Question de M. MURAT Bernard (Corrèze - RPR) publiée le 14/12/2000
M. Bernard Murat attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le nouveau barème appliqué à la correction des épreuves d'orthographe du brevet des collèges. En effet, en 2000, pour la première fois, les élèves étaient évalués sur un certain nombre de " mots-cibles " répartis dans la dictée. Par exemple, pour l'académie de Paris, le texte de la dictée était le suivant : " Pourtant, il avait un père et une mère. Mais son père ne pensait pas à lui et sa mère ne l'aimait point. C'était un de ces enfants dignes de pitié entre tous qui ont père et mère et sont orphelins. Il n'avait pas de gîte, pas de pain, pas de feu, pas d'amour, mais il était joyeux parce qu'il était libre. Victor Hugo ". Pour cette dictée de 4 phrases et 63 mots, il était demandé aux correcteurs d'appliquer le barème suivant : 1/2 point est accordé pour la graphie correcte des mots : " mais, à, aimait, ces, enfants, dignes, pitié, tous, sont, orphelins, gîte, était, parce que " ; le correcteur enlèvera un maximum de 2 points, à raison de 1/2 point par faute. L'imposition de ces règles aux correcteurs lui semble être en totale incohérence par rapport à l'objet de cet examen, qui vise à contrôler le niveau d'apprentissage des enseignements apportés lors des trois années du collège. Par exemple, au regard de ce barème, un élève qui aurait écrit la dictée suivante obtiendrait la note de 4 sur 6 (la dictée est notée sur 6 points, alors que l'ensemble des épreuves de français est notée sur 40 points ) : " Pour temps j'avais un paire et une mer. Mais son pair ne pensé pas à lui et sa maire ne l'aimait poing. S'étaient un de ses enfants dinieux de pitié antre tous ki on perd et mère ait qui sont orphelins. Il n'avaie pas deux gîte, pas de pin, pas de feux, pas d'amoure, mais ils était joiieu parce qu'il était libres ". Ainsi, ce barème donne à certains élèves la possibilité d'obtenir leur premier diplôme, alors même qu'ils n'ont pas assimilé les bases élémentaires de la langue française. Si ce barème devait être maintenu, d'une part, le brevet des collèges perdra de sa valeur et, d'autre part, les élèves seront dans l'incapacité de poursuivre leur scolarité à un rythme normal et dans de bonnes conditions. Pour mémoire, il lui rappelle que, d'une part, l'épreuve d'orthographe au brevet en 1970 comportait 283 mots et celle du certificat d'études primaires élémentaires en 1962 comportait 121 mots ; et, d'autre part, que le barème identique pour ces deux épreuves prévoyait 4 points de moins par faute, soit zéro sur 20 pour cinq fautes. C'est pourquoi, s'associant à l'attente légitime du corps enseignant, il lui demande de bien vouloir revenir à une épreuve de français, pour l'obtention du brevet des collèges, d'un niveau digne d'une fin de scolarité obligatoire.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 03/05/2001
Réponse. - La maîtrise de l'orthographe française figure en bonne place parmi les préoccupations du ministère de l'éducation nationale. Garante d'une bonne appropriation de la langue comme outil de communication, elle contribue à favoriser l'insertion dans le monde professionnel et plus généralement dans la société. Les nouveaux programmes de français, dont la mise en place a été achevée à la rentrée 1999, accordent une large part aux activités susceptibles d'en favoriser l'acquisition. Les nouvelles épreuves de français du diplôme national du brevet, qui sanctionnent la fin de la scolarité au collège, prévoient une évaluation de l'orthographe. Celle-ci ne se fait plus au travers du seul exercice de la dictée mais aussi sous d'autres formes : un exercice de réécriture permet de tester les capacités du candidat à orthographier correctement un texte en fonction de contraintes grammaticales nouvelles, précisées par la consigne ; l'aptitude de l'élève à orthographier son propre texte est un des critères d'évaluation de l'exercice de rédaction ; une des questions posées sur le texte qui sert de support à la première partie de l'épreuve peut porter sur l'orthographe, envisagée comme élément constitutif du sens. C'est donc la diversité des modes d'approche de l'orthographe qui est aujourd'hui privilégiée au collège lorsqu'il s'agit d'évaluer les compétences des élèves. La dictée qui est proposée aux candidats à l'occasion des épreuves de français du diplôme national du brevet en est une des modalités. Les épreuves de juin 2000 ont montré qu'une meilleure harmonisation du degré de difficulté de la dictée était nécessaire entre les différentes académies. A cet effet, la note de service du 15 décembre 2000, publiée au BO nº 46 du 21 décembre 2000, précise très clairement que la dictée devra être longue de 12 à 15 lignes et tenir compte des exigences du programme en matière de compétence orthographique.
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