Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
État civil :
Né le 27 octobre 1915
Décédé le 3 août 1991
Profession :
Directeur commercial
Département :
Jura
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GRAVIER (Jean, Auguste, Louis)

Né le 27 octobre 1915 à Frontenay (Jura)

Décédé le 3 août 1991 à Prads-Haute-Bléone (Alpes de Haute-Provence)

Sénateur du Jura de 1966 à 1983

Fils de viticulteur, Jean Gravier est embauché par une société d'affinage de fromage de Comté après ses études secondaires. Il y effectue l'ensemble de sa carrière professionnelle, achevée comme directeur commercial. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier au moment de la campagne de France, puis regagne ses foyers au printemps 1942. Il est décoré de la Croix de guerre après la Libération. Il entre au conseil municipal de sa commune natale à l'automne 1947 et s'engage au Mouvement républicain populaire (MRP). Candidat aux élections législatives des 17 juin 1951 et 2 janvier 1956 derrière le sortant Charles Viatte, Jean Gravier n'est pas élu. Après que les autorités municipales de Frontenay ont perdu un procès contre un particulier, l'édile du petit village démissionne à l'été 1957. Jean Gravier lui succède. Il occupe le fauteuil de maire jusqu'en 1983. Président de l'Association des maires du canton de Voiteur, puis de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles, Jean Gravier est solidement installé dans le paysage politique jurassien à la fin des années 50. En mars 1964, les électeurs du canton de Voiteur l'envoient siéger à l'Assemblée départementale.

C'est ce centriste qu'Edgar Faure choisit comme suppléant pour les élections sénatoriales du 26 septembre 1965. Après un écrasant succès devant les grands électeurs jurassiens, l'ancien président du Conseil accepte de rejoindre la majorité en devenant ministre de l'Agriculture en janvier 1966. Jean Gravier lui succède alors comme sénateur du Jura.

Il s'inscrit au groupe des Républicains populaires, qui devient le groupe de l'Union centriste et des démocrates populaires (UCDP). Il siège à la commission des affaires sociales du Sénat jusqu'en 1983. Une de ses premières interventions a lieu lors du débat sur la légalisation de la contraception médicamenteuse. Favorable à l'abrogation des articles 648 et 649 du Code de la santé publique, qui interdisent la propagande anticonceptionnelle, Jean Gravier appelle pourtant le législateur à se méfier « de ce mirage selon [lequel] la réussite d'un foyer pourrait trouver son total achèvement dans la facilité et dans la jouissance ». Il importe à ses yeux, « que le vote de la loi [...] ne puisse être interprété comme un renversement des valeurs ». C'est pourquoi il suggère de l'accompagner d'une véritable politique familiale (5 décembre 1967). Il adopte la même position nuancée lors de l'examen de la proposition de loi créant un conseil supérieur de l'information sexuelle, de la régulation des naissances et de l'éducation familiale. S'il se réjouit que « reculent définitivement les préjugés » et les « tabous », le sénateur du Jura n'en dénonce pas moins l'industrie pornographique et son « mercantilisme odieux qui fait appel aux basses passions et invite à la licence ». Il souhaite que la création du conseil supérieur de l'information sexuelle s'inscrive « dans l'affirmation et la poursuite d'une politique familiale plus vigoureuse et audacieuse » (21 juin 1973).

Jean Gravier est très présent au Sénat à partir de 1968 et est chargé par la commission des affaires sociales de nombreux rapports, qu'il s'agisse de modifier les dispositions concernant le prix des médicaments (juillet 1968), de reconnaître l'exercice du droit syndical dans l'entreprise (décembre 1968), d'indexer le salaire minimum sur la croissance (SMIC) et non plus sur les prix (SMIG) (décembre 1969) ou de garantir l'égalité des rémunérations entre les hommes et les femmes (décembre 1972). Il prend en outre, chaque automne, de 1972 à 1981, la parole lors de l'examen de la loi de finances, en qualité de rapporteur pour avis du budget des prestations sociales agricoles. Vice-président de la commission des affaires sociales de 1971 à 1974, membre du Conseil supérieur des allocations familiales à partir de 1972, le sénateur du Jura dépose une proposition de loi tendant à assurer aux veuves une meilleure protection sociale en avril 1973. Il approuve par ailleurs la création des régions (29 juin 1972).

Président du Conseil général du Jura depuis 1973, Jean Gravier aborde avec sérénité les élections sénatoriales du 22 septembre 1974. Ce scrutin permet de mesurer l'influence que conserve Edgar Faure dans le département. Son directeur-adjoint de cabinet à la présidence de l'Assemblée nationale, Pierre Jeambrun, est en effet élu dès le 1er tour avec 516 voix sur 910, alors que Jean Gravier doit attendre un second vote pour l'emporter.

Confirmé dans son mandat parlementaire, le maire de Frontenay appartient au bureau du Sénat en qualité de secrétaire de 1974 à 1977. Il reste très actif à la Haute assemblée, en particulier au sein de la commission des affaires sociales. C'est en son nom qu'il rapporte le projet de loi d'orientation en faveur des personnes handicapées, qui tend à « faciliter leur accès à l'apprentissage et au travail » (3 avril 1975). Rapporteur des projets de lois relatifs aux assurances sociales et aux accidents en agriculture (5 mai 1976), Jean Gravier est nommé membre du Conseil supérieur des prestations sociales agricoles en avril 1981. Son objectif constant est resté le même à cet égard depuis la fin des années 60 : que le régime social agricole soit le plus proche possible de celui de l'ensemble des salariés. L'élu jurassien s'associe par ailleurs à Francis Palmero pour déposer une proposition de loi tendant à instituer un contrôle technique pour les véhicules automobiles de tourisme en novembre 1978. Ce n'est que plus de treize ans plus tard, le 1er janvier 1992, que le contrôle technique deviendra obligatoire.

Jean Gravier se prononce en faveur de l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (28 juin 1974), mais rejette la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (19 décembre 1974). Il soutient l'introduction du divorce par consentement mutuel (18 juin 1975) et vote l'abolition de la peine de mort (30 septembre 1981). Il approuve la loi de décentralisation de Gaston Defferre, mais dans une version modifiée par le Sénat (26 janvier 1982).

Il faut moins de trois ans à Jean Gravier pour se retirer de la vie publique. Il abandonne la présidence de l'Assemblée départementale du Jura en 1980, son mandat de conseiller général en 1982, la mairie de Frontenay, la vice-présidence du Conseil régional de Franche-Comté et le Sénat en 1983. Au lendemain de son décès, la presse locale salue les qualités d'écoute et la « bienveillance » de cet ancien parlementaire.

Devenu Sénateur le 9 février 1966 (en remplacement de M. Edgar FAURE, nommé ministre)
Elu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 2 octobre 1983 (ne se représente pas)

Secrétaire du Sénat
Vice-Président de la commission des affaires sociales

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean GRAVIER

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