LES HORAIRES D'OUVERTURE DES COMMERCES DE DETAIL
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SERVICE DES ETUDES JURIDIQUES (octobre 2003)
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Table des matières
- NOTE DE SYNTHÈSE
- ALLEMAGNE
- ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES
- BELGIQUE
- DANEMARK
- ESPAGNE
- ITALIE
- PAYS-BAS
- PORTUGAL
- SUÈDE
NOTE DE SYNTHÈSE
La
résurgence du débat relatif à l'ouverture des magasins le
dimanche en France fournit l'occasion d'étudier les horaires d'ouverture
des commerces de détail dans les principaux pays européens.
Pour chacun des pays retenus,
l'Allemagne, l'Angleterre et le Pays de
Galles, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, le
Portugal et la Suède
, les points suivants ont donc été
analysés :
- les
règles générales
applicables, d'une
part, en semaine et, d'autre part, le dimanche ;
- les
principales exceptions d'ordre sectoriel ou
géographique
à ces règles générales, car
certains commerces bénéficient de dérogations soit en
raison de leur activité (pâtisseries par exemple) soit en raison
de leur implantation (dans les gares, les aéroports ou les zones
touristiques par exemple) ;
- les
autres dérogations à la fermeture dominicale
,
telles celles liées aux achats de Noël ou aux soldes.
L'examen des textes étrangers montre que :
- à l'exception de la Suède, tous les pays
étudiés disposent d'une législation économique
spécifique et dont l'application est souvent
décentralisée ;
- malgré une tendance à l'assouplissement des
législations les plus restrictives, les horaires d'ouverture des
magasins diffèrent encore beaucoup d'un pays à l'autre ;
-
l'Angleterre et le Pays de Galles, le Danemark, l'Espagne et le
Portugal appliquent des règles plus strictes aux grandes surfaces qu'aux
petits commerces.
1) À l'exception de la Suède, tous les pays étudiés
disposent d'une législation économique spécifique et dont
l'application est souvent décentralisée
a) Des législations spécifiques...
En 1971, la Suède a adopté un système très souple,
où la seule contrainte réside dans l'interdiction de faire
travailler les salariés la nuit entre 0 et 5 heures.
À cette exception près, tous les pays étudiés
disposent d'une
législation économique spécifique
- distincte de la législation du travail -
régissant l'amplitude d'ouverture des magasins, à la fois en
semaine et le dimanche.
b) ... et dont l'application est décentralisée
En règle générale, l'application de cette
législation est décentralisée :
au
niveau
régional en Allemagne et en Espagne, et au
niveau municipal en
Italie, aux Pays-Bas ainsi qu'au Portugal.
Alors qu'en Allemagne, la loi fédérale ne laisse aux
Länder
qu'une faible latitude, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas
et au Portugal, les lois nationales constituent des cadres à
l'intérieur desquels les communautés autonomes ou les communes
disposent d'une grande liberté. Cependant, au Portugal, les horaires
d'ouverture des supermarchés sont déterminés au niveau
national.
2) Malgré une tendance à l'assouplissement des
législations les plus restrictives, les règles en vigueur restent
très éloignées les unes des autres
a) L'assouplissement des législations les plus restrictives
Au cours des dernières années, les pays d'Europe du Nord,
traditionnellement réputés pour leur législation
restrictive
, et notamment pour la fermeture anticipée des commerces
le samedi,
ont libéralisé
les horaires
des
magasins.
La loi allemande du 2 juin 2003 a assoupli les règles
antérieures, qui résultaient d'une loi de 1956. La loi de 1956
avait été modifiée à plusieurs reprises, notamment
pour permettre l'ouverture des magasins en soirée. La nouvelle loi
aligne les horaires du samedi sur ceux des autres jours.
De même, la loi danoise de décembre 2000 poursuit la
libéralisation commencée par le texte précédent,
qui remontait à 1995. Ce dernier avait supprimé l'heure limite de
fermeture en semaine, tandis que le texte de 2000 rend possible l'ouverture
neuf dimanches par an.
La loi néerlandaise de 1996 a fait passer de 18 à 22 heures
l'heure limite de fermeture en semaine. Elle a aussi abrogé la
règle de fermeture anticipée le samedi et supprimé la
limitation de la durée hebdomadaire d'ouverture de 52 heures.
b) La diversité des règles en vigueur
Les différents textes peuvent être classés des plus
libéraux aux plus restrictifs : de ceux qui permettent l'ouverture
sept jours par semaine à ceux qui imposent le respect de la fermeture
dominicale et d'une heure limite en fin de journée.
