État civil :
Né le 6 août 1812
Décédé le 26 novembre 1896
Profession :
Avocat
Département :
Pyrénées-Orientales
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 30 janvier 1876
Elu le 8 janvier 1882
Elu le 4 janvier 1891
Fin de mandat le 26 novembre 1896 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

ARAGO (FRANÇOIS-EMMANUEL-VICTOR), neveu du précédent, représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, député au Corps législatif en 1869, représentant à l'Assemblée nationale de 1871, sénateur depuis 1876, est le fils aîné de François Arago. Né à Paris, le 6 août 1812, il collabora dans sa jeunesse, à quelques vaudevilles. En même temps, il terminait ses études de droit et se faisait recevoir avocat (1836). Il se consacra alors exclusivement au barreau, et plaida, sous la monarchie de Juillet, dans plusieurs affaires politiques retentissantes, par exemple, en 1839, pour Martin Bernard et Barbès.

Il prit les armes en février 1848, protesta, le 24, dans la Chambre envahie, contre le projet de régence de la duchesse d'Orléans, et, la République proclamée, il fut nommé commissaire général près le département du Rhône. Les principaux actes de son administration furent : l'établissement d'un impôt de quatre-vingt-dix centimes et le prélèvement, sur un fonds de 500,000 francs destiné au Comptoir national de Lyon, de la somme nécessaire pour entretenir les ateliers nationaux. Un vote de l'Assemblée constituante, dans la séance du 15 février 1849, mit fin aux violentes accusations dont M. Emmanuel Arago était l'objet à ce propos. Un certain nombre de pétitionnaires, habitants de Lyon, avaient dénoncé ces actes comme illégaux et arbitraires : l'assemblée considéra que, pris dans des circonstances tout à fait exceptionnelles, et régularisés d'ailleurs par un décret du gouvernement provisoire, ils méritaient son approbation: elle passa à l'ordre du jour, après avoir entendu les explications du principal intéressé, et sur le rapport favorable de M. Frichon. Aux élections du 23 avril 1848 il fut élu, le 3e sur 5, représentant des Pyrénées-Orientales par 30,330 voix sur 36,773 votants et 45,700 inscrits. Mais il ne prit que très peu de part aux votes de la Constituante, ayant rempli, depuis son élection jusqu'à l'avènement à la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte, les fonctions de ministre plénipotentiaire à Berlin. Démissionnaire au 10 décembre 1848, il revint à Paris occuper son siège de représentant, et vota avec la gauche : Le 21 mars 1849, contre l'interdiction des clubs ; le 3 avril, pour la suppression de 50,000 fr. sur le traitement du général Changarnier; le 20 avril, pour la suppression du cautionnement des journaux; le 26 mai, pour la mise en liberté des transportés.

Réélu le 13 mai 1849, à la Législative par son département, le 2e sur 4, avec 21,478 voix sur 32,466 votants et 47,330 inscrits, il vota ordinairement avec la Montagne, contre la droite monarchiste et contre la politique présidentielle. Il se prononça contre la loi du 31 mai 1850, contre le projet Falloux-Parieu sur l'enseignement, et se montra l'adversaire déterminé de l'expédition de Rome. Le 2 Décembre l'enleva à la vie parlementaire ; il reprit sa profession d'avocat à Paris, et plaida notamment le procès de Berezowski (1867), qui avait, au bois de Boulogne, tiré un coup de pistolet sur l'empereur de Russie; dans l'affaire de la souscription Baudin, il fut chargé, avec Gambetta, de la défense du journal de Delescluze. Candidat de l'opposition démocratique aux élections du 22 juin 1857 dans les Pyrénées-Orientales, il échoua et se présenta, le 24 mai 1869, à la fois dans son département d'origine et dans le Var; il réunit un plus grand nombre de voix, mais sans réussir encore. Ce ne fut qu'aux élections partielles du 22 novembre 1869, dans la 8e circonscription électorale de la Seine, qu'il fut élu au Corps législatif, avec 19,832 voix sur 32,823 votants et 49,689 inscrits. Il remplaçait M. Jules Simon, qui venait d'opter pour la Gironde; il avait eu pour concurrents deux autres candidats de l'opposition républicaine, MM. Gent (5,230 voix) et Hérold (2,195). Il alla siéger à gauche, fit une vive opposition au ministère Ollivier, contre lequel il prit plusieurs fois la parole, et vota contre la déclaration de guerre à l'Allemagne. Après la chute de l'Empire, M. Emmanuel Arago fut, comme député de Paris, un des membres du gouvernement de la Défense nationale proclamé à l'Hôtel deVille, le 4 septembre 1870. Lors du départ de MM. Crémieux, Glais-Bizoin et Fourichon, délégués à Tours pour représenter le gouvernement en province (12 septembre), il fut chargé, par intérim, du ministère de la justice pour la partie politique. La partie administrative était dévolue à M. Hérold, secrétaire général. Il se trouvait à l'Hôtel de Ville, le 31 octobre, lors du mouvement insurrectionnel. Prisonnier des envahisseurs, il fut, à la fin de la journée, délivré par la garde nationale. Après l'armistice, il fit lui-même partie de la seconde délégation envoyée à Bordeaux auprès de Gambetta, et chargée de faire exécuter le décret du gouvernement sur les élections. Gambetta ayant donné sa démission de ministre de l'intérieur, M. Emmanuel Arago fut nommé à sa place; il conserva cette fonction jusqu'à la nomination d'Ernest Picard par M. Thiers, qui venait d'être élu chef du pouvoir exécutif 19 février 1871.

