Traité d'amitié, d'entente et de coopération entre la France et l'Azerbaïdjan
André DULAIT, Sénateur
Rapport Législatif 420 - 1997 / 1998 - Commission des affaires étrangères
Table des matières
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AVANT-PROPOS
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I. L'AZERBAÏDJAN APRÈS SIX ANNÉES D'INDÉPENDANCE
- A. LE CONFLIT DU NAGORNY-KARABAKH ET LA FIN DE LA PÉRIODE SOVIÉTIQUE
- B. LES DÉFIS DE L'INDÉPENDANCE
- II. LE TRAITÉ D'AMITIÉ, D'ENTENTE ET DE COOPÉRATION DU 20 DÉCEMBRE 1993 : UN CADRE JURIDIQUE ADAPTÉ AU DÉVELOPPEMENT À VENIR DES RELATIONS BILATÉRALES
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I. L'AZERBAÏDJAN APRÈS SIX ANNÉES D'INDÉPENDANCE
- CONCLUSIONS DU RAPPORTEUR
- EXAMEN EN COMMISSION
- PROJET DE LOI
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ANNEXE -
ETUDE D'IMPACT 77 Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des parlementaires.
AVANT-PROPOS
Mesdames, Messieurs,
Le présent projet de loi tend à autoriser la ratification du
traité d'amitié, d'entente et de coopération conclu le 20
décembre 1993 entre la France et l'Azerbaïdjan. Ce traité
complète l'ensemble des traités d'amitié qui lient
aujourd'hui notre pays à ses nouveaux partenaires issus de la
disparition de l'URSS.
Il s'appuie sur des clauses désormais bien connues de notre commission
des affaires étrangères, de la défense et des forces
armées, et destinées à asseoir la coopération entre
la France et l'Azerbaïdjan sur des bases adaptées à la donne
postsoviétique et aux besoins nouveaux liés à
l'indépendance.
o
o o
Situé à l'extrémité orientale du
Caucase, l'Azerbaïdjan dispose d'une large façade sur la mer
Caspienne. Etat le plus peuplé (7,5 millions d'habitants) et le plus
étendu (86 600 km²) de Transcaucasie, il dispose de
frontières communes avec l'Arménie, la Géorgie et
l'Arménie. La république autonome du Nakhitchevan,
intégrée à l'Azerbaïdjan en 1921, est
séparée du territoire principal par un couloir de plusieurs
dizaines de kilomètres.
Avant d'aborder l'évolution récente de l'Azerbaïdjan et des
relations qu'entretient la France avec ce nouveau partenaire, votre rapporteur
a souhaité effectuer un rappel des repères historiques
susceptibles d'aider à la compréhension d'une région du
monde dont l'importance revêt aujourd'hui, essentiellement du fait d'un
potentiel pétrolier déterminant, une dimension stratégique.
"Pays du feu", où le pétrole affleurait aux abords de la mer
Caspienne, l'Azerbaïdjan a été conquis par les Perses au VIe
siècle, converti à l'Islam chiite au VIIe siècle, avant de
passer sous influence turque au XIe siècle. La conquête
mongole, au XIIIe siècle, inaugura une longue période
d'instabilité. Le pays se divisa en principautés, khanats et
sultanats. La conquête russe, au début du XIXe siècle (les
troupes du tsar pénétrèrent à Bakou en 1806) divisa
l'Azerbaïdjan. Certaines principautés s'accommodèrent, en
effet, de la tutelle russe, d'autres résistèrent à
l'"infidèle". En 1828, après la défaite perse de Gandja,
la partie occidentale de l'Azerbaïdjan passa sous domination russe.
A la fin du XIXe siècle, l'Azerbaïdjan fut saisi par la
fièvre de l' "or noir" : Bakou devint premier producteur mondial de
naphte. Il est possible que la révolution industrielle ait
perturbé l'émergence d'un mouvement national azéri
structuré. Ainsi pourrait s'expliquer le fait que Bakou se soit rendu
à l'Armée rouge, en 1920, après une brève
résistance : l'éphémère république
d'Azerbaïdjan avait donc duré deux ans.
