SEANCE DU 1ER OCTOBRE 2001
:
Nombre de votants |
318Bulletins blancs ou nuls 12
|
Ont obtenu :
M. Christian Poncelet : 201 voix ;
M. Claude Estier : 105 voix.
M. Christian Poncelet ayant obtenu la majorité des suffrages exprimés, je le
proclame président du Sénat.
(Mmes et MM. les sénateurs des groupes du RPR, des Républicains et
Indépendants, de l'Union centriste et du RDSE se lèvent et applaudissent
longuement. - Applaudissements sur certaines travées socialistes et sur
certaines travées du groupe communiste républicain et citoyen.)
Conformément à l'article 1er du règlement, j'invite M. Christian Poncelet à
venir prendre place au fauteuil de la présidence.
(Nouveaux applaudissements
sur les mêmes travées.)
Monsieur le président, je vous rends ma présidence éphémère, avec toutes mes
félicitations.
(M. Christian Poncelet remplace au fauteuil de la présidence
Mme Paulette Brisepierre, présidente d'âge.)
PRÉSIDENCE DE M. CHRISTIAN PONCELET
M. le président.
Mes chers collègues, en cet instant, qui est pour moi, même si certains
pourraient en douter, particulièrement émouvant, mes premières paroles seront
des mots de remerciements simples, sobres et sincères.
En premier lieu, et vous n'en serez pas étonnés, je tiens à remercier notre
juvénile doyenne, notre amie Paulette Brisepierre
(Très bien ! sur les
travées du RPR.)
dont nous sommes d'autant plus fiers qu'elle est la
première doyenne de l'histoire du Sénat et même du Parlement.
(Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants
et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE et du groupe
communiste république et citoyen.)
La benjamine du Sénat est d'ailleurs également une femme, et la Haute
Assemblée compte désormais une proportion de femmes plus importante que
l'Assemblée nationale.
(Applaudissements. - M. Renar s'exclame.)
C'est
l'éternelle histoire de la paille et de la poutre...
(Rires.)
Merci, chère Paulette, vous dont la circonscription est la planète, comme vous
l'avez rappelé à juste titre, d'avoir rendu hommage aux victimes des attentats
du 11 septembre, ces actes de barbarie qu'aucun désordre mondial ne saurait
justifier.
Merci également, chère Paulette, d'avoir évoqué la mémoire de nos
compatriotes victimes de la catastrophe de Toulouse, même si je m'interdis, en
cet instant, d'esquisser une quelconque analogie entre les causes de ces deux
drames. Nos pensées vont vers toutes ces victimes.
Mais la vie continue et la monstruosité des attentats perpétrés contre le
peuple américain aura sans doute, espérons-le, des conséquences positives. Je
pense au retour de l'Etat et du politique après des décennies de « tout
entreprise », à la redécouverte de la Russie comme partenaire des démocraties
occidentales et à la prise de conscience européenne d'un indispensable
renforcement de la coopération policière et judiciaire.
Merci enfin, chère Paulette, pour cette magnifique leçon de dynamisme,
d'enthousiasme, d'optimisme et surtout d'humanisme.
Oui, chère Paulette, le bicamérisme constitue la forme la plus achevée de la
démocratie représentative. Oui, le Sénat est un pouvoir indispensable à
l'équilibre de nos institutions.
Merci, madame la doyenne, de l'avoir rappelé avec force et conviction à nos
jeunes collègues qui ne sont peut-être pas encore touchés par la grâce
sénatoriale ni envoûtés par la petite musique du Palais du Luxembourg.
Je voudrais maintenant, mes chers collègues, vous exprimer du fond du coeur
toute ma reconnaissance pour votre soutien et votre grande confiance.
Mon mentor en politique - j'ai nommé le regretté président Edgar Faure -
disait volontiers qu'une première élection pouvait être le fruit du hasard et
des circonstances, mais qu'une deuxième élection - il ne disait pas « seconde »
- ne l'était jamais...
Je veux donc voir dans vos suffrages, au risque de vous apparaître immodeste,
une approbation du bilan de mon premier triennat placé sous le signe de la
rénovation du Sénat.
Au cours de ces années, mes chers collègues, nous n'avons ni les uns ni les
autres ménagé notre peine - et je vous en remercie sincèrement - pour affirmer
notre « bonus constitutionnel » de représentant des collectivités
territoriales, au travers notamment des Etats généraux et de nos initiatives
législatives, pour accentuer notre fonction de contrôleur, pour développer
notre mission de prospective, et pour multiplier les passerelles avec le monde
de l'entreprise.
Outre un bilan, nous avons aussi un projet, car nous savons tous que l'image
du Sénat demeure encore quelque peu « brouillée ».
Nos collègues qui ont affronté le verdict des urnes, le 23 septembre dernier -
les anciens comme les nouveaux - ont pu prendre la mesure de cette injustice à
l'égard de notre institution lors de leur campagne électorale.
Comme vous le savez, je suis enclin à penser que le Sénat s'honorerait en
prenant lui-même l'initiative de réformes destinées à mettre un terme aux
procès en représentativité et donc en légitimité instruits, çà et là, à son
encontre.
De même, nous devons devenir une assemblée de proximité en nous emparant des
problèmes qui préoccupent ou inquiètent les Françaises et les Français, en
étant en rapport constant avec elles et avec eux.
Nous devons être les racines du futur.
Mais demain est un autre jour et n'abordons pas, dès aujourd'hui, le programme
de ce second triennat, que je vous exposerai le 10 octobre.
« A chaque jour suffit sa peine... »
Dans l'immédiat, nous allons nous remettre au travail après la reconstitution
de toutes nos instances.
C'est ainsi que nous aurons, dès jeudi prochain, un débat sur la situation
internationale, c'est-à-dire sur les implications et les conséquences des
attentats terroristes qui ont endeuillé nos amis américains. Je souhaite que
vous soyez nombreuses et nombreux à y assister.
Avant de clore ce propos, j'aurai une pensée pour nos anciens collègues qui
n'ont pas sollicité le renouvellement de leur mandat ou à qui le verdict des
urnes n'a pas été favorable.
Je pense, en particulier, à ceux d'entre eux qui ont marqué de leur empreinte
la législation de notre pays : nos amis Claude Huriet, Lucien Neuwirth, Charles
Descours, Marie-Madeleine Dieulangard et bien d'autres. Qu'ils trouvent ici
l'expression de notre amicale reconnaissance.
Enfin, je voudrais, mes chers collègues, vous assurer de la double ambition
qui m'anime.
La première, c'est ma volonté, chevillée au corps, d'être le président de tous
les sénateurs. Car, au-delà de nos légitimes différences de sensibilités
politiques, nous sommes tous viscéralement attachés au bicamérisme.
La seconde, c'est d'être le président d'un Sénat reconnu, utile et
indispensable, d'un Sénat moderne et dynamique au service de notre démocratie,
au service de notre pays. (
Applaudissements prolongés sur l'ensemble des
travées.)
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