L'ouverture sept jours par semaine sans fixation d'horaires ni
durée
maximale hebdomadaire
est possible en
Suède
. Elle l'est également en
Angleterre et au Pays de
Galles,
à une réserve près : le dimanche, les
supermarchés ne peuvent être ouverts que de 10 à 18 heures.
La plupart des magasins portugais peuvent rester ouverts sept jours
par semaine, mais l'amplitude quotidienne d'ouverture est limitée.
Les supermarchés sont astreints (sauf en novembre et en
décembre) au respect de la fermeture le dimanche après-midi.
L'ouverture six jours par semaine, parmi lesquels le dimanche
sur
option du commerçant, avec limitation de l'amplitude quotidienne
s'impose en
Belgique
. Le respect d'une heure limite en soirée est
compensé par l'existence des « magasins de nuit »,
ouverts exclusivement entre 18 et 7 heures.
L'ouverture six jours par semaine à l'exclusion du dimanche,
mais sans aucune limite les autres jours
s'applique au
Danemark
ainsi que dans
la plupart des communautés autonomes espagnoles
.
Il faut cependant souligner que le texte actuellement en vigueur en Espagne se
fixe comme objectif la liberté totale des horaires à compter du
1
er
janvier 2005 et prévoit d'ici là une
augmentation progressive du nombre de dimanches et de jours
fériés pendant lesquels l'ouverture est possible.
L'ouverture six jours par semaine à l'exclusion du dimanche et
avec
fixation d'horaires les autres jours
doit être
respectée en
Allemagne
, en
Italie
et aux
Pays-Bas
.
En Italie, les arrêtés municipaux peuvent en outre imposer une
demi-journée hebdomadaire de fermeture.
3) L'Angleterre et le Pays de Galles, le Danemark, l'Espagne et le Portugal
appliquent des règles plus strictes aux grandes surfaces qu'aux petits
commerces
Dans ces quatre pays, les règles d'ouverture dépendent de la
taille du magasin. En effet, en Angleterre et au Pays de Galles ainsi qu'au
Portugal, les petits commerces bénéficient d'une plus grande
liberté dans le choix des horaires, tandis qu'ils ne sont pas soumis aux
règles générales au Danemark et en Espagne.
a) Les petits commerces bénéficient d'une plus grande
liberté dans le choix des horaires en Angleterre
et au Pays de
Galles ainsi qu'au Portugal
En Angleterre et au Pays de Galles, les magasins de moins de
280 m
2
bénéficient de la liberté totale
des horaires, tandis que les autres doivent théoriquement respecter la
fermeture dominicale. Toutefois, il leur suffit de prévenir les
autorités de la collectivité territoriale où ils sont
implantés pour ouvrir le dimanche, mais seulement dans la limite de six
heures, nécessairement comprises entre 10 et 18 heures.
De même, au Portugal, les supermarchés (c'est-à-dire les
magasins qui offrent une surface de vente de plus de
1 000 m
2
ou de plus de 2 000 m
2
,
selon l'importance de la commune) ne peuvent être ouverts que de 8
à 13 heures le dimanche et les jours fériés, sauf en
novembre et en décembre, mois pendant lesquels ils
bénéficient de la même liberté des horaires que les
autres magasins. Inversement, les commerces qui offrent une surface de vente
inférieure à 250 m
2
peuvent rester ouverts
jusqu'à 2 heures, alors que l'heure limite de fermeture est en principe
minuit.
b) Les magasins les plus petits échappent à l'application des
règles générales au Danemark, en Espagne et au Portugal
Au Danemark, les magasins dont le chiffre d'affaires annuel est
inférieur à 3,25 millions d'euros ne sont pas astreints au
respect des règles générales, et notamment à la
fermeture dominicale.
Il en va de même en Espagne pour les commerces de proximité d'une
superficie de moins de 500 m
2
.
* *
*
Indépendamment de ces règles
générales,
il faut souligner que tous les pays étudiés reconnaissent des
dérogations liées à la nature de l'activité
commerciale (boulangeries, stations-service...), à la localisation
(zones touristiques, aéroports et gares...) ou aux circonstances
(fêtes locales, marchés...).
