Question de M. DÉRIOT Gérard (Allier - UMP-R) publiée le 26/11/2009

M. Gérard Dériot attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation sur le bilan de la réduction de la TVA dans la restauration. Une récente étude de ses services a montré que 40 % des restaurateurs avaient baissé au moins sept prix sur leur carte comme le stipulait le « contrat d'avenir ». Ceux-ci se sont également engagés à procéder à de nombreuses embauches. Il souhaite savoir quel est le bilan de cette baisse de la TVA en termes de prix et d'emplois et si le contrat passé avec les syndicats représentant la profession a bien été respecté.

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Réponse du Secrétariat d'État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation publiée le 10/06/2010

Le comité de suivi du contrat d'avenir de la restauration s'est réuni à Bercy, pour la deuxième fois, le 15 décembre 2009, pour faire le bilan de la mise en oeuvre des engagements des professionnels six mois après l'entrée en vigueur du taux réduit de TVA. Le contrat d'avenir fixait deux objectifs de court terme : la baisse des prix et la conclusion d'accords sociaux dans la branche hôtels-cafés-restaurants. À moyen et long terme, il prévoit des créations d'emplois et des investissements de modernisation. L'objectif social est pleinement atteint puisque les partenaires sociaux ont signé le jour même, mardi 15 décembre, un accord social historique. C'est 1 Md€ qui sera redistribué chaque année aux salariés du secteur. L'accord permet d'acter : une hausse générale des salaires, avec une revalorisation moyenne de la grille salariale de 5 % ; une « prime TVA » annuelle de 2 % du salaire annuel, plafonné à 500 € ; deux jours fériés supplémentaires ; la création d'une mutuelle santé. Le comité de suivi du 15 décembre a aussi été l'occasion de faire le point sur les autres engagements du contrat d'avenir. En matière de baisse de prix, les derniers chiffres publiés par l'INSEE indiquent une très légère hausse : 0,1 % en variation mensuelle dans les cafés-restaurants au mois de mars 2010, alors que la hausse est de 0,5 % pour l'indice général des prix à la consommation. Sur le 1er trimestre 2010, la hausse des prix dans les cafés-restaurants s'établit à 0,2 %, contre 0,8 % pour l'indice général des prix à la consommation. Sur un an, la variation des prix dans les cafés-restaurants est de - 1 %, alors qu'elle est de + 1,6 % pour l'indice général, soit une différence de 2,6 % entre le secteur couvert par la baisse de la TVA et le reste de l'économie. Il convient également de noter qu'il s'agit là de la première baisse des prix jamais enregistrée dans ce secteur depuis la création de l'indice « prix » de l'INSEE, dans les années 1970. Les enquêtes de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes menées en décembre confirment ces résultats puisqu'elles font apparaître que 55 % des restaurants se sont conformés aux engagements du contrat d'avenir, en baissant sept prix ou plus, et 10 % d'établissements ont baissé moins de sept prix. En matière d'emploi, les derniers éléments montrent que l'objectif de création de 20 000 emplois et de 20 000 contrats d'alternance en deux ans pourra être atteint, malgré les difficultés conjoncturelles : depuis juillet et l'introduction du taux réduit de TVA, les contrats de professionnalisation ont crû de 5,6 %, et les contrats d'apprentissage de 4,6 % (source FAFIH) ; au troisième trimestre 2009, le secteur hôtellerie-cafés-restaurants a mieux résisté que l'ensemble de l'économie, avec une baisse des effectifs de 0,4 % quand l'ensemble de l'économie en perdait 0,6 % Au quatrième trimestre 2009, ce même secteur a créé des emplois (+ 5 700 postes), soit une augmentation de 0,6 % alors que l'emploi salarié dans l'ensemble des secteurs concurrentiels a diminué de 11 500 postes, soit - 0,1 % (source DARES). Le secteur hôtellerie-cafés-restaurants a ainsi été le premier secteur en termes de création d'emplois marchands au second semestre 2009 ; pour l'année 2010, l'estimation de création « nette » d'emplois est de 6 500 pour les seules activités de restauration rapide, de restauration de chaîne et de restauration « cafétéria », soit 30 % du secteur de la restauration. Cela laisse bien entendu espérer des créations plus importantes pour l'ensemble du secteur. M. Régis Marcon, restaurateur, a remis un rapport, le 16 février 2010, comportant une série de propositions pour développer l'alternance dans le secteur de la restauration. En matière d'investissements, le fonds de modernisation de la restauration (FMR), géré par Oséo, est désormais pleinement opérationnel. Il donne accès, pour les restaurateurs ayant respecté les engagements du contrat d'avenir en matière de baisse des prix, à un prêt participatif, accordé sans garantie ni caution personnelle à un taux préférentiel. L'objectif du fonds est de générer 110 M€ de prêts par an au bénéfice de 1 500 entreprises. Cela correspond à un enjeu de modernisation essentiel à l'heure où les établissements doivent faire face à des contraintes nouvelles en matière de sécurité, d'environnement ou encore d'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Grâce à ce fonds et aux concours bancaires associés, les restaurateurs pourront bénéficier de 1 Md€ sur trois ans pour moderniser leurs établissements. Le contrat d'avenir est désormais sur de bons rails : les engagements de court terme ont été tenus à 100 % en matière sociale, aux deux tiers en matière de prix. Il reste désormais à atteindre les objectifs de moyen terme, en matière d'investissement et d'emplois. Pour cela, le Gouvernement continuera à assurer le suivi du contrat d'avenir. La prochaine réunion du comité de suivi se tiendra début juillet 2010. L'objectif est que le secteur présente d'ici trois ans un visage nouveau : plus moderne, plus attractif, plus dynamique. L'enjeu est d'importance car la restauration représente à la fois un gisement important d'emplois non délocalisables et un facteur essentiel d'attractivité touristique.

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