État civil :
Né le 21 novembre 1848
Décédé le 4 janvier 1916
Département :
Cantal
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 28 janvier 1900
Elu le 4 janvier 1903
Fin de mandat le 6 janvier 1912 ( Non réélu )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

CHARMES (MARIE, JULIEN, JOSEPH, FRANÇOIS, dit Francis), né le 21 novembre 1848 à Aurillac (Cantal), mort le 4 janvier 1916 à Paris.

Député du Cantal de 1881 à 1885 et de 1889 à 1898.

Sénateur du Cantal de 1900 à 1912.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 56.)

Il retrouve son siège de député aux élections générales législatives du 22 septembre 1889, au premier tour de scrutin, avec 4.178 voix contre 2.823 à M. Boniface de Castellane, sur 7.068 votants. Il fut réélu sans difficulté aux élections du 20 août 1893, par 4.099 voix contre 170 à M. Boudet, sur 5.229 votants, toujours au premier tour. Il eut moins de chance en 1898, où il n'obtint, au premier tour, que 2.247 voix contre 3.159 à M. Perschaud, sur 5.695 votants ; il se désista avant le scrutin de ballottage.

Il se consacra alors aux affaires de son département et fut élu conseiller général du canton de Larcenat (aujourd'hui Condat) le 31 juillet 1892. Il ne renouvela pas sa candidature en 1898. Il tenta sa chance dans le canton d'Allanche en 1903, après la mort d'Henri Bonnet, mais subit un échec.

Un siège de sénateur étant devenu vacant à la suite du décès de M. Paul Devès, en 1899, il se présenta et fut élu à l'élection partielle du 28 janvier 1900 avec 315 voix sur 579 votants, au premier tour de scrutin. Ce mandat lui fut renouvelé le 4 janvier 1903, ayant obtenu 288 voix sur 577 votants toujours au premier tour de scrutin. Il se représenta au renouvellement du Sénat du 7 janvier 1912, mais n'ayant obtenu que 245 voix sur 572 votants, il se retira avant le deuxième tour.

Il fit partie, dans les deux Assemblées, de diverses commissions spéciales. Nommé, à la Chambre des députés, rapporteur de la proposition de résolution tendant à la constitution de grandes commissions, il combattit ce projet en séance publique en 1890.

Il s'intéressa à la réglementation du travail parlementaire. En 1890, il rapporta un projet de résolution tendant à modifier le règlement de la Chambre des députés et présenta, la même année, un rapport sur la création d'un service administratif spécial au Palais-Bourbon, pour faciliter l'élaboration de la rédaction des projets de loi. En 1890, il rapporta la loi sur les sucres. Son expérience de la diplomatie le poussa tout naturellement à s'intéresser à la politique extérieure. En 1891, il rapporta le budget des affaires étrangères et un projet de loi portant approbation de l'acte général de la Conférence de Bruxelles. La même année, il interpella le Gouvernement sur les mesures qu'il comptait prendre pour assurer l'ordre public et la liberté de l'art dramatique. En 1893, il prit part au débat sur le budget des cultes.

Ses interventions, après sa réélection en 1893, portèrent principalement sur la politique extérieure. Il déposa, en 1894, un rapport sur le projet de loi portant approbation de l'arrangement conclu à Berlin pour la délimitation des colonies du Congo français et du Cameroun et des sphères d'influence française et allemande dans la région du Tchad. En 1896, il interpella le Gouvernement sur l'arrangement de Tananarive et sur sa politique extérieure. En 1897, il présenta un ordre du jour motivé à la suite d'une interpellation sur les dilapidations comme celle des chemins de fer du Sud de la France.

Au Sénat, où il siégea à la gauche républicaine, il proposa, dans la discussion de la loi sur les congrégations, que les autorisations demandées fussent données par décrets, mais n'eut pas gain de cause (1901). Rapporteur de la proposition de loi relative à la constitution des conseils consultatifs du travail, il s'opposa à Millerand sur cette question (1902).

Il intervint, enfin, dans la discussion d'un projet de loi portant révision du tarif général des douanes (1910).

Depuis le 1er avril 1904, il était chargé du bulletin politique de la Revue des Deux Mondes. Le 15 janvier 1907, il fut appelé à succéder à Brunetière comme directeur de la revue.

Tout en exerçant ses nouvelles fonctions, il continuait d'y rédiger sa chronique bi-mensuelle et donnait des articles littéraires et politiques, presque quotidiens, au Journal des Débats.

Le 6 mars 1908, il fut élu membre de l'Académie française, au fauteuil laissé vacant par la mort de Marcellin Berthelot. Il fut reçu le 7 janvier 1909 par Henri Houssaye.

Il avait réuni ses articles du Journal des Débats dans un volume paru chez Hachette en 1893 Etudes Historiques et Diplomatiques. Il fit paraître en 1915 un autre volume L'Allemagne contre l'Europe, la Guerre de 1914.

Il mourut peu da temps après, à Paris à 68 ans, le 4 janvier 1916, d'une attaque d'urémie, compliquée d'une congestion pulmonaire. Il avait mené une vie à la fois politique, mondaine et académique. Il était particulièrement représentatif de ce type de grand bourgeois que connut la Troisième République.

Ses services lui avaient valu la Croix d'officier de la Légion d'honneur.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Francis CHARMES

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