En septembre 1920, l'Internationale communiste organisa dans la capitale
azerbaïdjanaise le Congrès des peuples de l'Orient, afin de
mobiliser les "masses de l'Orient" contre l'impérialisme. Laboratoire de
l'adaptation du bolchévisme au monde musulman, l'Azerbaïdjan fut
considérée comme une vitrine de l'Islam soviétique,
destinée à séduire les musulmans d'Asie centrale. C'est
dans cette perspective que Moscou eut pour objectif de constituer une
identité et une culture azéries indépendantes de la
filiation turque.
o
o o
I. L'AZERBAÏDJAN APRÈS SIX ANNÉES D'INDÉPENDANCE
République soviétique relativement disciplinée, où la dissidence avait été plus discrète que dans d'autres régions de l'URSS, l'Azerbaïdjan a considéré avec une certaine crainte les changements impulsés de Moscou à l'époque de la perestroïka. C'est le conflit du Nagorny-Karabakh qui contribua à la radicalisation de l'opposition puis, en août 1991, à la déclaration d'indépendance rétablissant la souveraineté de l'Azerbaïdjan après quelque sept décennies de pouvoir soviétique.
A. LE CONFLIT DU NAGORNY-KARABAKH ET LA FIN DE LA PÉRIODE SOVIÉTIQUE
Région autonome de l'Azerbaïdjan
soviétique, le Nagorny-Karabakh était, à la fin de la
période soviétique, majoritairement peuplé
d'Arméniens (75 % de la population) qui, dès 1986, avaient
revendiqué le rattachement à la "mère patrie".
Au lendemain d'une importante manifestation organisée, en février
1988, à Erevan sur le thème du rattachement du Haut-Karabakh
à l'Arménie, un véritable
pogrom
fit, à
Soumgaït
(centre industriel proche de Bakou), de très
nombreuses victimes arméniennes. Notons que la haine alors vouée
aux Arméniens par certains Azéris se nourrissait du souvenir de
la prospérité de la bourgeoisie arménienne qui, au
début du XXe siècle, à l'époque de la fièvre
de l'or noir, dominait l'économie de l'Azerbaïdjan.
L'Arménien put alors être considéré comme le
"ferment des frustrations azéries"
1(
*
)
.
Après le massacre de Soumgaït, le conflit du Karabakh s'enlisa dans
une logique de "purification ethnique" qui, entre 1987 et 1990, entraîna
le départ de 200 000 Azéris d'Arménie et de 300 000
Arméniens d'Azerbaïdjan.
Le pouvoir en place à Bakou se discrédita par son
incapacité à apporter une solution au conflit. Celui-ci servit de
catalyseur, non seulement à
l'émergence d'un sentiment
national émoussé par soixante-dix années de pouvoir
soviétique,
mais aussi à la
radicalisation de
l'opposition
.
Un Front populaire d'Azerbaïdjan
se constitua
alors, à l'imitation des fronts populaires baltes -et du Front populaire
arménien, issu du Comité Karabakh- et réclama une
révision de la Constitution en vue de la construction d'un Etat
"laïc de droit". Le Front populaire d'Azerbaïdjan revendiquait
notamment la souveraineté sur les ressources de la République,
afin de mettre un terme à l'exploitation dont, selon les opposants,
celle-ci avait été victime du fait des tutelles successivement
exercées par la Russie impériale, puis par l'URSS.
Le parti communiste parvint toutefois à se maintenir au pouvoir, alors
que, en Arménie et en Géorgie, les élections de 1990
avaient donné la majorité aux mouvements d'opposition. En effet,
les forces d'opposition azerbaïdjanaises avaient été
considérablement affaiblies par la répression qui avait
frappé la population azérie de Bakou après le nouveau
pogrom antiarménien de janvier 1990, perpétré par des
Azéris réfugiés d'Arménie. Les représailles
de l'Armée rouge se soldèrent par un bilan
particulièrement lourd (170 morts, 370 blessés, 321 disparus) :
il n'est pas étonnant que ce
"janvier noir"
ait laissé un
souvenir durable à une population traumatisée par la violence des
troupes soviétiques.
L'échec de la tentative de coup d'Etat en Russie, le 19 août 1991,
ébranla le pouvoir du président du Soviet suprême
azerbaïdjanais, Ayaz Moutalibov, compromis par son attitude jugée
pro-putschiste par l'opposition, et contribua à radicaliser celle-ci.
En août 1991, le Soviet Suprême vota une
"déclaration
rétablissant l'indépendance de l'Azerbaïdjan"
(l'Azerbaïdjan avait connu deux années d'indépendance, entre
1918 et 1920), et décida de doter le pays de forces armées
autonomes.
