Taux réduit de TVA pour le secteur de la restauration traditionnelle
N° 27
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2000-2001
Annexe au procès-verbal de la séance du 17 octobre 2000
PROPOSITION DE LOI
relative à l'abaissement du taux de T.V.A dans le secteur de la restauration traditionnelle ,
PRÉSENTÉE
Par M.
Jean-Paul AMOUDRY, Nicolas ABOUT, Philippe ADNOT, Louis ALTHAPÉ,
Philippe ARNAUD, José BALARELLO, René BALLAYER, Bernard BARRAUX,
Jacques BAUDOT, Michel BÉCOT, Georges BERCHET, Jean BERNADAUX, Jean
BERNARD, Daniel BERNARDET, Roger BESSE, Jean BIZET, Didier BOROTRA, Joël
BOURDIN, Louis BOYER, Jean BOYER, Jean-Guy BRANGER, Michel CALDAGUÈS,
Robert CALMEJANE, Jean-Claude CARLE, Jacques CHAUMONT, Marcel-Pierre CLEACH,
Jean CLOUET, Gérard CORNU, Xavier DARCOS, Charles-Henri de
COSSÉ-BRISSAC, Christian de LA MALÈNE, Aymeri de MONTESQUIOU,
Henri de RICHEMONT, Louis-Ferdinand de ROCCA-SERRA, Jean DELANEAU,
Jean-Paul DELEVOYE, Jean-Richard DELONG, Fernand DEMILLY, Christian
DEMUYNCK, Marcel DENEUX, Charles DESCOURS, André DILIGENT, Jacques
DONNAY, Michel DOUBLET, Roland du LUART, Alain DUFAUT, André DULAIT,
Ambroise DUPONT, André FERRAND, Hilaire FLANDRE,
Jean-Pierre
FOURCADE, Alfred FOY, Serge FRANCHIS, Philippe FRANÇOIS, Jean
FRANÇOIS-PONCET, Yves FRÉVILLE, René GARREC, Jean-Claude
GAUDIN, Patrice GÉLARD, François GERBAUD, Paul GIROD, Francis
GRIGNON, Louis GRILLOT, Georges GRUILLOT, Hubert HAENEL, Anne HEINIS,
Rémi HERMENT, Alain HETHENER, Daniel HOEFFEL, Claude HURIET,
Jean-Jacques HYEST, Pierre JARLIER, André JOURDAIN, René-Georges
LAURIN, Jean-François LE GRAND, Dominique LECLERC, Jean-Louis LORRAIN,
Simon LOUECKHOTE, Jacques MACHET, Kléber MALÉCOT, André
MAMAN, Paul MASSON, Serge MATHIEU, Lucette MICHAUX-CHEVRY, Louis MOINARD,
René MONORY, Georges MOULY, Philippe NACHBAR, Lucien NEUWIRTH, Philippe
NOGRIX, Jacques OUDIN, Michel PELCHAT, Jacques PELLETIER, Jean PÉPIN,
Jacques PEYRAT, Jean-Marie POIRIER, Ladislas PONIATOWSKI, André POURNY,
Jean-Marie RAUSCH, Victor REUX, Charles REVET, Philippe RICHERT, Bernard
SEILLIER, François TRUCY, Alex TÜRK, André VALLET, Alain
VASSELLE et Guy VISSAC,
Sénateurs.
(Renvoyée à la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement).
T.V.A. |
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames,
Messieurs,
La présente proposition de loi vise à mettre fin à la
distinction opérée par la réglementation fiscale entre la
fourniture de repas à consommer sur place, assujettie pour l'essentiel
de son activité au taux normal de taxe sur la valeur ajoutée
à 19.6 %, et la vente à emporter qui bénéficie du
taux de TVA à5.5 %.
Ainsi que l'a souligné le rapport établi par M. Edouard Sallustro
en 1996, confirmé depuis par plusieurs études, cette
différence de traitement est génératrice d'un profond
déséquilibre, préjudiciable à la fois aux
restaurateurs traditionnels, à leur personnel et à leur
clientèle :
- compte tenu du niveau très élevé de charges sociales et
fiscales qui pèsent sur la restauration, activité à forte
intensité de main d'oeuvre, les restaurateurs éprouvent des
difficultés non seulement pour financer leurs investissements mais
surtout pour embaucher le personnel supplémentaire, dont le recrutement
est rendu nécessaire par l'entrée en vigueur de la loi sur la
réduction du temps de travail.
Les professionnels de la restauration estiment que la baisse du taux de TVA
permettrait l'embauche de 40 000 nouveaux salariés dans ce secteur
d'activité.
De surcroît, les restaurateurs rencontrent de grandes difficultés
pour recruter du personnel qualifié, car les rémunérations
sont peu attractives au regard des horaires de travail de ce secteur , et ne
peuvent être augmentées sans mettre en péril
l'équilibre financier de leur entreprise.
- une baisse du taux de TVA permettrait donc à de nombreux
établissements d'augmenter les salaires de leur personnel ou de
réduire leur charge de travail.
Enfin, cette mesure, en unifiant les différents taux de TVA
appliqués à une même profession, permettrait
également de supprimer très substantiellement les risques de
fraudes et d'évasion fiscale, comme cela a été fait
récemment pour le secteur du bâtiment.
S'agissant de l'incompatibilité de cette mesure avec la
réglementation européenne, objection régulièrement
avancée par le Gouvernement, il convient de rappeler que :
- 8 des 15 états membres de l'Union ont obtenu des dérogations
leur permettant d'appliquer une TVA à taux réduit dans certains
secteurs d'activité, la restauration notamment ;
- la France a soutenu le Portugal pour que ce pays obtienne une
dérogation lui permettant d'assujettir sa restauration au taux
réduit ;
- lors de récentes déclarations, M. le ministre de
l'économie des finances et de l'industrie envisageait, entre autres
réductions d'impôts, mesure objet de la présente
proposition de loi. La France ne semble donc pas encore avoir
épuisé ses possibilités de négociation avec ses
partenaires européens dans ce domaine.
Telles sont, Mesdames et Messieurs , les raisons pour lesquelles je vous
demande d'adopter la présente proposition de loi.
PROPOSITION DE LOI
Article unique
I.- le a
quater de l'article 279 du code général des Impôts est
rétabli dans la rédaction suivante :
"
a quater.
La fourniture de repas à consommer sur
place ; "
II.- La perte de recettes résultant du I est compensée à
due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits
prévus aux articles 575 et 575 A du code général des
impôts.