Projet de loi Création de l'Office français de la biodiversité
Direction de la Séance
N°115 rect. bis
10 avril 2019
(1ère lecture)
(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)
(n° 425 , 424 , 411)
AMENDEMENT
C | Avis du Gouvernement |
---|---|
G | Défavorable |
Tombé |
présenté par
MM. KARAM, PATIENT et LÉVRIER et Mme RAUSCENT
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 3
Après l’article 3
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. – L’article L. 423-23 du code de l’environnement est ainsi rédigé :
« Art. L. 423-23. – Par dérogation aux articles L. 423-12 et L. 423-19, la validation du permis des résidents à titre principal en Guyane est gratuite.
« Les articles L. 423-16 à L. 423-18 ne sont pas applicables à cette validation.
« La validation peut résulter du visa annuel du permis par le maire de la commune de résidence de l’intéressé.
« Le représentant de l’État dans le territoire peut accorder un visa irrégulièrement refusé ou annuler un visa irrégulièrement accordé. »
II. – La perte de recettes résultant pour l’État du I est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.
Objet
Amendement de repli.
La loi n°2017-256 du 28 février 2017 suscite de très nombreuses inquiétudes parmi les chasseurs quant à sa pleine adaptation au contexte spécifique de la Guyane. Elle a notamment révélé que la pratique traditionnelle et ancestrale de la chasse était insuffisamment prise en compte ; celle-ci relevant davantage d’un moyen de subsistance que d’une activité de loisir pour les populations autochtones résidant en sites isolés.
Aussi, après de longs mois d’échanges et de discussions, les premières Assises guyanaises de la chasse ont été organisées le 1er décembre 2018, de manière à donner officiellement la parole aux chasseurs ainsi qu’aux autorités coutumières. En présence des conseillers territoriaux, des parlementaires, du Président de l’Association des maires, de maires ainsi que des autorités coutumières et des collectifs de chasseurs, une résolution a ainsi été adoptée à l’unanimité afin de demander d’une part, un moratoire sur l’application des dispositions prévues par l’article 83 de la loi EROM relatif à un permis de chasser en Guyane et, d’autre part, l’élaboration d’un dispositif spécifique à la chasse en Guyane, sans préjuger de la reconnaissance internationale des droits fondamentaux des peuples autochtones, dans le respect du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause. Cette résolution a été confirmée par un vote le 10 décembre 2018 de l’assemblée de la Collectivité Territoriale de Guyane.
Outre la validation départementale annuelle, la rédaction actuelle de l’article 423-23 du code de l’environnement prévoit une validation communale valable pour, au plus, deux communes limitrophes, moyennant le paiement d’une taxe dont le montant ne peut excéder la moitié de celui de la redevance départementale annuelle. Or, le principe de cette validation communale s’avère inadapté à la pratique de la chasse en Guyane en ce qu’il limite la zone de chasse. De plus, l'échelon communal, retenu pour cette limite, s'avère particulièrement inégal en Guyane. Plus largement, l’aspect onéreux d’une validation - qu’elle soit départementale ou communale - constitue un obstacle majeur, notamment pour les populations des sites isolés.
C’est la raison pour laquelle cet amendement supprime la notion de validation communale pour instaurer la gratuité de la validation départementale annuelle du permis de chasser pour les résidents à titre principal en Guyane.
NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.
La mention « Tombé » signifie qu'il n'y avait pas lieu de soumettre l'amendement au vote du Sénat dans la mesure où soit l'objectif poursuivi par l'amendement a été atteint par l'adoption d'un autre amendement (ex. : amendement de rédaction globale incluant la modification proposée), soit, au contraire, l'amendement était incompatible avec un amendement précédemment adopté (ex. : l'adoption d'un amendement de suppression fait tomber tous les autres).