Le conflit du Haut-Karabakh se radicalisa à la fin de 1991, quand les
autorités azéries mirent fin au statut d'autonomie dont
bénéficiait le Nagorny-Karabakh depuis 1923. Un véritable
état de guerre
s'instaura alors entre l'Azerbaïdjan et
l'Arménie. Bakou imposa un
blocus total à Erevan
, tandis
que les troupes azéries subissaient des revers sur tous les fronts.
Ces défaites, jointes au massacre de dizaines d'Azéris par des
combattants arméniens à Khodjaly, en février 1992,
causèrent un véritable traumatisme dans le pays, et
accélérèrent la décomposition du régime. Les
élections présidentielles de juin 1992
portèrent
ainsi au pouvoir le leader du Front populaire, Abdoulfaz Eltchibey, l'un des
rares responsables politiques azéris au passé de dissident
soviétique.
Selon certains observateurs, la victoire du président Eltchibey a pu
symboliser, aux yeux du peuple azéri, la fin des humiliations subies
par l'Azerbaïdjan dans le conflit du Nagorny-Karabakh. En
réalité, les défis de l'indépendance
-défaites subies par les troupes azéries au Karabakh,
difficultés économiques liées à la
désorganisation de l'espace soviétique, troubles sociaux dus au
sous-emploi et à l'afflux des réfugiés du Karabakh- se
traduisirent, après une
courte guerre civile,
par la destitution
du président Eltchibey. Elu en octobre 1993,
Gueïdar Aliev
,
encore aujourd'hui Chef de l'Etat azerbaïdjanais, fut alors
considéré comme l'ultime recours. Cet
"homme
providentiel",
ancien cadre supérieur du KGB, avait
été à la tête du Parti communiste d'Azerbaïdjan
de 1969 à 1982, puis membre du Bureau politique du Parti communiste de
l'URSS.
B. LES DÉFIS DE L'INDÉPENDANCE
L'Azerbaïdjan indépendant est confronté à quatre défis majeurs : l'instauration d'un climat politique stable et pluraliste, le règlement du conflit du Karabakh, la confirmation d'une identité culturelle spécifique, et la contribution de la "manne pétrolière" à la transition économique postsoviétique.
1. Un climat politique encore modérément serein
Les premiers mois qui ont suivi l'élection du
président Aliev sont consacrés par celui-ci à la
consolidation d'un pouvoir
rendu très précaire par une
guerre civile
qu'attisent les revers subis par les troupes
azerbaïdjanaises au Nagorny-Karabakh. Rébellions et mutineries
permettent au Chef de l'Etat, dans un premier temps, d'interpeller les
opposants et d'interdire le Congrès du Front populaire, principal
mouvement d'opposition.
Une certaine
dérive autoritaire du pouvoir
semble
confirmée par la constitution adoptée par
référendum le 12 novembre 1995
2(
*
)
. Le Président de la République dispose,
en effet, de pouvoirs très étendus (nomination des membres de la
Cour suprême et de la Cour constitutionnelle, dissolution du Parlement
...). Force est néanmoins de constater que l'élection du
président Aliev a marqué le
retour à la
stabilité politique
: l'Azerbaïdjan avait, en effet, avant
cette élection, connu quatre chefs de l'Etat en trois ans.
Selon les observateurs, les élections législatives du 12 novembre
1995 auraient renforcé le caractère "clanique" du pouvoir (parmi
les nouveaux élus figurent le fils, le gendre et un frère du
président). La société azérie demeure, en effet,
dominée par les
"clans",
qui matérialisent de fortes
solidarités familiales ou régionales. Cette situation opaque
pourrait retarder la
modernisation et la démocratisation de la vie
politique
, si l'on en juge par les scandales retentissants qui
émaillent la vie politique de l'Azerbaïdjan. Ces dernières
années ont néanmoins permis certains incontestables acquis
(relative liberté de la presse, organisation d'élections
pluralistes, émergence d'une opposition parlementaire).
2. A quand la normalisation au Nagorny-Karabakh ?
Entre 1988 et mai 1994 -date du
cessez-le-feu signé
à Bichkek
, au Kirghizistan- la guerre du Nagorny-Karabakh a fait
plus de 20 000 morts.
