- Appartenance politique :
- Membre du Groupe socialiste
- État civil :
- Né le 12 janvier 1928
Décédé le 16 mai 2006 - Profession :
- Agrégé d'université
- Département :
- Pyrénées-Atlantiques
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
LABARRÈRE (André)
Né le 12 janvier 1928 à Pau (Basses-Pyrénées)
Décédé le 16 mai 2006 à Pau (Pyrénées-Atlantiques)
Député des Basses-Pyrénées de 1967 à 1968 puis des Pyrénées-Atlantiques de 1973 à 1981 et de 1986 à 2001
Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement de 1981 à 1986
Sénateur des Pyrénées-Atlantiques de 2001 à 2006
André Labarrère voit le jour le 12 janvier 1928 à Pau. Fils d'une crémière aux halles de la cité béarnaise et d'un chauffeur de taxi, il fréquente l'école communale Henri-IV et le collège catholique Beau-Frêne. Il obtient ensuite une licence ès lettres à l'université parisienne de la Sorbonne puis l'agrégation d'histoire.
Nommé professeur au lycée de Digne, dans les Alpes-de-Haute-Provence, en 1956, il devient le premier Français à se voir attribuer une bourse universitaire au Québec en 1958. Il enseigne ainsi à l'université Laval de Québec de 1959 à 1966. Dans le même temps, il obtient un doctorat ès lettres, tout en participant à des émissions de télévision sur l'histoire de l'art mais aussi sur la graphologie, l'une de ses grandes passions.
De retour en France, il s'engage dans la vie politique. En mars 1967, il se présente aux élections législatives dans la première circonscription des Basses-Pyrénées sous l'étiquette de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste. Après avoir obtenu 19 054 des 77 191 suffrages exprimés au premier tour, il est élu au second tour avec 28 517 des 79 615 suffrages exprimés contre 26 614 pour le député sortant du Centre démocrate Pierre Sallenave et 24 484 pour l'ancien député gaulliste Maurice Plantier. Au Palais-Bourbon, en 1967 et 1968, il siège au groupe de la FGDS et fait partie de la commission des affaires étrangères. Il intervient sur des sujets qui lui sont chers, tels que l'aide culturelle au Québec, l'enseignement ou les agriculteurs de son département. Il perd toutefois son siège de député dès juin 1968. Après avoir réuni 24 014 des 76 952 suffrages exprimés au premier tour, il n'obtient que 29 846 des 75 718 suffrages exprimés au second contre 45 872 pour Pierre Sallenave. Il conserve cependant jusqu'en 1973 le mandat de conseiller général du canton de Pau-Ouest qu'il a acquis en 1967. Il retrouve par ailleurs l'enseignement, d'abord à Paris, au lycée Carnot, de 1968 à 1970, puis à Auch, de 1970 à 1973.
Adhérent à la Convention des institutions républicaines de François Mitterrand, il rejoint le Parti socialiste en 1969. Il y joue rapidement un rôle important : il en est membre du bureau exécutif de 1969 à 1973, du comité directeur de 1969 à 1981 puis de 1983 à 1985 et enfin du conseil national de 1993 à 2000. Surtout, en 1971, il conquiert la mairie de Pau. Réélu sans discontinuer, il conserve ce fauteuil majoral jusqu'à sa mort, aimant à répéter que la capitale du Béarn est « une ville de droite qui a un maire de gauche ». Parmi tous les mandats qu'il occupe pendant sa carrière politique, c'est à celui-ci qu'il est de très loin le plus attaché. Très proche de ses administrés, il marque Pau de son empreinte. Il transforme de fait profondément la cité d'Henri IV en y faisant construire de nombreux équipements, parmi lesquels un centre hospitalier, un palais des sports et un Zénith. Il oeuvre également au développement des espaces verts et dote sa ville natale d'une infrastructure publique de fibre optique et d'internet à haut débit.
Parallèlement à son mandat de maire, il est conseiller général du canton de Jurançon de 1973 à 1988. Également conseiller régional de 1973 à 1992 puis en 1998, il enlève la présidence du Conseil régional d'Aquitaine au maire gaulliste de Bordeaux Jacques Chaban-Delmas en 1979 et la conserve jusqu'en 1981. Il exerce par ailleurs la présidence de la communauté d'agglomération de Pau à partir de 2000.
Il retrouve en outre dès mars 1973 le siège de député de la première circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Après avoir réuni 34 811 des 85 342 suffrages exprimés au premier tour, il est élu de justesse au second tour avec 44 750 des 89 323 suffrages exprimés contre 44 573 pour Pierre Sallenave. Il conserve dès lors son fauteuil au Palais-Bourbon sans interruption jusqu'en 2001. Il est ainsi réélu au second tour en mars 1978 avec 53 433 des 106 781 suffrages exprimés contre 53 348 pour le candidat du Rassemblement pour la République Jean Gougy. S'il manque ensuite de peu, en juin 1981, sa reconduction dès le premier tour, avec 46 658 des 94 436 suffrages exprimés, il retrouve aisément son siège au second, avec 59 794 des 101 368 suffrages exprimés contre 41 574 voix pour Jean Gougy.
