Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025
Direction de la Séance
N°II-2124
17 janvier 2025
(1ère lecture)
SECONDE PARTIE
MISSION COHÉSION DES TERRITOIRES
(n° 143 , 144 , 145, 147, 148)
AMENDEMENT
C | Défavorable |
---|---|
G | Défavorable |
Rejeté |
présenté par
Mme MARGATÉ, M. BROSSAT, Mme CORBIÈRE NAMINZO, M. GAY
et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste - Kanaky
Article 42 (crédits de la mission)
(État B)
Consulter le texte de l'article ^
Modifier ainsi les crédits des programmes :
(en euros)
Programmes | Autorisations d’engagement | Crédits de paiement | ||
| + | - | + | - |
Hébergement, parcours vers le logement et insertion des personnes vulnérables | 250 000 000 |
| 250 000 000 |
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Aide à l’accès au logement |
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Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat |
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Impulsion et coordination de la politique d’aménagement du territoire dont titre 2 |
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Politique de la ville dont titre 2 |
| 250 000 000 |
| 250 000 000 |
Interventions territoriales de l’État |
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TOTAL | 250 000 000 | 250 000 000 | 250 000 000 | 250 000 000 |
SOLDE | 0 | 0 |
Objet
Le budget alloué aux hébergements d’urgence est réduit de 70 millions d’euros par rapport au PLF 2024, et de 100 millions d’euros par rapport aux dépenses réelles de 2023, rendant impossible le maintien du parc actuel.
Cette stabilisation ne sera pas suffisante pour répondre à l’augmentation constante des besoins. Entre septembre 2022 et octobre 2024, les demandes non pourvues au 115 sont passées de 6 351 à 8 351, dont deux tiers émanent de familles. Par ailleurs, le baromètre FAS-UNICEF signale que 2 043 enfants, dont 467 de moins de trois ans, dormaient dans la rue en août 2024, une hausse de 120 % depuis 2020. Ces chiffres excluent les personnes découragées qui ne sollicitent plus le 115.
Le contexte aggrave la situation : inflation galopante, crise du logement bloquant l’accès des ménages modestes, et application de la loi « anti-squat » qui pourrait augmenter les expulsions locatives. Ces pressions, combinées à une saturation des dispositifs d’hébergement, ont conduit à une remise en cause du principe d’accueil inconditionnel inscrit dans le Code de l’action sociale.
Enfin, l’État n’a pas compensé la revalorisation des salaires dans le secteur social, estimée à 80 millions d’euros pour le programme 177, fragilisant encore les associations. Face à l’urgence, plusieurs sénateurs et députés, toutes tendances confondues, demandent au Gouvernement d’accroître les capacités d’hébergement pour qu’aucun enfant ne dorme à la rue.
C'est le cas des sénatrices et sénateurs du groupe CRCE-K, qui soutiennent cette proposition également portée par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), l’UNICEF France et la Fédération Nationale des Samu Sociaux (FNSS).
Contraints par l'article 40 de la Constitution, les membres du groupe CRCE-K se trouvent dans l'obligation de devoir compenser toute majoration de crédit par une minoration du même montant. C'est pour cette raison que cet amendement prélève 250 millions d'euros depuis l’action 01 du programme 147 pour abonder l’action 12 « Hébergement et logement adapté » du programme 177 « Hébergement, parcours vers le logement et l’insertion des personnes vulnérables ». Les auteurs demandent toutefois au gouvernement de lever le gage afin de ne pas mettre en concurrence les politiques publiques indispensables à la cohésion sociale et des territoires.