- Appartenance politique :
- Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
- État civil :
- Né le 24 octobre 1905
Décédé le 2 août 1994 - Profession :
- Directeur Général des Télécommunications
- Département :
- Côtes-du-Nord
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
MARZIN (Pierre)
Né le 24 octobre 1905 à Lannion (Côtes-du-Nord)
Décédé le 2 août 1994 à Paris
Sénateur des Côtes-du-Nord de 1971 à 1980
Pierre Marzin voit le jour le 24 octobre 1905, à Lannion, dans le Trégor. Fidèle à cette terre bretonne tout au long de son existence, il n'a de cesse d'oeuvrer en faveur de son développement. Fils d'un industriel constructeur de machines agricoles, il accomplit sa scolarité au collège de Lannion et au lycée de Rennes. Il entre ensuite à l'École polytechnique à l'âge de vingt ans, en 1925, puis étudie à l'École nationale supérieure des télécommunications dont il devient ingénieur diplômé. En 1928, il débute sa carrière professionnelle : il est affecté aux services de recherche de l'administration des postes et des télécommunications. Il ne les quitte plus et y gravit tous les échelons. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participe à la Résistance. Il dirige dès 1940 une opération technique qui a permis aux ingénieurs des PTT de préparer, par des travaux clandestins, la reconstruction des transmissions après l'occupation allemande.
Au sortir du conflit, en 1945, il est promu ingénieur général des télécommunications. L'année suivante, il est nommé directeur du service des recherches et de contrôle technique de l'administration des PTT. Cette direction devient en 1953 le Centre national d'études des télécommunications. Le CNET se trouvant trop à l'étroit dans ses locaux d'Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, Pierre Marzin décide de le délocaliser et l'installe à Lannion, sa ville natale, en 1959. À la suite de ce transfert, qui constitue l'une des premières actions de déconcentration en France, cette petite commune des Côtes-du-Nord et le Trégor deviennent le centre français des télécommunications, attirant la plupart des industriels du secteur. En 1961, Pierre Marzin choisit également d'établir à Pleumeur-Bodou, à proximité de Lannion, le Centre national de télécommunications spatiales. C'est là que dès l'année suivante, dans la nuit du 10 au 11 juillet 1962, la première liaison intercontinentale par satellite est réalisée entre l'Europe et les États-Unis. Peu de temps après, en octobre 1962, Pierre Marzin accueille le général de Gaulle, venu inaugurer le centre de Pleumeur-Bodou.
En 1968, il est nommé directeur général des télécommunications. Membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique et technique, il appartient aussi au Bureau des longitudes de 1959 à 1968, au comité de l'espace de 1961 à 1967 et au conseil d'administration de l'Institut de recherche en informatique et en automatique de 1967 à 1970.
En 1971, alors âgé de soixante-cinq ans, Pierre Marzin décide de s'engager dans la vie publique. Candidat sans étiquette aux élections municipales de mars 1971, le directeur du CNET est élu maire de Lannion. Il se présente ensuite aux élections sénatoriales du 26 septembre 1971 dans les Côtes-du-Nord. Soutenu par l'ancien ministre André Cornu, qui ne sollicite pas le renouvellement de son mandat sénatorial, et par la majorité de droite, Pierre Marzin se porte candidat sur une liste d'Union républicaine et démocratique aux côtés de deux sénateurs sortants, membres de la Haute Assemblée depuis 1959, le maire de Caulnes, Bernard Lemarié, et le maire de Quintin, Jean de Bagneux. Avec 800 des 1 408 suffrages exprimés, il est très aisément élu sénateur des Côtes-du-Nord dès le premier tour, tandis qu'avec respectivement 786 et 777 voix Bernard Lemarié et Jean de Bagneux retrouvent eux aussi facilement leur siège. Devenu parlementaire, Pierre Marzin quitte l'administration des télécommunications et prend sa retraite avec le titre de directeur général honoraire.
Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique et siège à la commission des affaires économiques de 1971 à 1980. Il est par ailleurs élu secrétaire du Sénat, de 1976 à 1977. C'est très naturellement que l'ancien directeur général des télécommunications se voit confier par la commission des affaires économiques les fonctions de rapporteur pour avis sur le budget des postes et télécommunications de 1973 à 1979. Pendant tout son mandat, il fait profiter ses collègues sénateurs de sa grande expertise en matière de télécommunications, formulant ses remarques sur le trafic téléphonique, l'automatisation du réseau téléphonique, la tarification, le sort des abonnés ruraux, le CNET ou la téléinformatique. Lors de la présentation de son rapport, il s'exprime également au sujet des questions relatives à la poste, telles que l'automatisation du tri du courrier, le service postal en zone rurale, les chèques postaux et la sécurité des bureaux de poste. L'ancien directeur du CNET rapporte aussi en 1977 le projet de loi modifiant le code des postes et télécommunications en ce qui concerne les contraventions de grande voirie relatives aux installations du réseau souterrain des télécommunications. Il prend par ailleurs la parole lors de la discussion du projet de loi relatif à la radiodiffusion et à la télévision en 1974.
Ce Trégorrois est en outre nommé membre de la commission d'enquête mise en place par le Sénat en avril 1978 à la suite de l'échouement du pétrolier Amoco Cadiz sur les côtes bretonnes. Il appartient également au groupe sénatorial d'études de l'énergie présidé par le sénateur de la Gironde, Jean-François Pintat.
Pierre Marzin vote la loi portant création et organisation des Régions en 1972, la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974 et la loi portant réforme du divorce en 1975.
En 1980, au terme de son mandat, il décide de ne pas se représenter aux élections sénatoriales du 28 septembre, trois ans et demi après avoir déjà abandonné la mairie de Lannion en mars 1977. Pierre Marzin quitte définitivement la vie publique pour se retirer dans son domicile parisien. Son engagement politique n'aura constitué qu'une parenthèse de neuf années au sein d'une existence entièrement dévouée à l'essor des télécommunications et au développement industriel de son Trégor natal.
Grand officier de la Légion d'honneur, il est également décoré de la Grand-Croix de l'ordre national du Mérite par le président de la République, François Mitterrand, en 1988.
Il s'éteint le 2 août 1994 à Paris, à l'âge de quatre-vingt-huit ans.
Elu le 26 septembre 1971
Fin de mandat le 1er octobre 1980 (ne se représente pas)
Secrétaire du Sénat
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre MARZIN
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