II. DEUX INTERROGATIONS

Il est difficile de porter une appréciation sur le " modèle danois " sans prendre en considération que les 5 millions d'habitants forment une communauté homogène vivant dans un petit pays. Au total, le système de santé danois rencontre une forme de consensus alors même que les situations observées, notamment dans les hôpitaux, peuvent paraître aux yeux d'un observateur français comme comportant des dysfonctionnements significatifs.

1. Consensus et inquiétudes

a) Un degré de satisfaction élevé

Un récent sondage dans les différents pays de l'Union européenne fait apparaître un degré de satisfaction élevé des Danois quant à l'état de leur santé.

Indicateurs européens sur l'état de santé

en % des personnes interrogées (1)

 

Etat de santé perçu

 

Très bon

Bon

Moyen

Mauvais

Très mauvais

UE 12

22

43

25

7

3

Belgique

27

47

21

5

1

Danemark

53

27

15

4

1

Allemagne

18

51

23

6

2

Grèce

48

28

15

7

3

Espagne

19

45

23

10

3

France

19

45

28

3

4

Irlande

46

34

17

3

1

Italie

20

39

29

10

2

Luxembourg

28

39

26

6

2

Pays-Bas

20

55

21

4

1

Portugal

8

45

28

15

4

Royaume-Uni

37

38

19

5

2

(1) Analyse du panel communautaire de ménages, 1994 : 129.133 personnes âgées de 16 ans et plus interrogées dans l'UE 12

L'état de santé évoluant avec l'âge, les chiffres nationaux sont ajustés selon un " standard européen " pour atténuer les différences de répartition d'âge entre les Etats membres

Source : Eurostat


53 % des Danois affirment ainsi être en très bonne santé contre 19 % des Français, 18 % des Allemands ou encore 22 % en moyenne pour l'Union européenne (12 pays).

De même, s'agissant de l'organisation de leur système de santé, les Danois sont, semble-t-il, très attachés à la gratuité et à l'accès égal aux soins.

En témoigne la très faible part de la population inscrite dans le secteur 2 de la médecine ambulatoire, qui, au prix d'une pénalisation financière, permet le libre choix de son médecin généraliste ou la consultation directe d'un spécialiste ( voir ci-dessus ) ou le succès pour le moins incertain d'une offre privée dans le domaine hospitalier ( voir ci-dessous ).

Il est vrai que le niveau des prélèvements obligatoires au Danemark, la concentration de ces prélèvements sur les personnes physiques, expliquent que les Danois hésitent à payer deux fois pour se soigner , une première fois en tant que contribuable, une seconde fois pour obtenir la prestation de leur choix.

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