Cette grave question a été confiée à l'Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et,
dans ce cadre diplomatique, au
"groupe de Minsk",
coprésidé par la France, les Etats-Unis et la Russie.
Depuis le printemps 1994, les troupes arméniennes contrôlent
un
cinquième du territoire de l'Azerbaïdjan
. Le pays compte
désormais
un million de réfugiés
, qui aggravent les
difficultés sociales de l'Azerbaïdjan, confronté, comme tous
les pays de l'espace ex-soviétique, aux difficultés de la
transition économique.
Les pourparlers de paix au sujet du Haut-Karabakh ont fait peu de
progrès depuis le cessez-le-feu de mai 1994, par ailleurs relativement
respecté. Le dialogue direct qui existait jusqu'alors entre responsables
azerbaïdjanais et arméniens a été rompu en
décembre 1996, lors du sommet de l'OSCE à Lisbonne, quand fut
proposé le soutien au principe de l'intégrité territoriale
de l'Azerbaïdjanais, assorti d'une large autonomie pour le Karabakh. Le
dossier est aujourd'hui envenimé par les livraisons d'armes russes
à l'Arménie, et affecte les relations entre l'Azerbaïdjan et
la Turquie, jugée par Bakou trop modérée dans la question
du Nagorny-Karabakh.
Les négociations relatives au conflit pourraient être
affectées par les récents changements politiques en
Arménie : le nouveau Président de la République, M. Robert
Kotcharian, originaire du Karabakh, et "président" de la
République autoproclamée du Nagorny-Karabakh de 1994 à
1997, héros de la guerre contre l'Azerbaïdjan, pourrait adopter une
position intransigeante dans les négociations. Notons que le
précédent Président de l'Arménie, M. Ter
Petrossian, avait été contraint à démissionner, en
février 1998, pour s'être déclaré favorable à
des concessions à l'égard de l'Azerbaïdjan.
Il n'est donc pas exclu qu'un certain raidissement de la position
arménienne pèse sur le succès des négociations en
cours. En effet, les positions des Parties au conflit paraissent, à ce
jour, difficilement conciliables.
3. Une politique étrangère soumise à des tensions régionales importantes
La politique étrangère de l'Azerbaïdjan
s'inscrit dans un environnement régional délicat, et est
influencée à la fois par le souci d'échapper à la
tutelle de Moscou, et par les tensions dues au conflit du Nagorny-Karabakh.
. Les
relations avec la Russie
demeurent affectées par les
traumatismes hérités des affrontements violents entre troupes
soviétiques et la population de Bakou en janvier 1990, et par le souci
de manifester l'indépendance de l'Azerbaïdjan à
l'égard de Moscou. Ainsi l'Azerbaïdjan refuse-t-il le retour des
troupes russes sur le territoire de la république, et cherche-t-il
à instaurer des relations privilégiées avec les Etats-Unis
et l'Europe. La Russie souhaite cependant garder une certaine
modération dans les différents contentieux qui l'opposent
à Bakou compte tenu de l'intérêt déterminant que
présentent, pour Moscou, la question du tracé des oléoducs
et la part des sociétés russes dans l'exploitation du
pétrole de la mer Caspienne.
. Les bonnes relations qu'entretient l'Azerbaïdjan avec l'
Occident
participent de la volonté de Bakou de conduire une diplomatie
indépendante. Ainsi s'explique la domination des compagnies
américaines et britanniques au sein du consortium AIOC,
l'Azerbaïdjan espérant ainsi se protéger des ambitions
russes. L'Europe est également un interlocuteur important pour Bakou,
qui cherche ainsi à diversifier ses partenaires occidentaux. C'est dans
cette logique que s'inscrivent les relations entre l'Azerbaïdjan et la
France, à laquelle le président Aliev a, en décembre 1993,
réservé son premier voyage à l'étranger, et
où il a séjourné sept fois depuis son élection,
dont deux fois en voyage officiel.
. Les relations avec la
Turquie
et l'
Iran
sont aujourd'hui
très influencées par le conflit du Karabakh.
Dès les prémices de la désagrégation de l'URSS,
l'Azerbaïdjan devint le terrain d'une
lutte d'influence assez vive
entre la Turquie et l'Iran
. Pour séduire l'Azerbaïdjan chiite,
l'Iran mit alors en avant son indépendance à l'égard tant
de la Russie que des Etats-Unis, et relégua au second plan sa situation
religieuse.
