREL Yannick (Côtes-d'Armor - SOC) publiée le 28/01/2010
M. Yannick Botrel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'évolution de la carte des formations dans les lycées publics, et particulièrement sur l'avenir du baccalauréat professionnel « technicien d'usinage » au lycée professionnel Félix-Le-Dantec de Lannion.
Cette décision est incompréhensible dans la mesure où cette formation répond aux demandes du bassin d'emploi concerné. De très nombreuses entreprises locales accueillent depuis des années les élèves de cette filière. Ces dernières se déclarent d'ailleurs inquiètes pour trouver leurs futurs employés désormais. Cette filière offre des débouchés à de nombreux jeunes, mais serait d'après le ministère trop onéreuse. L'utilité sociale et économique est donc sacrifiée pour des raisons purement budgétaires.
Cette décision ne se justifie pas d'un point de vue pédagogique. Certes, cette filière a connu une baisse d'effectifs, mais il pourrait ne s'agir que d'une baisse conjoncturelle. De plus, cette décision du rectorat limiterait la fluidité du parcours scolaire en empêchant les passerelles vers d'autres filières de l'établissement comme les STI ou le recrutement pour le BTS. La suppression du bac pro usinage fragilise donc le lycée professionnel dans son ensemble.
La population locale risque également d'en subir les préjudices. Le seul lieu accessible à cette formation serait désormais le lycée de Saint-Brieuc. Les élèves seront réticents à s'y rendre, la proximité étant un critère important dans le choix des formations. Le lycée professionnel de Lannion a déjà été fragilisé dans un passé récent par la perte du BEP électrotechnique et du BEP vente. Ce serait donc à terme la disparition de 8 emplois supplémentaires pour le lycée Félix-Le-Dantec.
L'information a été délivrée par le rectorat le 12 janvier 2010 pour une décision finale début février. Ce calendrier inadmissible limite les possibilités de réactions. Il lui demande donc de reconsidérer la décision du rectorat, d'organiser la promotion de la filière « usinage », et si nécessité budgétaire il y a, d'imposer un effectif minimum de 8 élèves comme ce fût le cas dans un autre lycée du rectorat.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative
Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative publiée le 24/11/2011
La décision prise par le recteur de l'académie de Rennes de déplacer la filière de technicien d'usinage au lycée de Saint-Brieuc s'est inscrite dans le cadre de l'adaptation de la carte des formations professionnelles 2010, qui a fait l'objet d'une large concertation entre le recteur et les services de la région. La demande des familles et les possibilités d'insertion figurent parmi les critères qui interviennent dans cette décision. À cet égard, la suppression de filière technicien d'usinage a pris en compte la faible demande confirmée par les effectifs actuels en terminale de baccalauréat professionnel deux ans qui accueille onze élèves et cinq élèves en première professionnelle dans le cycle trois ans. Plus généralement, la suppression de cette spécialité au lycée s'est accompagnée d'une offre cohérente centrée sur les filières électroniques, énergies, informatique numérique et réseaux, depuis le CAP jusqu'aux baccalauréats, BTS et licences professionnelles : baccalauréat professionnel « systèmes électronique numérique » ; 3 spécialités du baccalauréat technologique STI2D : « énergies et environnement » ; « systèmes d'information et numérique » et « innovation technologique et écoconception » ; 2 BTS : « informatique et réseaux pour l'industrie et les services techniques (IRIS) », « électrotechnique », « génie optique photonique » ; 3 licences professionnelles : « intégration des systèmes, voix et données pour l'entreprise (ISVD) », « management informatique et commercial (MIC) », « mécanique ingénierie numérique » sont organisées en partenariat avec les IUT de Lannion et de Rennes.
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