La commission des affaires économiques a lancé une mission d’information sur l’avenir de l’industrie automobile française.

Lancée le 18 décembre 2024, cette mission transpartisane a pour rapporteurs Alain Cadec, Rémi Cardon et Annick Jacquemet. Elle a rendu ses conclusions le 15 octobre 2025.

Pourquoi ce contrôle ?

Alors qu’elle a engagé des investissements colossaux pour atteindre les objectifs européens de réduction des émissions de gaz à effet de serre à échéance 2025 et la fin de la vente des véhicules thermiques neufs en 2035, l’industrie automobile française, déjà fragilisée par la crise de la Covid et les conséquences de la guerre en Ukraine, est confrontée à une concurrence internationale de plus en plus vive et à une baisse globale des ventes de véhicules, notamment électriques.

Face à cette situation, qui touche toute l’Europe, la Commission européenne a entamé un dialogue stratégique avec l’ensemble des acteurs de la filière, et présenté début mars 2025 un plan d’action industriel pour le secteur automobile.

Vivement préoccupés par l’avenir d’une filière qui rassemble en France 3 500 entreprises et 350 000 emplois, les sénateurs de la commission des affaires économiques souhaitent, sur la base d’un diagnostic raisonné de l’impact de la transition écologique et numérique sur les modes de production et les stratégies industrielles, proposer des solutions pour soutenir l’industrie automobile française.

Quels constats et recommandations ?

Au cours de leurs travaux, les rapporteurs ont constaté la réalité et l’imminence du péril auquel est confrontée l’industrie automobile française. Ils ont relevé les graves conséquences qu’aurait sa disparition sur l’emploi, mais aussi sur notre capacité d’innovation et la viabilité de pans entiers de l’industrie française, notamment de défense.

Aussi, pour soutenir l’industrie automobile, colonne vertébrale du tissu industriel français, la mission a formulé 18 recommandations visant à :

- protéger d’urgence la filière de la concurrence asiatique en relevant les barrières douanières et imposant des règles de contenu local ;
- reporter l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en Europe et appliquer strictement le principe de neutralité technologique, afin de s’adapter à la diversité des usages et de laisser aux acteurs français le temps de se « mettre à niveau » sur l’électrique, tout en soutenant l’émergence d’une filière souveraine de la batterie et du véhicule électrique ;
- dynamiser le marché en soutenant le marché électrique de l’occasion et en favorisant la production de petits véhicules abordables ;
- restaurer la compétitivité de la filière en baissant les coûts de production ;
- assurer le leadership technologique français et européen sur le véhicule du futur.