- Appartenance politique :
- Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
- État civil :
- Née le 16 février 1918
Décédée le 15 avril 2004 - Profession :
- Sage-femme
- Département :
- Yvelines
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
RODI (Nelly)
Né le 16 février 1918 à Saint-Gall (Suisse)
Décédé le 15 avril 2004 à Aubergenville (Yvelines)
Sénatrice des Yvelines de 1986 à 1995
Nelly Rodi, née Bruhin, voit le jour en Suisse le 16 février 1918. Elle devient sage-femme durant la Seconde Guerre mondiale et s'installe à Aubergenville dans les Yvelines. Cette ville de la grande banlieue parisienne abrite alors une importante usine Renault comptant près de 20 000 ouvriers. Si Nelly Rodi se consacre prioritairement à sa famille et à son métier jusqu'aux débuts des années 1960, elle ne cache pas pour autant ses préférences politiques et ses convictions gaullistes. En 1965, bravant les traditions de l'époque qui écartaient largement les femmes du jeu politique et de la compétition électorale, elle se lance dans la bataille des municipales au sein d'une liste d'opposition. Dans cette cité ouvrière, la majorité de gauche l'emporte mais Nelly Rodi entre au conseil municipal. Elle s'y fait connaître et apprécier comme une femme de rassemblement et de dialogue. Elle parvient à s'imposer lors des municipales de 1971 et remporte la mairie à la tête d'une liste « Action sociale et promotion » de type divers droite. Elle conserve le fauteuil majoral pendant trois mandats et oeuvre au rapprochement entre la France et l'Allemagne en jumelant sa ville avec celle de Dieburg, en 1975.
Sous son influence dynamique, la ville se transforme. Nelly Rodi utilise habilement l'importante taxe d'entreprise versée par Renault pour moderniser Aubergenville. La cité voit les chantiers se multiplier dans les années 1970 : hôtel de ville et piscine en 1975, caserne des pompiers en 1978, construction du quartier de La Nacelle en 1983, construction d'un nouveau quartier, celui de la Croix Gâtée, et rénovation du bourg ancien en 1984. La ville en sort profondément transformée en termes d'équipements et de logements. En 1973, Nelly Rodi entre au Conseil général où elle représente le canton d'Aubergenville (qui vient d'être créé). Six ans plus tard, devenue une figure du RPR des Yvelines, elle vice-préside l'assemblée départementale où elle est chargée jusqu'en 1988 de la vie associative, sociale, culturelle et sportive. Elle reste au Conseil général jusqu'en 1992 au sein d'une majorité UDF-RPR menée par le président Paul-Louis Tenaillon.
Le 28 septembre 1986, celle qui fut longtemps comparée à Brigitte Gros (l'autre grande femme politique des Yvelines dont le parcours est similaire, du conseil municipal au Sénat en passant par l'assemblée départementale) est élue sénatrice. Elle bénéficie de la poussée du RPR dans ce département, élection après élection depuis la fin des années 1970, et de la division de l'UDF locale. Elle entre au Palais du Luxembourg avec trois autres élus de droite, les deux RPR Gérard Larcher et Marc Lauriol, le CDS Louis de Catuelan. Son élection sénatoriale suscite sans surprise les commentaires amusés de la presse qui multiplie les jeux de mots : « une sage-femme chez les sages du Luxembourg », « l'accouchement n'a pas été difficile pour cette ancienne sage-femme ».... C'est en tout cas la consécration pour cette femme toujours élégante mais discrète, qui reste d'un abord facile et se contente des joies simples de la lecture et du scrabble dans son pavillon d'Elisabethville.
Au Sénat, Nelly Rodi, qui est inscrite au groupe RPR, rejoint logiquement la commission des affaires sociales. Ses interventions portent très prioritairement sur les questions de la santé publique et de l'assistance sociale. Elle prend régulièrement la parole lors des discussions du projet de loi de finances quand le débat aborde ces questions. En 1986, elle déplore la médiocrité de la protection sociale pour les personnes âgées, handicapées et dépendantes. Elle souhaite l'amélioration de l'habitat des personnes âgées et fait la promotion de l'aide à domicile. Elle milite également pour un meilleur accès des pères et mères de familles nombreuses à la fonction publique. En 1987, elle intervient lors de la discussion du projet de loi relatif aux établissements d'hospitalisation en recommandant l'égalité de traitement entre public et privé. Lors du débat sur la sécurité sociale, elle admet la nécessité d'un effort financier supplémentaire et des réformes structurelles, elle accepte la rationalisation des dépenses d'assurance maladie. En 1988, elle participe à la discussion du projet de loi concernant les accords relatifs aux allocations d'assurance des travailleurs privés d'emploi, à l'égalité professionnelle hommes/femmes, au contrôle du travail et au travail clandestin. En 1990, elle s'intéresse aux prix et prestations des maisons de retraite tout comme à la protection des personnes hospitalisées pour troubles mentaux. En 1991 et 1992, l'ancienne sage-femme intervient lors de la discussion des projets de loi sur le conseil de l'ordre des sages-femmes et sur les assistantes maternelles. Jusqu'au 12 juin 1992, elle participe également à la commission d'enquête sur le système transfusionnel français.
Nelly Rodi reste une militante RPR fidèle, toujours prête à rendre service à Jacques Chirac. Au printemps 1988, elle apporte son soutien à un proche du Premier ministre, Henri Cuq, député de l'Ariège depuis 1986 et qui cherche une circonscription moins difficile. Elle l'accueille chaleureusement dans la IXe circonscription des Yvelines et participe efficacement à sa campagne victorieuse. Lors des élections sénatoriales du 24 septembre 1995, Nelly Rodi ne se représente pas.
Au Palais du Luxembourg, Nelly Rodi vote la loi du 1er décembre 1988 relative au revenu minimum d'insertion. Elle s'oppose à la loi constitutionnelle du 25 juin 1992 ajoutant à la Constitution un titre « De l'Union européenne ». Elle approuve la loi du 22 juillet 1993 relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale.
Nelly Rodi décède le 18 octobre 2004*. Elle avait été décorée en 1995, au terme de son mandat au Sénat, de la Légion d'honneur par le Président de la République, Jacques Chirac. Henri Cuq comme le maire d'Auvergenville, François Bony, dressent l'éloge d'une élue disponible et dévouée, qui avait su impulser avec efficacité une politique sociale exemplaire.
Un parc porte aujourd'hui son nom à Aubergenville, ainsi qu'une place à Dieburg (Allemagne).
*Note de la division des Archives : la date de décès est le 15 avril 2004
Elue le 28 septembre 1986
Fin de mandat le 1er octobre 1995 (ne se représente pas)
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Nelly RODI
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