Les arguments de la Turquie -démocratie parlementaire, économie
de marché, appartenance à l'OTAN et, surtout, connivences
culturelles avec l'Azerbaïdjan- pesaient à l'évidence plus
lourd. En effet, premier Etat à reconnaître l'indépendance
de l'Azerbaïdjan, la Turquie fut, dès 1991, érigée en
modèle par Bakou, comme l'illustre de manière symbolique le choix
de remplacer l'alphabet cyrillique par l'alphabet latin (et non par l'alphabet
arabe, comme le souhaitait l'Iran). L'élection du Président
Eltchibey, en 1992, scella la lune de miel entre les
deux "frères
turcophones",
alors présentés comme "une nation, deux Etats"
-même si la langue azérie est considérée par les
spécialistes comme aussi éloignée du turc que l'espagnol
du portugais.
Les relations avec la Turquie s'essoufflèrent cependant quelque peu
après le renversement du président Eltchibey,
parallèlement au
rapprochement diplomatique entre l'Iran et
l'Azerbaïdjan
. Ainsi l'Iran, dont les compagnies ont été
exclues, à la demande des Etats-Unis, du principal contrat
pétrolier, a-t-il pu participer aux troisième et cinquième
consortiums ("Chahdeniz" et "Lenkoran"), tandis que les relations commerciales
entre l'Iran et l'Azerbaïdjan se consolidaient. Cette évolution est
due à la déception inspirée à l'Azerbaïdjan
par la gestion turque du conflit du Karabakh, fondée sur un soutien
jugé trop modéré de la cause azérie. Notons que la
position équilibrée défendue par la Turquie à
l'égard du conflit du Karabakh tient, entre autres
considérations, au
souci de normaliser ses relations avec
l'Arménie,
notamment afin de faire prévaloir, pour acheminer
le pétrole azerbaïdjanais par oléoduc vers l'Ouest, un
tracé traversant le terrtitoire des deux belligérants,
l'Azerbaïdjan et l'Arménie, de préférence aux projets
de tracé intéressant la Géorgie et l'Iran. Ainsi la
question du pétrole (voir infra, 4) rejoint-elle celle de
l'instabilité politique de la région.
4. La réussite de la transition économique subordonnée à l'exploitation d'importantes ressources pétrolières
L'économie de l'Azerbaïdjan était considérée, à la fin de la période soviétique, comme l'une des moins développées de l'URSS. L'effort de guerre entrepris depuis la fin des années 1980, et les perturbations causées par le conflit du Nagorny-Karabakh, n'ont pas facilité la transition économique de l'Azerbaïdjan. Les difficultés héritées de la gestion soviétique incitent, par ailleurs, à compter sur les immenses ressources pétrolières pour financer le développement du pays.
a) Les handicaps hérités de l'URSS
Au moment de l'indépendance, l'économie de
l'Azerbaïdjan subissait les conséquences de ses performances
médiocres du temps de l'URSS. Le taux d'inflation était ainsi, en
1994, l'un des plus élevés de la CEI. Le déficit
budgétaire atteignait, à la même époque, 20 % du
PIB, et la monnaie nationale, le manat, avait chuté dans des proportions
très préoccupantes.
- L'
agriculture azerbaïdjanaise
, qui emploie encore presque un
tiers des actifs, produisait en 1990 21 % du raisin, 22 % du tabac, 5 % du
thé, et 3,5 % des fruits cultivés en URSS. Or ces cultures sont
tributaires de réseaux d'irrigation aujourd'hui obsolètes.
Quant à la viti-viniculture, introduite de manière autoritaire
entre 1960 et 1975, elle a pâti de la campagne antialcoolique de 1985. La
culture du coton a causé, comme en Ouzbékistan, de graves
dommages à l'environnement, en raison d'un usage très excessif de
pesticides. Le secteur du coton représente néanmoins quelque 20 %
des exportations de l'Azerbaïdjan.
- L'
industrie
est dominée par le
pétrole
: les
grands projets tendant à l'exploitation du pétrole de la
Caspienne, sur lesquels votre rapporteur reviendra ci-après (voir infra,
c), pourraient rendre à l'Azerbaïdjan, après plusieurs
décennies d'éclipse, l'importance économique -et
stratégique- qui était la sienne pendant la première
moitié du XXe siècle.