Par ailleurs, à l'exception de l'Allemagne, tous les pays qui imposent
le respect de la fermeture dominicale prévoient que les magasins peuvent
ouvrir le dimanche une dizaine de fois par an, en dehors de tout motif
particulier.
ALLEMAGNE
La
nouvelle loi
qui définit les horaires d'ouverture des commerces de
détail est
entrée en vigueur le 1
er
juin
2003
. Elle a
assoupli les règles précédentes
,
qui résultaient d'une loi de 1956. Celle-ci avait été
modifiée à plusieurs reprises, notamment pour permettre
l'ouverture des magasins en soirée.
|
1) La règle générale
Du
lundi au samedi, l'ouverture des commerces de détail est possible de 6
à 20 heures.
Elle l'est dès 5 heures 30 pour les
boulangeries.
Cependant, les autorités compétentes du Land peuvent
décider que les points de vente des produits de consommation courante
situés dans les gares ferroviaires des villes de plus de 200 000
habitants peuvent rester ouverts en semaine tous les jours de 6 à
22 heures. Cette disposition est notamment destinée à
permettre aux banlieusards de faire leurs courses. De même, les
autorités compétentes du Land peuvent autoriser les points de
vente des produits de consommation courante situés dans les
aéroports et les gares routières à rester ouverts entre 20
heures et 6 heures.
Le dimanche et les jours fériés, la fermeture est obligatoire.
Le non-respect de ces dispositions est puni d'une amende d'au plus
500 €.
La loi de 1956 avait établi les règles suivantes
:
- ouverture possible du lundi au vendredi jusque 18 heures 30 ;
- fermeture le samedi à 14 heures, sauf le premier samedi du
mois et les quatre samedis précédant Noël, pendant lesquels
l'ouverture était possible jusque 18 heures ;
- fermeture le dimanche.
En 1989, la loi avait été modifiée pour la
première fois
: les commerçants avaient obtenu la
possibilité de rester ouverts jusque 20 heures 30 le jeudi, en
contrepartie de la fermeture anticipée (16 heures au lieu de
18 heures) entre avril et septembre le premier samedi du mois.
En 1996, la loi avait été modifiée une seconde
fois
: l'ouverture jusque 20 heures avait été
généralisée du lundi au vendredi, et, le samedi, la
règle de l'ouverture jusque 16 heures avait également
été généralisée.
2) Les principales exceptions sectorielles et géographiques
Les
kiosques à journaux
peuvent être ouverts le dimanche et les
jours fériés entre 11 et 13 heures.
Les
pharmacies
et les
stations-service
ne sont pas soumises aux
restrictions horaires générales. Il en va de même des
boutiques situées dans les
gares
ferroviaires et routières
ainsi que dans les
aéroports
, pour ce qui concerne la vente de
produits liés au voyage
(et définis par la loi :
journaux et revues, cartes et plans, livres, articles de toilette, pellicules
photographiques, jouets de valeur réduite, aliments en petits
conditionnements).
Pour les
lieux
de villégiature et de cure
, les
autorités compétentes du Land peuvent déterminer
40 dimanches et jours fériés pendant lesquels certains
produits peuvent être vendus (articles de bain, de piété,
fruits frais, boissons non alcooliques, lait et produits laitiers, confiserie,
articles de fumeur, fleurs et journaux). Dans ce cas, les commerces ne peuvent
pas rester ouverts plus de huit heures par jour ni au-delà de
18 heures.
3) Les dérogations à la fermeture dominicale
Les autorités compétentes du Land peuvent choisir quatre dimanches ou jours fériés dans l'année pendant lesquels les commerces de détail peuvent rester ouverts. Ces jours doivent correspondre à une foire, à une exposition ou à une manifestation de ce type.
* *
*
La réforme, qui semble satisfaire les consommateurs, était réclamée depuis longtemps par le FDP (libéraux) et par une partie de la CDU-CSU, tandis que le SPD et les Verts se montraient plus réticents. Certains commerçants plaident pour une réforme plus profonde des horaires, voire pour la libéralisation complète des horaires des magasins.
ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES
Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur l'ouverture dominicale des magasins le 26 août 1994, seuls les horaires d'ouverture des supermarchés sont encadrés. |
1) La règle générale
Les
horaires des commerces de détail sont libres, à l'exception de
ceux des magasins dont la superficie dépasse 280 m
2
, la
loi les soumettant à l'obligation de la fermeture dominicale,
à moins qu'ils ne soient gérés par des personnes de
religion juive.
Le non-respect de ces dispositions est puni d'une amende d'au plus
50 000 £ (soit environ 80 000 €).
L'entrée en vigueur de la loi de 1994 n'a guère modifié la
situation, car la loi précédente, qui interdisait l'ouverture
dominicale des magasins, était de moins en moins respectée.
2) Les principales exceptions sectorielles et géographiques
Certains
commerces, même de superficie supérieure à
280 m
2
, ne sont pas soumis à la fermeture dominicale.
Il s'agit essentiellement des magasins de cycles et d'automobiles, des
pharmacies, des stations-service et des boutiques situées dans les gares
et les aéroports.
3) Les dérogations à la fermeture dominicale
Les
magasins dont la
superficie dépasse 280 m
2
peuvent ouvrir, à condition de
prévenir les
autorités de la collectivité
sur le territoire de laquelle
ils sont implantés.
Dans cette hypothèse, leur période d'ouverture,
nécessairement comprise
entre 10 et 18 heures
, est limitée
à
six heures.
De plus, ils ont l'obligation d'être
fermés le dimanche de Pâques ainsi que le jour de Noël
lorsqu'il coïncide avec un dimanche.
BELGIQUE
La
loi du 24 juillet 1973
instaurant la
fermeture obligatoire du
soir
dans le commerce, l'artisanat et les services définit les
horaires d'ouverture des commerces de détail pendant les jours
ouvrables. Elle a été modifiée le 29 janvier 1999,
afin de donner un cadre légal aux
magasins ouvrant la nuit.
|
1) La règle générale
L'ouverture des commerces de détail est
possible :
- de 5 à 21 heures le vendredi et les jours ouvrables
précédant un jour férié ;
- de 5 à 20 heures les autres jours ouvrables,
l'exécutif communal ayant la possibilité de fixer l'heure
d'ouverture à 4 heures et celle de fermeture à
21 heures au maximum quinze fois par an, ainsi que le jour du
marché.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi du 29 janvier 1999, les
magasins
de nuit
peuvent ouvrir
uniquement entre 18 et 7 heures
, ce qui
exclut toute ouverture diurne.
Les magasins de nuit doivent répondre aux exigences suivantes :
- être inscrits au registre du commerce exclusivement sous la
rubrique « vente de produits d'alimentation générale et
d'articles ménagers » ;
- n'exercer aucune autre activité commerciale ;
- avoir une surface de vente maximale de 150 m
2
;
- afficher de manière apparente et permanente la mention
« magasin de nuit ».
Ces normes strictes visent à limiter les magasins ouverts la nuit au
« dépannage » des consommateurs à la
recherche de produits de base.
Les infractions à ces dispositions sont punies d'une amende de
1 250 à 50 000 €. En cas de récidive, le
montant de l'amende est porté de 2 500 à
100 000 €.
La loi du 22 juin 1960 instaurant le repos hebdomadaire dans l'artisanat
et le commerce prescrit le respect d'une
période hebdomadaire de
repos d'au moins vingt-quatre heures consécutives
lorsqu'un
arrêté royal applicable à un secteur donné a
été pris, à la demande de la profession. Deux
arrêtés royaux du 25 mars 1963 ont ainsi été
pris pour imposer la fermeture hebdomadaire des magasins de cycles et de ceux
qui vendent des meubles, des papiers peints et des tissus d'ameublement.
La loi n'impose pas la fermeture dominicale
. Elle dispose en effet que
le repos hebdomadaire est pris soit sous forme d'un jour entier, soit pendant
vingt-quatre heures à partir de 13 heures et jusqu'à
13 heures le lendemain. Toutefois, si le commerçant ne fait aucune
déclaration relative au choix de sa période hebdomadaire de
repos, il est réputé avoir opté pour le dimanche. En
pratique, de nombreux magasins d'alimentation ferment le dimanche à
13 heures jusqu'au lundi à la même heure.
Les infractions à ces dispositions sont punies d'une amende comprise
entre 250 et 5 000 €.
