Question de M. CAMBON Christian (Val-de-Marne - UMP) publiée le 09/01/2009
Question posée en séance publique le 08/01/2009
M. le président. La parole est à M. Christian Cambon. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
M. Christian Cambon. Depuis plus de douze jours, en réponse aux tirs de roquettes du Hamas contre les populations du sud d'Israël, les bombardements de la bande de Gaza par l'armée israélienne atteignent une rare intensité.
L'armée israélienne a lancé également sur Gaza une offensive terrestre, qui n'a fait qu'aggraver la situation des populations civiles.
En réplique, cette nuit même, des roquettes ont été tirées à partir du Liban sur le nord d'Israël, faisant craindre une escalade militaire, donc une extension du conflit.
Lundi et mardi, le Président de la République a effectué une mission très importante au Moyen-Orient pour contribuer au rétablissement du dialogue entre les deux parties, afin que cessent les combats et les violences de part et d'autre.
Cette initiative du Président de la République, saluée de manière unanime, bien au-delà de notre territoire national, a replacé sans conteste la France, donc l'Europe, au cœur du processus de négociations.
Concrètement, ce voyage a permis d'élaborer un plan de paix franco-égyptien, résultat d'une véritable coopération avec le président Moubarak, à qui il convient également de rendre hommage. Nous nous félicitons des premiers résultats concrets de ce plan de paix et de l'accueil positif qui lui a été réservé par l'Autorité palestinienne, par l'État hébreu, ainsi que par les États-Unis.
Nous espérons que le Gouvernement saura faire fructifier cette initiative de la France, tout en coopérant avec la nouvelle administration américaine. Néanmoins, l'inquiétude demeure.
Madame la secrétaire d'État, ne pensez-vous pas qu'il est maintenant nécessaire d'engager un processus de paix négocié avec tous les acteurs politiques de la zone ?
Par ailleurs, pouvez-vous nous préciser la position du Gouvernement quant à la participation éventuelle de la France au déploiement d'une force internationale de maintien de la paix et à la mise en œuvre d'un contrôle international de la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, pour mettre un terme à la contrebande d'armes qui sévit dans cette zone ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
Réponse du Secrétariat d'État chargé des affaires étrangères et des droits de l'homme publiée le 09/01/2009
Réponse apportée en séance publique le 08/01/2009
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.
Mme Rama Yade, secrétaire d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme. Monsieur Cambon, comme vient de le faire le Premier ministre, je voudrais, tout d'abord, condamner très fermement les tirs de roquette depuis le Liban. Une escalade au sud Liban serait lourde de conséquences pour l'ensemble de la région.
Nous sommes également très préoccupés par la poursuite et l'élargissement des opérations militaires israéliennes dans le sud de la bande de Gaza. Nous rappelons l'urgence d'un arrêt total des tirs de roquette.
Comme vous l'avez indiqué, le Président de la République s'est mobilisé personnellement, sans relâche. Il a eu hier encore des entretiens téléphoniques avec ses homologues égyptien, tchèque, saoudien, qatarien et syrien, ainsi qu'avec les premiers ministres turc et israélien.
Par ailleurs, M. Bernard Kouchner préside aujourd'hui les discussions qui ont lieu au Conseil de sécurité des Nations unies.
Les efforts du Président de la République ont permis d'initier une dynamique, et ce sur plusieurs plans.
Sur le plan humanitaire, d'abord, Israël a donné son accord pour l'ouverture d'un corridor humanitaire et la mise en place d'une trêve de trois heures par jour.
Sur le plan politique, ensuite, la France se réjouit que le plan franco-égyptien ait été accueilli favorablement par les parties. Elle appuie, bien évidemment, les efforts de l'Égypte, qui accueillera sous peu une délégation israélienne pour définir les modalités de sécurisation de la frontière entre Gaza et l'Égypte, notamment la lutte contre la contrebande d'armes.
C'est le point de départ de l'initiative franco-égyptienne, qui doit déboucher sur un arrêt complet des hostilités et enclencher une dynamique de sortie de crise. Cela suppose donc la levée du blocus.
Quant au règlement durable du conflit, il sera le fruit d'une négociation entre toutes les parties qui souhaitent sincèrement la paix.
Monsieur le sénateur, vous posez la question de la participation de la France à des dispositifs permettant de garantir la sécurité. Notre pays a toujours dit qu'il était disposé à reprendre sa participation à la mission d'assistance frontalière de l'Union européenne à Rafah et, au besoin, à l'étendre aux autres points de passage. L'ouverture régulière et contrôlée de l'ensemble des points de passage est, en effet, une priorité pour assurer la normalisation de la situation et le passage des biens humanitaires et des personnels.
La France est également disposée à renforcer son concours aux arrangements de sécurité, selon des modalités qui dépendront de l'accord auquel parviendront l'Égypte, Israël et, bien sûr, l'Autorité palestinienne.
À plus long terme, enfin, et comme le Président de la République l'avait annoncé à la Knesset le 23 juin, la France est disposée à participer à une force internationale pour accompagner, dans le cadre d'un accord entre Israël et l'Autorité palestinienne, le retrait de l'armée israélienne des territoires palestiniens. (Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste.)
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