Elu lui-même, quelques jours auparavant, représentant des Pyrénées-Orientales avec 23,162 voix sur 29,916 votants et 54,120 inscrits, il se fit inscrire au groupe de la gauche républicaine, qu'il présida, vota contre la paix, contre l'abrogation des lois d'exil, contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, pour le retour de l'Assemblée à Paris, contre la dissolution des gardes nationales, contre la démission de Thiers au 24 mai. Il se prononça contre le septennat et contre le cabinet de Broglie, repoussa la loi sur l'enseignement supérieur et vota la Constitution du 25 février 1875. Doué d'une voix retentissante, M. Emmanuel Arago a fait dire de lui, qu'il était, à l'Assemblée nationale, un des orateurs les plus écoutés et certainement le mieux entendu de la gauche. Il a pris maintes fois la parole, notamment dans les débats relatifs aux élections des magistrats, aux attributions des pouvoirs publics, a la création des Facultés de médecine, etc. En avril 1873, converti à la République « conservatrice », il avait adhéré publiquement à la candidature de M. de Rémusat contre celle de M. Barodet. Porté aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876, dans les Pyrénées-Orientales, il fut élu avec 160 voix sur 277 votants et 277 inscrits contre 121 voix données à M. Durand. Réélu sénateur le 8 janvier 1882 par 157 voix contre M. Lazerme, 118 voix (273 votants, 278 inscrits), il a constamment voté avec la gauche, sauf pendant les fréquentes absences nécessitées par ses nouvelles fonctions diplomatiques : depuis 1880, M. Emmanuel Arago représente la France à Berne, comme ambassadeur près de la République helvétique.

Bibliographie:

SABOT (Bertrand), Emmanuel Arago ou Le roman de la République, éditeur Le Félin, Paris, 2021, 324 p.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

ARAGO (FRANÇOIS, VICTOR, EMMANUEL), né à Paris le 6 août 1812, mort à Paris le 26 novembre 1896.

Représentant du peuple aux Assemblées Constituante et Législative de 1848-1849. Député au Corps législatif en 1869.

Représentant à l'Assemblée Nationale de 1871.

Sénateur des Pyrénées-Orientales de 1876 à 1896. (Voir 1re partie de la biographie dans ROBERT et COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 81.)

Il représenta la France à Berne en qualité d'Ambassadeur jusqu'en 1894, sans abandonner d'ailleurs son mandat de Sénateur des Pyrénées-Orientales, qui lui fut renouvelé aux élections générales du 4 janvier 1891 par 291 voix sur 472 votants. Il reprit sa place au Sénat en 1894. Siégeant à gauche et constamment préoccupé de la défense des intérêts de la France et de la République, il intervint notamment dans la discussion : du projet de loi tendant à réprimer les menées anarchistes (1894) et du projet de loi concernant l'exploitation des services maritimes postaux entre la France et l'Afrique du Nord (1895). Le 16 janvier 1895, après la démission de Casimir Périer, Président de la République, il fut sollicité comme candidat à sa succession, mais il déclina cette offre.

Il mourut dans l'exercice de son mandat, le 26 novembre 1896 et M. Emile Loubet, alors Président du Sénat, prononça son éloge funèbre. Son siège de Sénateur des Pyrénées-Orientales fut attribué à M. Delcros.

Bibliographie:

SABOT (Bertrand), Emmanuel Arago ou Le roman de la République, éditeur Le Félin, Paris, 2021, 324 p.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Emmanuel ARAGO

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