2) Les principales exceptions sectorielles et géographiques
À la fermeture du soir
Les magasins de fleurs, les débits de boissons, les débits de
tabacs, les kiosques à journaux et les stations-service ne sont pas
soumis à la réglementation concernant la fermeture obligatoire du
soir. Il en va de même pour les magasins situés sur le domaine des
autoroutes et vendant des produits d'alimentation générale et des
articles ménagers ainsi que pour les magasins situés dans les
gares, les aéroports et les ports.
La loi du 29 janvier 1999 a ajouté à cette liste les
laveries et les magasins de vente et de location de films vidéo.
Les commerces situés en zone touristique échappent
également aux règles générales sur les horaires.
Au repos hebdomadaire
L'obligation du jour de repos hebdomadaire ne s'applique pas aux lieux de vente
situés sur le domaine des
autoroutes
.
Dans les
communes touristiques
, des dérogations à
l'obligation de repos hebdomadaire peuvent être accordées par
l'exécutif communal. Elles s'appliquent toute l'année ou
seulement pendant une partie de celle-ci.
3) Les dérogations à la fermeture hebdomadaire
À
l'occasion de
circonstances particulières,
les commerçants
peuvent demander des dérogations à l'obligation de fermeture
hebdomadaire. Ces dérogations, accordées par l'exécutif
communal en fonction de son appréciation de la situation, ne peuvent pas
être octroyées individuellement et sont limitées à
quinze par an.
Par ailleurs, dans les communes d'au moins 15 000 habitants, si au
moins 80 % des commerçants d'une branche ayant l'obligation de
fixer un jour de repos hebdomadaire ont choisi le dimanche, une
garde
dominicale
peut être assurée par 20 % au maximum des
établissements de la branche. Lorsqu'il effectue une garde dominicale,
le commerçant doit afficher, de manière visible à
l'extérieur, un écriteau portant la mention
« ouvert pour garde dominicale ».
DANEMARK
Les
horaires d'ouverture des magasins de détail sont encadrés par une
loi du 20 décembre 2000
, qui est entrée en vigueur le
1
er
juillet 2001.
|
1) La règle générale
Entre
le lundi 6 heures et le samedi 17 heures
, les commerçants
sont libres de choisir leurs horaires. Toutefois, la vente de boissons
alcooliques est interdite entre 20 et 6 heures.
Ces dispositions remontent à 1995. Auparavant, la loi imposait la
fermeture à 20 heures du lundi au vendredi et à 14 heures le
samedi, sauf le premier et le dernier samedi du mois, pendant lesquels
l'ouverture était possible jusque 17 heures.
En revanche, les commerces de détail doivent être
fermés
le dimanche et les jours fériés.
Le non-respect de ces dispositions est puni d'une amende dont le montant
dépend du profit tiré de l'infraction.
2) Les principales exceptions sectorielles et géographiques
La vente
du pain, des produits laitiers et des journaux est autorisée le dimanche
et les jours fériés entre 7 et 11 heures dans les points de
vente habituels de ces produits.
De plus, les règles générales ne sont pas applicables
à la vente des marchandises et articles suivants : combustibles,
véhicules automobiles, machines agricoles et pièces
détachées, bateaux de plaisance, articles de camping, fleurs et
plantes, animaux domestiques.
Elles ne sont pas non plus applicables aux points de vente situés dans
les gares, sur les aires d'autoroute...
Par ailleurs,
les commerces dont le chiffre d'affaires brut annuel ne
dépasse pas 24,1 millions de couronnes
(soit environ
3,25 millions d'euros)
en sont exemptés
. Pour pouvoir ouvrir
le dimanche et les jours fériés, les commerçants
concernés doivent adresser une déclaration à
l'administration compétente. Les commerces dont le chiffre d'affaires
brut annuel ne dépasse pas 10,5 millions de couronnes (soit environ
1,4 millions d'euros) sont cependant dispensés de cette
déclaration.
3) Les dérogations à la fermeture dominicale
La loi
prévoit l'ouverture des commerces de détail :
- entre 10 et 20 heures le dimanche qui précède
Noël ;
- entre 10 et 17 heures, quatre dimanches par an, à condition
que ces dimanches ne coïncident pas avec un jour férié ;
- à partir du 1
er
juillet 2003, entre 10 et
17 heures, quatre autres dimanches, nécessairement entre juillet et
septembre.
L'ouverture possible huit dimanches par an entre 10 et 17 heures a
été introduite par la loi de 2000.
