Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 12/04/2001
M. René Trégouët demande à M. le ministre des affaires étrangères de bien vouloir lui faire une synthèse des points qu'il a évoqués avec le commandant Massoud lors de leur entrevue qui a eu lieu le 4 avril dernier à Paris. Il lui demande également de lui dire s'il entend donner suite à la demande exprimée par le chef militaire afghan visant à faire pression sur le Pakistan afin de mettre un terme à la guerre en Afghanistan.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 31/05/2001
Réponse. - Le ministre des affaires étrangères et le ministre délégué à la coopération et à la francophonie ont reçu, le 4 avril, le vice-président de l'Etat islamique d'Afghanistan, Ahmed Shah Massoud, qui était notamment accompagné de M. Abdullah, ministre des affaires étrangères. Le ministre a exprimé au commandant Massoud l'estime du Gouvernement et du peuple français pour son combat. Le Gouvernement avait souhaité que cette visite, au-delà de sa signification politique, soit l'occasion d'une meilleure information sur la situation et les perspectives d'évolution enAfghanistan. Le commandant Massoud a qualifié la situation actuelle en Afghanistan de " difficile ", mais il a également fait montre d'un relatif optimisme, fondé à la fois sur le récent renforcement des capacités de l'alliance du Nord et sur les difficultés rencontrées selon lui par les Taleban. Il a notamment affirmé que ceux-ci ne s'imposaient plus aujourd'hui à la population afghane que par la contrainte et grâce à leurs appuis extérieurs. A cet égard, il a dénoncé les ingérences du Pakistan, sans pour autant demander expressément à la France de faire pression sur ce pays. Sur ce point, le gouvernement français considère que l'option militaire n'est pas de nature à résoudre la crise afghane. Il lui paraît impératif que tous les pays pouvant avoir une influence sur les parties l'exercent dans un esprit constructif. A l'occasion des rencontres avec les autorités paskistanaises, l'insistance est toujours mise sur l'espoir de voir Islamabad exercer son influence pour convaincre les Taleban de répondre positivement aux attentes de la communauté internationale. Le commandant Massoud a par ailleurs déploré l'insuffisance de l'aide humanitaire internationale aux Afghans victimes de la poursuite des combats et de la sécheresse, et appelé à son accroissement. Les efforts exceptionnels engagés par la France depuis le début de cette année lui ont été présentés : 23 millions de francs d'aide alimentaire à travers le PAM, 6 MF par l'intermédiaire des ONG françaises présentes en Afghanistan et 2 millions de francs au conseil international de la Croix-Rouge. Ses interlocuteurs ont expliqué au commandant Massoud les raisons des contacts maintenus entre les autorités françaises et les Taleban, notamment par l'intermédiaire du chargé d'affaires en Afghanistan - en résidence à Islamabad. Ces contacts visaient à assurer la sécurité et la liberté de circulation des ONG françaisess actives dans la zone placée sous le contrôle des Taleban. Le ministre des affaires étrangères a mentionné le fait qu'il avait récemment réuni à Paris les ONG françaises qui opérent enAfghanistan, celles-ci ayant considéré que ce dispositif était utile à leur travail quotidien.
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