. Les
industries agroalimentaires
(conserves de fruits et
légumes, vin, caviar) et
textiles
, qui représentaient en
1991 45 % de la production industrielle de la République, ont connu une
baisse sensible, essentiellement en raison de la dislocation des flux
commerciaux au sein de l'espace ex-soviétique. Le redressement de ces
activités est subordonné à leur modernisation.
.
Les
industries mécaniques et électroniques
ont
perdu, avec la disparition de l'URSS, de nombreux débouchés, et
souffrent d'un manque de compétitivité certain.
.
Les
industries chimiques (
soude caustique, chlore, acide
sulfurique, engrais et produits élémentaires pour
détergents) devraient être substantiellement modernisées,
du fait de la pollution imputable à ces activités dans la
région de Soumgaït (capitale de la chimie azerbaïdjanaise),
pollution qui a atteint des proportions très inquiétantes.
En revanche, la
pétrochimie
pourrait connaître un
développement proportionnel aux espoirs suscités par les
ressources pétrolières de la mer Caspienne.
b) Les perturbations économiques dues au conflit du Nagorny-Karabakh
Le conflit qui, depuis la fin des années 1980, opposa
l'Azerbaïdjan à l'Arménie au sujet du Najorny-Karabakh, a
considérablement hypothéqué le déroulement de la
transition post-soviétique, en entraînant de
lourdes
dépenses militaires
et la
perte de terres agricoles
dans un
pays qui, principalement montagneux, en est relativement démuni. La
guerre a, de surcroît, causé un
afflux de
réfugiés
azéris
qui a
détérioré les conditions de vie dans les grandes villes,
aggravant notamment le problème du
logement
à Bakou
(capitale déjà démesurée avant le conflit : 2
millions d'habitants sur un total de 7,2 millions) et dans la cité
chimique de Soumgaït.
Par ailleurs, les difficultés dues au conflit du Haut Karabakh
contribuent à expliquer le retard pris par l'Azerbaïdjan dans la
mise en oeuvre des indispensables
réformes économiques
et,
plus particulièrement, dans la conduite des privatisations.
c) Le pari pétrolier
. Si les traces de la récession de 1991-1994 demeurent
profondes, l'Azerbaïdjan a amorcé, depuis 1996, un
tournant
favorable
, dont les signes sont un déficit budgétaire
réduit à 6 %, une inflation limitée à 5 %, la
stabilité du manat, et un taux de croissance de 5,7 % en 1997,
susceptible d'atteindre 8 % en 1998. Cette évolution positive est
due aux "bonus" pétroliers, qui font aujourd'hui de l'Azerbaïdjan
le
deuxième bénéficiaire d'investissements
étrangers de toute la CEI
.
Rappelons que, avant la seconde guerre mondiale, l'Azerbaïdjan produisait
23 millions de tonnes de pétrole brut par an, et couvrait
les
trois quarts des besoins de l'URSS
. La découverte de gisements en
Asie centrale et en Sibérie devait faire chuter la production
azerbaïdjanaise, à la fin de la période soviétique,
à 2,2 % de la production pétrolière de l'URSS. En 1996,
l'Azerbaïdjan ne produisait plus que 9 millions de tonnes de
pétrole.
La découverte d'
importantes réserves off shore
, qui
pourraient atteindre plusieurs dizaines de millions de tonnes par an,
confère à l'Azerbaïdjan une
importance économique
nouvelle
: ce pays pourrait ainsi retrouver une
place de premier plan
parmi les plus grands producteurs mondiaux de pétrole
, après
la Libye mais devant l'Algérie.
C'est pourquoi les Occidentaux, après plusieurs décennies
d'absence, ont manifesté un regain d'intérêt pour
l'Azerbaïdjan. En 1994, le
"contrat du siècle"
(8 milliards
de dollars), engage les plus importantes compagnies pétrolières
internationales, menées par British Petroleum et par Amoco, en vue de
l'exploitation de trois champs offshore situés en eau profonde
(Azéri, Chirag et Ouneshi). Puis d'autres contrats, en 1995 (2 milliards
de dollars) et 1996 (4 milliards de dollars), ont défini les conditions
de l'exploitation des champs de Karabakh et de Shah Deniz.
Dans le consortium international de la Caspienne (AMOK), créé
autour de la British Petroleum en 1994 pour la mise en oeuvre du "contrat du
siècle", la compagnie russe Lukoil n'a obtenu qu'une participation de 10
%. La Russie a cependant reçu une part plus importante dans le contrat
de Kyapaz, signé en juillet 1997.