Peu avant cette réélection, le nouveau président de la République François Mitterrand, dont il est un proche, l'avait sollicité pour entrer dans le gouvernement de Pierre Mauroy : le 22 mai 1981, André Labarrère devient ainsi ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement. Reconduit dans le gouvernement de Laurent Fabius en juillet 1984, il exerce ces fonctions ministérielles jusqu'en mars 1986.
Conduisant alors la liste socialiste dans les Pyrénées-Atlantiques, qui recueille 37,2 % des voix, il retrouve le Palais-Bourbon. Il est ensuite réélu à trois nouvelles reprises dans la troisième circonscription des Pyrénées-Atlantiques. En juin 1988, il obtient 31 638 des 55 486 suffrages exprimés au second tour contre 23 848 pour le candidat de l'Union pour la démocratie française Léon Costedoat. En mars 1993, il est de nouveau reconduit au second tour, avec 28 218 des 55 068 suffrages exprimés contre 26 850 voix pour le candidat de droite Lucien Basse-Cathalinat. Enfin, en juin 1997, il remporte son huitième mandat de député, avec 31 405 des 53 001 suffrages exprimés contre 21 596 pour Lucien Basse-Cathalinat.
Au Palais-Bourbon, il siège au groupe socialiste, qu'il vice-préside en 1978. Vice-président de l'Assemblée nationale en 1973-1974, il se présente en vain au perchoir en 1986 : il ne réunit que 205 des 554 suffrages exprimés au second tour contre 282 pour Jacques Chaban-Delmas. Membre de la commission des affaires étrangères de 1973 à 1975, puis en 1978 et de 1986 à 2001, il appartient aussi à celle de la production et des échanges de 1975 à 1978, à celle des lois de 1979 à 1981 et à celle de la défense nationale en 1986.
Ses sujets de préoccupation sont variés. Il rapporte ainsi un projet de loi sur la création d'un centre européen pour les prévisions météorologiques en 1975 et un texte sur le tunnel du Somport en 1991. La plupart de ses interventions concernent son département, qu'il s'agisse des jeunes agriculteurs (1973), de l'industrie de l'équarrissage (1975), des conséquences de l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans la Communauté économique européenne (1978 et 1986), de la reconversion du bassin de Lacq (1988) ou des constructions scolaires (1990). Il s'exprime aussi à propos de l'institut universitaire européen (1973) ou de la politique industrielle (1976).
Il vote la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse en 1974, la loi portant réforme du divorce en 1975, la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988, la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » en 1992 et la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998. S'abstenant sur la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, il se prononce en revanche contre la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980 et contre la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993.
Premier élu français à révéler publiquement en 1998 son homosexualité, thème très présent dans son roman Le Bal des célibataires (1991), André Labarrère vote en outre la même année la loi relative au pacte civil de solidarité, tout en se déclarant hostile au mariage homosexuel.
Député des Pyrénées-Atlantiques depuis 1967, il décide de briguer un mandat au Sénat le 27 septembre 1992. Cette première candidature est toutefois infructueuse : avec 597 des 1 606 suffrages exprimés au premier tour puis 665 des 1 578 suffrages exprimés au second, il échoue face aux candidats de droite Auguste Cazalet, Didier Borotra et Louis Althapé. C'est à sa deuxième tentative, le 23 septembre 2001, qu'il est élu sénateur : la liste socialiste qu'il conduit réunit 466 des 1 682 suffrages exprimés. Il se démet alors de son mandat de député.
Au Palais du Luxembourg, il rejoint le groupe socialiste et la commission des affaires culturelles.
Il dépose de nombreuses propositions de loi au Sénat sur des sujets éclectiques : en 2003 à propos des médecins généralistes, des opérations funéraires, des crimes de guerre, de la politique de la montagne ou de la laïcité à l'école ; en 2004 sur le Conseil supérieur des Français de l'étranger, les pupilles de la nation, la lutte contre l'obésité ou le droit à l'euthanasie ; en 2005 sur les concessions d'aménagement, le logement ou l'élection de députés par les Français établis hors de France ; en 2006 sur le droit de vote et d'éligibilité des étrangers aux élections municipales ou la composition des classes préparatoires aux grandes écoles.
Il vote contre la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République en 2002 et pour la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (Constitution européenne) en 2005.
Atteint d'un cancer, cette grande figure politique béarnaise, qui a cumulé tous les mandats, s'éteint le 16 mai 2006, à l'âge de soixante-dix-huit ans, dans sa chère cité de Pau, après l'avoir administrée sans interruption depuis 1971.
Elu le 23 septembre 2001
Fin de mandat le 16 mai 2006 (décédé)
Député des Basses-Pyrénées, des Pyrénées-Atlantiques
Membre du Groupe socialiste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de André LABARRÈRE
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