Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 13 décembre 1928
Décédé le 3 septembre 2013
Profession :
Chef de magasin
Département :
Nouvelle-Calédonie
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

UKEIWÉ (Dick)

Né le 13 décembre 1928 à Lifou (Nouvelle-Calédonie)

Décédé le 3 septembre 2013 à Nouméa (Nouvelle-Calédonie)

Sénateur de la Nouvelle-Calédonie de 1983 à 1992

Dick Ukeiwé voit le jour le 13 décembre 1928 à Lifou, dans les îles Loyauté. Sa famille s'installe à Nouméa, sur la grande Terre, où son père est planton aux affaires indigènes. Après avoir fréquenté l'école Frédéric-Surleau puis le lycée La Pérouse à Nouméa, ce mélanésien étudie à l'école des moniteurs indigènes de Montravel. De 1949 à 1952, il est enseignant à Tiga, petite île des Loyauté, avant de devenir agent de maîtrise à la société Le Nickel.

Il s'engage aussi en politique : en 1957, il adhère à l'Union calédonienne et est élu à l'assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie. Condamné pour un délit de droit commun, il doit abandonner son mandat de conseiller territorial dès 1961. En désaccord avec les revendications indépendantistes de l'Union calédonienne, il la quitte et rejoint l'Union démocratique, mouvement gaulliste local. Retrouvant un siège de conseiller territorial en 1972, il préside l'assemblée territoriale en 1975-1976 et en 1977-1978. Puis il fonde en 1977 le Rassemblement pour la République-Nouvelle-Calédonie (RPR-NC), fédération locale du RPR créée en métropole l'année précédente. Toujours en 1977, il prend part aux côtés de Jacques Lafleur à la fondation du Rassemblement pour la Calédonie, devenu dès 1978 le Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR) après fusion avec le RPR-NC.

Aspirant à représenter son territoire au Parlement, Dick Ukeiwé se porte candidat aux élections législatives de mars 1978 dans la première circonscription de la Nouvelle-Calédonie. Il ne réunit cependant que 40,51 % des suffrages exprimés au second tour contre 59,49 % au député sortant Rock Pidjot, président de l'Union calédonienne. Vice-président du conseil de gouvernement de la Nouvelle-Calédonie de 1979 à 1982, il se présente ensuite aux élections sénatoriales du 25 septembre 1983 sous les couleurs du RCPR. Avec 173 des 319 suffrages exprimés, il ravit dès le premier tour le siège du sénateur sortant, Lionel Cherrier, candidat de la Fédération pour une nouvelle société calédonienne, qui ne réunit que 114 voix.

Premier sénateur mélanésien à représenter la Nouvelle-Calédonie au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe du RPR. Il est élu secrétaire du Sénat de 1983 à 1989. Hormis quelques passages à la commission des lois de 1984 à 1986, il siège constamment à la commission des affaires culturelles.

Président du gouvernement du territoire de la Nouvelle-Calédonie en 1984 puis du Congrès du territoire de 1985 à 1988 et du conseil exécutif du territoire en 1988 et 1989, il consacre tout son mandat sénatorial à sa terre élective. Sa voix se fait plus particulièrement entendre au moment des graves troubles qui affectent cette dernière en 1984 et 1985. Opposant farouche à l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, il n'a de cesse de souligner l'attachement de la population kanake à la France. Aussi combat-il en 1983 et 1984 le projet de statut d'autonomie interne présenté par Georges Lemoine, secrétaire d'État chargé des départements et des territoires d'Outre-mer. Il critique également en 1984 le projet de loi relatif à la composition et à la formation de l'assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie.

Le discours qu'il prononce à la tribune du Sénat, le 24 janvier 1985, alors que la Nouvelle-Calédonie se trouve au bord de la guerre civile, connaît même un grand retentissement. À cette occasion, s'il condamne les exactions commises par le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) et déplore la politique conduite par les gouvernements socialistes, il se fait surtout l'apôtre du dialogue et d'une réconciliation entre les indépendantistes et les loyalistes : « Nous ne méritons pas l'estime de nos fils si chacun d'eux ne peut trouver sa place en Calédonie, si chacun d'eux ne peut y cultiver son champ, si chacun d'eux ne peut, en paix, en savourer les fruits et en contempler le ciel. » Le 23 juillet 1985, il souligne de nouveau la gravité de la situation et « le germe de la guerre civile » contenu dans le projet de loi sur l'évolution de la Nouvelle-Calédonie. Puis, en 1987, il dépose plusieurs amendements au texte organisant un référendum sur l'autodétermination.

Il soutient ensuite activement les accords de Matignon, signés le 26 juin 1988 par le RPCR et le FLKNS. Il dirige d'ailleurs la délégation anti-indépendantiste lors des négociations de l'accord d'Oudinot le 20 août 1988 qui complète celui de Matignon.

Au Palais du Luxembourg, il s'intéresse aussi à d'autres sujets qui concernent la Nouvelle-Calédonie : le tourisme, le coût des transports aériens, l'administration pénitentiaire et la suppression de la tutelle administrative sur les communes. Il vote par ailleurs la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988 et se prononce contre la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » en 1992.

Parallèlement à son mandat sénatorial, Dick Ukeiwé siège au Parlement européen à partir de juin 1989. Dixième sur la liste UDF-RPR conduite par l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing qui obtient 26 sièges, il est le premier député européen néo-calédonien.

Toutefois, son influence dans la vie politique de la Nouvelle-Calédonie s'amenuise progressivement. Il ne reçoit ainsi pas l'investiture du RPCR pour les élections sénatoriales du 27 septembre 1992. S'il maintient malgré tout sa candidature, il n'obtient que 44 des 388 suffrages exprimés au premier tour. Il est alors nettement devancé par Simon Loueckhote, candidat officiel du RPCR et président du Congrès du territoire, ainsi que par le candidat FLKNS Rock Wamytan, qui obtiennent tous les deux 172 voix. Il se désiste alors en faveur de Simon Loueckhote. Trois ans auparavant, en mars 1989, il avait déjà échoué aux élections municipales à Dumbéa, ville de la banlieue de Nouméa où il réside : il n'avait obtenu que 38,6 % des suffrages exprimés contre 51,11 % au maire sortant RPR Bernard Marant.

Après son départ du Sénat, il crée en 1993 le Mouvement des calédoniens et loyaltiens libres et continue de siéger au Parlement européen jusqu'en 1994. Il se présente encore en 1993 et 1997 aux élections législatives dans la première circonscription de la Nouvelle-Calédonie. Mais les deux fois il est très nettement battu par son ancien allié Jacques Lafleur. En mars 1993, il ne recueille que 16,04 % des suffrages exprimés contre 53,27 % pour le président du RPCR, réélu dès le premier tour. Puis, en mai 1997, il ne réunit que 4,22 % des suffrages exprimés au premier tour contre 63,07 % pour Jacques Lafleur.

Officier de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite, il se retire de la vie politique. Ce mélanésien, grande figure de la vie politique de la Nouvelle-Calédonie du second XXe siècle, s'éteint à Nouméa le 3 septembre 2013, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans.

Elu le 25 septembre 1983
Fin de mandat le 1er octobre 1992 (non réélu)

Secrétaire du Sénat

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Dick UKEIWE

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