ESPAGNE
Le
sujet est très controversé depuis une vingtaine
d'années
.
Le décret-loi du 2 avril 1985
portant
diverses mesures relative à la politique économique affirmait le
principe de liberté
de la fixation des horaires, dans le respect
des dispositions des statuts des différentes communautés
autonomes. Cependant, plusieurs d'entre elles adoptèrent des lois
contraires à la règle posée par le décret-loi, ce
qui conduisit le Tribunal constitutionnel à les déclarer
inconstitutionnelles.
|
1) La règle générale
Elle est
déterminée par le
décret-loi du 23 juin 2000 portant
mesures urgentes pour l'intensification de la concurrence sur les
marchés de biens et
services
. Ce texte fixe des
règles transitoires
, car l'objectif est la
liberté
totale des horaires à partir du 1
er
janvier 2005,
ce
délai devant permettre au petit commerce de s'adapter. Dans
l'intervalle,
les communautés autonomes peuvent
légiférer dans le cadre déterminé par le
décret-loi. Faute de législation régionale, la
liberté des horaires s'impose.
Les lois régionales doivent respecter les principes suivants :
- les horaires sont libres du lundi au samedi ;
- le nombre minimal de dimanches et de jours fériés pendant
lesquels les commerces peuvent être ouverts est porté de neuf en
2001 à douze en 2004, sans que le nombre maximal d'heures de
fonctionnement pendant ces journées puisse être fixé
à moins de douze ;
- la durée hebdomadaire maximale d'ouverture ne peut pas être
inférieure à quatre-vingt-dix heures.
Ces règles générales ne s'appliquent pas aux
magasins de proximité, définis comme ouverts chaque jour pendant
au moins dix-huit heures et proposant une offre variée de livres,
journaux et revues, produits alimentaires, disques, jouets, cadeaux et articles
divers sur une superficie inférieure à 500 m
2
. Ces
commerces peuvent déterminer librement leurs horaires.
Ces règles générales ne s'appliquent pas non plus
aux autres établissements dont la surface de vente est inférieure
à 300 m
2
, à condition toutefois qu'il s'agisse de
commerces indépendants.
La plupart des communautés autonomes s'en tiennent au minimum
fixé par la loi.
Pour 2003, le nombre de dimanches et jours
fériés où l'ouverture est possible est de onze, et seules
deux communautés autonomes ont permis l'ouverture des commerces de
détail au-delà de ce minimum. C'est le cas de Madrid et de Ceuta,
où le nombre de dimanches et jours fériés pendant lesquels
l'ouverture est possible a été respectivement fixé
à 21 et à 18. Le Pays basque et Melilla n'ont pas adopté
de loi, de sorte que les horaires y sont librement fixés par les
commerçants. En revanche, la communauté autonome des
Baléares est en contravention avec les règles nationales, car
elle n'a, pour 2003, prévu que cinq dimanches et jours
fériés.
2) Les principales exceptions sectorielles et géographiques
Elles concernent essentiellement les boulangeries et
pâtisseries, les points de vente de plats préparés, de
fleurs, de journaux et les stations-service, ainsi que les magasins
situés dans les gares, les aéroports, aux frontières...
Les horaires de ces commerces sont libres.
Dans les zones touristiques, dont la définition appartient aux
communautés autonomes, les horaires sont également fixés
librement par les commerçants.
Le décret-loi laisse aux communautés autonomes toute
liberté pour déterminer les horaires des magasins qui vendent des
produits de nature culturelle.
* *
*
En juin 2003, le Tribunal pour la défense de la concurrence a rendu public son rapport sur les conditions de la concurrence dans le secteur de la distribution . Il concluait à la nécessité de libéraliser complètement les horaires des commerces de détail . La publication de ce rapport a relancé la polémique . Elle a notamment été suivie par le dépôt d'une proposition de loi des députés catalans, qui souhaitent le retour aux règles en vigueur en 1996.
ITALIE
Le titre IV du décret législatif du 31 mars 1998 définit les principes applicables en matière d'horaires d'ouverture des commerces de détail et laisse à chaque commune le soin de prendre un arrêté déterminant plus précisément les règles que les commerçants doivent respecter lorsqu'ils fixent leurs horaires. |
1) La règle générale
Avant de
fixer les règles en vigueur dans la commune, le conseil municipal doit
entendre les organisations locales représentant les consommateurs, les
commerçants et les salariés.