Les versements acquittés par les compagnies en contrepartie de leur
entrée dans les consortiums s'élèveraient à
près de 900 millions de dollars. Ils ont probablement
évité à l'Azerbaïdjan de recourir à un
endettement excessif.
. La question du pétrole de l'Azerbaïdjan rejoint deux dossiers
géopolitiques majeurs : le statut juridique de la mer Caspienne et la
question du tracé des oléoducs destinés à
évacuer le pétrole de la région.
Le
statut juridique de la mer Caspienne,
encore
indéterminé à ce jour, commande, dans une large mesure, la
propriété des ressources pétrolières. Parmi les
Etats riverains -Russie, Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan et
Turkménistan- s'affrontent, en effet, deux interprétations du
droit international. L'Azerbaïdjan et le Kazakhstan seraient favorables
à un partage du sous-sol en secteurs précis, et
considèrent que les champs offshore situés au large de leurs
côtes relèvent de leur souveraineté. Cette position pose
toutefois un délicat problème de tracé des lignes de
séparation, le Turkménistan revendiquant les champs
d'Azéri et de Chirag, supposés dépendre de
l'Azerbaïdjan. La Russie, le Turkménistan et l'Iran revendiquent
l'assimilation de la mer Caspienne -la plus grande mer fermée du monde,
avec une superficie de quelque 400 000 km²- à un
lac
,
propriété commune des cinq Etats riverains
,
dont les ressources situées au-delà de 80 km des côtes
doivent, selon cette interprétation, être exploitées en
commun.
Plus récemment, Moscou aurait accepté un partage du sous-sol
marin en secteurs, à condition que l'Azerbaïdjan ne propose pas
d'autre solution d'évacuation que le pipeline qui passera par la Russie
pour acheminer le pétrole de Tenguiz, au Kazakhstan.
Le
tracé des oléoducs
constitue un autre enjeu
géopolitique majeur pour la Transcaucasie, à tel point que l'on
a pu parler de "guerre des oléoducs". En effet, détenir un
tronçon du réseau d'oléoducs permet au pays
traversé par les pipelines d'imposer ses conditions financières
aux compagnies pétrolières concernées. Par ailleurs, les
ressources pétrolières de la Caspienne ne valent que par leur
raccordement aux zones de consommation.
La question, encore pendante, du transit du pétrole de la Caspienne peut
donner lieu à plusieurs solutions conjointes. En effet, le passage par
la Russie (via la Tchétchénie vers Novorossisk et la mer Noire)
ne saurait constituer une solution exclusive, notamment pour des raisons de
capacité et d'instabilité politique. Un tracé par la
Géorgie vers le complexe portuaire de Poti-Soupsa est donc
envisagé par le consortium Amok. La seconde voie d'exportation vers
l'Ouest pourrait traverser la Turquie vers la Méditerranée (port
de Ceyhan), en contournant la Caspienne : cette solution présente
l'avantage d'éviter des régions politiquement instables.
Les négociations sur le tracé à venir des oléoducs
mettent en évidence
l'influence décisive de la Russie sur ce
dossier géopolitique majeur.
Le choix du tracé russe
fournirait peut-être à Moscou un prétexte imparable pour
cesser de soutenir l'Arménie
3(
*
)
dans le
conflit qui oppose celle-ci, à propos de la région du
Nagorny-Karabakh, à l'Azerbaïdjan. Il n'est donc pas établi
que la manne pétrolière puisse être d'un grand secours pour
apaiser les conflits qui déchirent la Transcaucasie ...
II. LE TRAITÉ D'AMITIÉ, D'ENTENTE ET DE COOPÉRATION DU 20 DÉCEMBRE 1993 : UN CADRE JURIDIQUE ADAPTÉ AU DÉVELOPPEMENT À VENIR DES RELATIONS BILATÉRALES
Le présent traité tend à inscrire les
relations entre la France et l'Azerbaïdjan dans un cadre juridique
adapté au contexte international issu de l'effondrement du communisme.
La situation stratégique de l'Azerbaïdjan, et l'enjeu que constitue
l'exploitation de ses ressources pétrolières, confèrent au
développement de nos relations bilatérales un
intérêt évident. De son côté,
l'Azerbaïdjan souhaite diversifier ses relations étrangères,
et confirmer, par l'instauration de relations étroites avec la France,
ses bonnes relations avec l'Europe occidentale.
