3. Mais que cache donc l'accord entre France Telecom et Microsoft ?
France Télécom devrait toutefois mieux
expliciter sa stratégie surtout après l'accord que ce grand
opérateur de télécommunications désormais
privé vient de signer avec Microsoft.
En effet, selon " La lettre des Services en Ligne " (N) du
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trimestre 1997, France Télécom aurait
signé un accord avec Microsoft pour intégrer le logiciel
permettant l'accès au " Kiosque Internet " dans le futur système
d'exploitation de Microsoft : Windows 98.
Nous ne connaissons pas les termes exacts de cet accord.
Selon certaines informations, il pourrait avoir pour finalité d'inciter
les nouveaux utilisateurs de micro-informatique à accéder
à Internet sans payer un abonnement à un fournisseur
d'accès (provider).
A cette fin, le futur OS de Microsoft qui équipera plus de 95 % des PC
qui seront livrés dans ces prochains mois, encapsulerait une interface
graphique et un logiciel qui faciliteraient cet accès à Internet
sans payer d'abonnement, ce qui voudrait dire que ces "
télé-internautes " français seraient les seuls au monde
à payer leur navigation sur la toile mondiale (quant au droit
d'accès au réseau des réseaux) à la durée et
non plus forfaitairement.
Si il en était vraiment ainsi ce serait l'avenir de tous les
fournisseurs d'accès (providers) qui serait mis en péril dans
notre Pays et c'est toute l'approche Internet qui en a fait sa
singularité et qui en explique sa croissance exponentielle qui serait
ainsi fermée à tous ces " télé-internautes "
français.
Cette association du " quasi-monopole d'une grande société
américaine avec la " crédibilité " qu'a su acquérir
France Télécom auprès de tous les usagers du Minitel
aurait un tel pouvoir de " séduction obligée " que le nombre
de français qui serait séduits par la " facilité " qui
leur serait proposée pour accéder à Internet atteindrait
une telle importance, que la France, une fois encore, serait
entraînée par un " singularisme " qui ne pourrait qu'entraver
l'entrée de notre Pays dans la Société de l'Information.
Si cette hypothèse se révélait être exacte, les
Pouvoirs Publics ne pourraient pas rester sans réagir.
La démarche initiée par l'accord Microsoft - France
Télécom aurait, si elle se vérifiait, des
conséquences néfastes si elle avait pour finalité
d'engager les millions de français qui grâce au Minitel font
" confiance " à France Télécom à suivre les
préconisations de notre opérateur national pour entrer dans le
monde Internet, en payant leur navigation à la durée .
Aussi nos gouvernants devraient, alors, prendre des positions très
fermes et très claires si la situation venait à évoluer
ainsi et ce d'autant plus que l'Etat est toujours majoritaire dans le capital
de France Télécom.