Du lundi au samedi, l'ouverture des commerces de détail est
limitée à treize heures par jour. Elle est possible entre 7 et
20 heures.
Le cas échéant, les commerçants ont
l'obligation de respecter la demi-journée hebdomadaire de fermeture
choisie par la commune. Dans ce cas, c'est souvent le lundi matin qui est
retenu.
La fermeture dominicale doit être respectée.
La même
règle s'applique les jours fériés.
D'après le décret législatif du 31 mars 1998, le
non-respect de ces dispositions est puni d'une amende comprise entre 516 et
3 098 €.
2) Les principales exceptions sectorielles et géographiques
Les règles générales connaissent de nombreuses exceptions, qui concernent notamment les pâtisseries, les débits de boissons, les jardineries, les kiosques à journaux, les commerces de meubles, de livres, de disques et cassettes, ainsi que les boutiques situées sur les aires d'autoroutes, les gares et les aéroports.
3) Les dérogations à la fermeture dominicale
Dans les
communes touristiques
(1(
*
))
, les
commerçants ne sont pas tenus au respect de la fermeture dominicale.
Par ailleurs, l'arrêté municipal relatif aux horaires des
commerces de détail détermine :
- les parties du territoire communal (centre historique ou bord de mer par
exemple) qui échappent à l'obligation de fermeture le dimanche.
- les dimanches et jours fériés pendant lesquels les
magasins peuvent rester ouverts, puisque le texte national autorise l'ouverture
tous les dimanches et jours fériés du mois de décembre,
ainsi qu'à huit autres reprises pendant le reste de l'année.
PAYS-BAS
Les
horaires d'ouverture des commerces de détail sont régis par une
loi de 1996
.
|
1) La règle générale
Du
lundi au samedi, les commerces de détail peuvent être ouverts de 6
à 22 heures.
En outre, l'ouverture au-delà de 22 heures est possible, le conseil
municipal pouvant
accorder soit des autorisations
générales par arrêté applicable à tous les
commerces soit des dérogations ponctuelles sur demande. L'octroi d'une
telle dérogation est subordonné au respect de critères
déterminés dans l'arrêté municipal relatif aux
horaires des commerces de détail (absence de nuisances pour le voisinage
par exemple) et au paiement d'un droit, variable selon les communes, mais
généralement compris entre 25 et 50 €.
En revanche, le conseil municipal ne peut prendre aucune décision
tendant à la restriction des horaires.
Sous l'empire de la loi de 1976, l'ouverture des commerces en semaine
était impossible au-delà de 18 heures, sauf le jeudi ou le
vendredi. De plus, le samedi, les magasins devaient fermer à 17 heures.
Par ailleurs, les commerçants devaient respecter une limite
hebdomadaire, qui avait été portée de 52 à 55
heures.
La fermeture dominicale doit être respectée,
à moins
que le commerçant n'adhère à une religion qui respecte un
autre jour de repos
hebdomadaire. Dans ce cas, la fermeture dominicale
doit être remplacée. Les commerces doivent également
être fermés les
jours fériés
.
D'après la loi sur les infractions de nature économique, le
non-respect de ces dispositions est puni d'une amende de quatrième
catégorie, dont le montant et compris entre 4 500 et
11 250 €.
2) Les principales exceptions sectorielles et géographiques
Elles
sont déterminées dans le
règlement relatif aux
dispenses des obligations prévues par la loi
. Elles concernent
principalement les magasins situés dans les gares et les
aéroports, les stations service, les kiosques à journaux...
La loi donne au conseil municipal la possibilité d'accorder soit des
autorisations générales d'ouverture par arrêté soit
des dérogations ponctuelles
(2(
*
))
sur
demande pour les deux motifs suivants :
-
tourisme
, pour autant que la force d'attraction touristique de la
commune ne réside pas dans l'ouverture dominicale des magasins ;
-
implantation frontalière
.
Dans le premier cas, l'arrêté municipal peut limiter la
possibilité d'ouverture dominicale à une partie du territoire de
la commune, à certains commerces ou à certains horaires. Dans le
second, il a l'obligation de la limiter à une partie du territoire de la
commune et peut inclure d'autres restrictions.