De manière très classique, le traité du 20 décembre
1993, comparable aux autres traités d'amitié qui lient la France
aux pays de l'espace ex-soviétique
4(
*
)
, se
caractérise par la volonté d'asseoir les relations entre la
France et l'Azerbaïdjan sur des bases régulières, par la
fréquence des références à l'Europe, et par le
souci d'encourager les différents domaines envisageables de la
coopération bilatérale.
A. DES RELATIONS BILATÉRALES FONDÉES SUR DES RENCONTRES RÉGULIÈRES
. Le rapprochement entre la France et l'Azerbaïdjan se
fonde sur la
reconnaissance des mêmes valeurs universelles de
liberté, de démocratie, de droits de l'homme et de
libertés fondamentales.
Le préambule du traité se
réfère, à cet égard, à la charte des Nations
unies, et à la nécessité, pour la France et
l'Azerbaïdjan, de "fonder leurs relations sur la confiance et sur le
respect des valeurs universelles de liberté, de démocratie et de
justice".
. L'article 3 du présent traité renvoie à l'organisation
de "consultations régulières, aux niveaux appropriés",
entre la France et l'Azerbaïdjan, en vue d'harmoniser dans la mesure du
possible leurs positions et, le cas échéant, de mener des
"actions conjointes ou concertées". Ces consultations concernent, non
seulement les relations entre les deux pays, mais aussi "les questions
fondamentales concernant la sécurité et la coopération en
Europe".
A cet effet, l'article 3 prévoit une
réunion annuelle entre
ministres des Affaires étrangères des deux parties
(de telles
rencontres ont généralement lieu en marge de rencontres
internationales), ainsi que des rencontres, "en tant que de besoin", entre
représentants des ministères des Affaires
étrangères français et azerbaïdjanais. De telles
rencontres informelles ont lieu, dans la mesure du possible, une fois par an.
Par ailleurs,
un courant de visites au niveau ministériel se met en
place progressivement
(dont témoignent les séjours en France
des ministres azerbaïdjanais de la Justice et de la Culture, en avril
1996, puis du Directeur général de l'Aviation civile
azerbaïdjanaise, qui fait office de ministre des Transports, en juin
1997). Ces échanges seront en quelque sorte institutionnalisés
par la mise en place de la Commission économique bilatérale, en
juin 1998, qui réunira à échéances
régulières, à partir de cette date, les ministres
chargés des secteurs économiques et des Affaires
étrangères des deux Parties.
Notons que les visites, à Bakou, du ministre français des
affaires étrangères, en octobre 1996 et avril 1997, puis le
séjour en France, en janvier 1997, du président Aliev, auront
permis, dès avant l'entrée en vigueur du présent
traité, une certaine
intensification du dialogue politique entre la
France et l'Azerbaïdjan
. La visite du Président de la
République à Bakou, en septembre 1998, contribuera ainsi
très certainement à conforter ce dialogue.
. L'article 4 pose le principe de
consultations bilatérales
en
cas de situation constituant une "menace contre la paix", ou mettant en cause
les intérêts majeurs de sécurité de l'une des
parties. Ces stipulations renvoient aux responsabilités incombant
à la France en tant que coprésident du groupe de Minsk, dans le
cadre des négociations relatives au conflit du Karabakh. Il convient,
à cet égard, de souligner que l'article 2 du présent
traité pose le principe de l'
inviolabilité des
frontières
. Dans le même esprit, l'article 5 invite la France
et l'Azerbaïdjan à se concerter au sein des
organisations
internationales
dont elles sont membres. Relevons, sur ce point, que
l'Azerbaïdjan est membre de l'OSCE (Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe) et de l'ONU,
signataire du Partenariat pour la paix de l'OTAN (ce pays participe donc aux
sessions du CCNA), et dispose du statut d'invité spécial du
Conseil de l'Europe depuis juin 1996. Ce pays appartient en outre à la
CEI (Communauté des Etats indépendants) et à certaines
organisations régionales : zone de coopération économique
de la mer Noire, Organisation de coopération économique, qui
regroupe, autour de la Turquie, de l'Iran et du Pakistan, l'ensemble de l'Asie
centrale, et Organisation de la Conférence islamique.
B. DE FRÉQUENTES RÉFