Question de M. RENAR Ivan (Nord - CRC) publiée le 28/07/2005
M. Ivan Renar attire l'attention de Mme la ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie sur la fermeture de nombreux centres et instituts culturels français à l'heure où la place de la langue française, en Europe et dans le monde, est de plus en plus menacée. On assiste ainsi à la disparition progressive des structures culturelles financées par l'Etat alors même que le nombre d'étudiants en français augmente chaque année de 5 à 9 %. Certes, la France peut compter sur l'existence des succursales de l'Alliance française et de la Mission laïque française, implantées dans de très nombreux pays. Cependant, les cours de français tout comme les activités culturelles et artistiques proposés par ces deux institutions privées sont payants et, de fait, ne sont pas accessibles au plus grand nombre. Considérant que l'avenir du français dépend de la large diffusion de son enseignement, il lui demande de lui préciser les intentions du Gouvernement en la matière et de lui indiquer les dispositions qu'elle entend prendre afin que la langue française demeure la deuxième langue internationale.
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Réponse du Ministère de la coopération, du développement et de la francophonie publiée le 29/09/2005
L'honorable parlementaire a bien voulu interroger la ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie sur les mesures mises en oeuvre pour développer la diffusion de la langue et de la culture françaises, dans le contexte de l'aménagement du réseau des établissements culturels français dans le monde. Le réseau des établissements culturels français dans le monde comprend les centres et instituts dotés de l'autonomie financière, placés sous la tutelle du ministère des affaires étrangères, les centres franco-nationaux et les alliances françaises, associations de droit local. L'histoire ancienne et complexe de ce réseau ainsi que le caractère autonome de sa composante associative, expliquent qu'au fil des ans, des redondances ou situations de concurrence se sont créées et, pour certaines, perdurent encore aujourd'hui. Le ministère des affaires étrangères a entrepris depuis plusieurs années de résorber ces doublons et de rationaliser les implantations du réseau culturel et de coopération, en procédant, partout où c'est possible, à des regroupements entre établissements à autonomie financière et alliances françaises, avec l'accord et la collaboration de ces dernières. Ailleurs, c'est en redéfinissant leur rôle réciproque qu'une répartition de leurs missions a pu être effectuée. Par ailleurs, l'évolution de la situation politique a pu permettre l'ouverture d'établissements dans des pays qui en étaient jusqu'alors dépourvus. 1. Ouvertures récentes : 2002, centres culturels de Tachkent et de Tbilissi. 2003, centre culturel français de Kaboul, institut français de Bosnie-Herzégovine de Sarajevo, centre culturel français de Bakou. 2005, centre culturel d'Abuja au Nigeria. 2. Fermetures : 2000, CEDUST de Bagdad, centres culturels de Chiraz, Ispahan et Tabriz (Iran). 2001, instituts français de Kiel, Heidelberg, Erlangen, Karlsruhe et Bonn. 2002, Instituts français de Hanovre (All), de Fribourg (All) et Salzbourg (Aut). 2003, institut français de Sarrebrück. 2004 , instituts français de Porto, de Graz. 2005, centres culturels et de coopération linguistique de Gand et de Gênes. 3. Transformations : 2005, le centre culturel et de coopération linguistique de Cologne est transformé en antenne du centre culturel de Düsseldorf. Le centre culturel et de coopération linguistique de Gênes est transformé en alliance française. 2006, le centre culturel et de coopération linguistique de Dresde sera transformé en antenne du centre culturel de Leipzig. Le centre culturel et de coopération linguistique de Francfort sera transformé en antenne du centre culturel de Mayence. La fermeture de l'institut français de Séville est à l'étude et dans l'affirmative, un chargé de mission culturel serait placé au sein du consulat général de France de Séville. Il est à noter que lorsqu'une fermeture est envisagée, une attention particulière est portée sur le cadre de substitution qui sera mis en place. La fermeture physique d'un centre n'entraînera pas de facto la dissolution de sa structure administrative (autonomie financière) qui peut subsister comme outil de coopération. Surtout, les moyens pourront dans un certain nombre de cas être redéployés vers d'autres centres, en particulier celui implanté dans la capitale ou parfois vers des structures plus légères (Allemagne). Les postes budgétaires supprimés seront, pour partie, redéployés sur certains réseaux en phase d'expansion (Chine, Russie, pour répondre aux besoins engendrés par l'ouverture du centre culturel français de Pékin et par la création d'alliances françaises). Parallèlement à cette restructuration du réseau, le ministère des affaires étrangères, conscient des enjeux liés à la place de la langue française dans le monde, a lancé un plan pluriannuel, « Le français à la conquête de nouveaux publics », de professionnalisation et de valorisation de l'activité de cours dans les établissements culturels et les alliances françaises. Ce plan prévoit, en cofinancement, l'envoi de stagiaires, jeunes professionnels du marketing et de la communication, chargés d'aider les responsables des établissements à rechercher de nouveaux publics et à adapter l'offre à une demande évolutive. Ce plan s'ajoute au dispositif des stagiaires de français langue étrangère et s'inscrit dans l'action menée par les attachés de coopération pour le français des postes. Pour mémoire, cours et activités culturelles sont également payants dans les établissements sous tutelle, qui sont d'ailleurs invités à améliorer, autant que possible et sans nuire à leur attractivité, leurs capacités d'autofinancement.
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