La loi permet au conseil municipal de prendre un arrêté
municipal ou d'accorder des dérogations ponctuelles
(2)
sur
demande pour l'
ouverture
dominicale
des commerces alimentaires
entre 16 heures et minuit
. La loi exclut que le conseil municipal
accorde de telles autorisations à plus d'un commerce pour
15 000 habitants. Dans les communes de moins de
15 000 habitants, un seul commerce peut bénéficier de
cette disposition.
3) Les dérogations à la fermeture dominicale
Chaque année,
le conseil municipal
peut
fixer
douze dimanches
ou jours
fériés
pendant
lesquels l'ouverture des commerces de détail est possible. La
décision du conseil municipal peut concerner l'ensemble de la commune ou
seulement une partie du territoire.
La loi donne également au conseil municipal la possibilité
d'exempter les commerces de détail du respect de la fermeture dominicale
dans «
des circonstances
particulières et
imprévues
». Il peut le faire en vertu d'un
arrêté municipal applicable à tous les commerces ou en
réponse à une demande ponctuelle
(3(
*
)).
PORTUGAL
Les
horaires d'ouverture des commerces de détail sont
déterminés par arrêté municipal, dans le cadre
général établi par le
décret-loi n° 48 du
15 mai 1996
.
|
1) La règle générale
L'ouverture est possible de
6 heures à minuit
tous
les jours de la semaine, y compris le dimanche.
Ces règles générales sont aménagées
pour les
magasins de proximité
, définis comme offrant des
produits de consommation courante (produits alimentaires, articles de
ménage, livres, presse, jouets...) sur une surface de vente d'au plus
250 m
2
et ouverts au moins dix-huit heures par jour. Ces
magasins peuvent rester ouverts
chaque jour de 6 à 2 heures
.
Ces règles générales
ne s'appliquent pas
non plus aux supermarchés,
qui sont par ailleurs définis dans
un texte de 1992 comme présentant une superficie de vente
supérieure à 1 000 m
2
dans les communes de
moins de 30 000 habitants et à 2 000 m
2
dans les autres communes.
Les dimanches et les jours
fériés
, ces grandes surfaces ne peuvent être ouvertes
que
de 8 à 13 heures
, sauf en novembre et décembre,
où elles peuvent adopter les horaires des autres commerces.
Les horaires applicables aux grandes surfaces valent également pour les
magasins situés dans les
centres commerciaux
, dans la mesure
où ces derniers incluent des supermarchés.
Après avoir pris l'avis des associations de consommateurs, ainsi
que des syndicats ouvriers et patronaux,
les conseils municipaux peuvent
élargir ou restreindre les horaires prévus par le
décret-loi de 1996.
En règle générale, les
arrêtés municipaux disposent que les commerçants qui
souhaitent
que leurs établissements restent ouverts
au-delà des limites prévues par le texte
national
doivent
présenter une demande motivée au conseil
municipal.
En revanche, les arrêtés municipaux ne peuvent pas modifier les
horaires des grandes surfaces, dont l'application est donc uniforme sur le
territoire national.
Le non-respect des dispositions relatives aux horaires d'ouverture est
puni d'une
amende
dont le montant varie selon que l'infraction a
été commise par une personne physique ou par une personne morale.
Dans le premier cas, l'amende est comprise entre 249 et 3 740 €.
Dans le second, elle est comprise entre 2 494 et
24 940 €.
2) Les principales exceptions sectorielles et géographiques
Elles concernent essentiellement les stations-service et les points de vente situés dans les gares et les aéroports, qui peuvent rester ouverts au-delà des limites prescrites par les règles générales.
SUÈDE
Depuis 1971, les horaires d'ouverture des commerces de détail sont libres. Les employeurs ont cependant l'obligation de respecter l'interdiction du travail de nuit (entre 0 et 5 heures). Par ailleurs, les magasins d'État qui disposent du monopole de la vente des boissons alcooliques ( systembolaget ) ne sont ouverts que du lundi au samedi. |
(1)
Les régions doivent identifier les communes touristiques et les villes
d'art, ainsi que les périodes d'afflux touristique, qui justifient la
dérogation à la règle de la fermeture dominicale
(2) Toutes les dérogations octroyées sur demande sont
subordonnées au paiement d'un droit, variable selon les communes.
(3) Toutes les dérogations octroyées sur demande sont
subordonnées au paiement d'un droit, variable selon les communes.