- Appartenance politique :
- Membre du Groupe socialiste
- État civil :
- Né le 16 août 1918
Décédé le 9 juin 1978 - Profession :
- Directeur des hopitaux
- Département :
- Guyane
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
HEDER (Léopold)
Né le 16 août 1918 à Cayenne (Guyane)
Décédé le 9 juin 1978 à Cambo-les-bains (Pyrénées-Atlantique)
Député de la Guyane de 1962 à 1967
Sénateur de la Guyane de 1971 à 1978
Fils de négociant, Léopold Héder fait ses études secondaires au lycée Félix Eboué de Cayenne, où il obtient son baccalauréat puis son baccalauréat en droit. De 1938 à 1940, il devient instituteur public mais perd son poste sous le régime de Vichy. Il accepte donc des emplois peu qualifiés dans une usine de rhum ou à l'aérodrome de Rochambeau. Après le ralliement de la Guyane aux Forces françaises libres, il est nommé chef de section des services du Gouvernement chargé de la direction des services économiques en Guyane. De 1945 à 1950, il est attaché de préfecture puis passe un concours qui lui permet de rejoindre le milieu hospitalier en tant qu'économe des hôpitaux de 1950 à 1961, puis directeur-économe de 1961 à 1972, et par la suite attaché de direction des hôpitaux.
Sa carrière politique nationale débute en juin 1962, lorsqu'il est proclamé député de la Guyane suite au décès accidentel de Justin Catayée, dont il était le suppléant pour la première circonscription de Guyane depuis 1958. Après la dissolution de l'Assemblée nationale, de nouvelles élections législatives ont lieu le 25 novembre 1962 : Léopold Héder, candidat socialiste est réélu. De 1962 à 1967, il siège au Palais-Bourbon en tant que député apparenté socialiste de Guyane. Membre de la commission des lois, ses connaissances juridiques lui permettent de participer au débat sur les projets de lois relatifs à la réforme du code électoral, à la réglementation du droit de grève dans les services publics, et à l'organisation de la police d'Etat.
Après son échec électoral aux élections législatives de 1967, Léopold Heder se consacre à ses mandats locaux : maire de Cayenne depuis 1965, il est élu conseiller général du canton de Montsinery-Tonnegrande en 1964. Réélu en 1970, il préside le Conseil général de 1970 à 1973. En 1971, il brigue à nouveau un mandat à l'échelle nationale. Candidat socialiste aux élections sénatoriales de septembre 1971, il est élu dès le premier tour, obtenant 76 voix sur 107 suffrages exprimés. Au cours de son mandat, il siège à la commission des lois dont il est élu secrétaire à partir de 1971.
Léopold Héder est un brillant orateur, dont les interventions sont nombreuses et souvent longues. Elles sont essentiellement centrées sur les difficultés économiques et sociales guyanaises. Il intervient ainsi dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 1972, afin d'évoquer la crise que traverse alors la Guyane. L'exaspération des jeunes, des commerçants, des agriculteurs et des élus locaux est due selon lui à une exploitation économique du département au profit de certaines entreprises métropolitaines et aux dépens de la population locale. Il évoque également à plusieurs reprises la mauvaise gestion des ressources qui entrave le développement guyanais. Il dénonce notamment la sous-exploitation des forêts guyanaises, des ressources minières et milite en faveur de la protection des ressources biologiques de la mer au large du département de la Guyane.
Il n'hésite pas à remettre régulièrement en cause l'action gouvernementale. Le 14 novembre 1972, il appelle l'attention du Premier ministre sur l'attitude du préfet en conflit ouvert avec le Conseil général de la Guyane. Le 13 décembre 1974, il dénonce la position adoptée par la métropole face au refus des Guyanais d'accepter la régionalisation. Il évoque la répression contre les partis politiques et les syndicats locaux, les arrestations arbitraires et les atteintes à la liberté de circulation. Tout au long de son mandat, il critique, lors de la discussion des projets de lois de finances, le manque de moyens financiers et les plans de réformes successifs peu ambitieux et inefficaces.
Afin de répondre aux difficultés rencontrées par les Guyanais, Léopold Héder défend l'idée d'une gestion spécifique et plus autonome du département d'outre-mer. Dans le cadre de la discussion du projet de loi portant création et organisation des régions en mai 1972, il dénonce la départementalisation comme un frein « pour sortir la Guyane de l'ornière marécageuse dans laquelle elle est tombée et dans laquelle, hélas ! elle s'enlise ». Selon lui, la Guyane doit disposer d'un statut administratif qui lui assure une plus grande autonomie administrative. En juin 1972, il dépose ainsi un amendement pour demander que les départements d'outre-mer aient le choix de décider de l'avenir de leur entité administrative. Il propose que la Guyane dispose d'une assemblée élue et d'un pouvoir exécutif local sous contrôle administratif d'un envoyé de la République.
Après le rejet de cet amendement, il cherche à accroître la participation des collectivités locales guyanaises aux prises de décision. Il demande que l'avis des conseils généraux soit sollicité dans le cadre de la réforme de la radiodiffusion et de la télévision de 1974. Il dépose également un amendement au projet de loi de juin 1975 relatif à la nationalisation de l'électricité. Celui-ci vise à donner un droit de regard aux élus locaux sur la politique énergétique mise en place en Guyane. Il le retire après avoir obtenu des engagements de la part du Gouvernement.
Il ne prend pas part au vote de la loi portant création et organisations des régions en juillet 1972 et s'abstient sur la loi d'orientation du commerce et de l'artisanat en décembre 1973. En 1975, il vote pour la loi relative à l'interruption volontaire de grossesse et celle portant réforme du divorce.
Atteint d'une grave maladie, il décède en 1978 alors qu'il est encore en exercice. Le président du Sénat, Alain Poher, prononce son éloge funèbre. Il souligne l'attachement de Léopold Héder à la Guyane et le décrit comme « le défenseur naturel des populations contre ce qu'il considère comme l'empiétement d'une administration sourcilleuse ». L'engagement du parlementaire en faveur de ses administrés est unanimement célébré. Il est considéré par les Guyanais comme le digne successeur de Justin Catayée dans la défense de leurs intérêts sur la scène politique nationale.
Elu le 26 septembre 1971
Fin de mandat le 9 juin 1978 (décédé)
Secrétaire de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du
suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe socialiste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Léopold HEDER
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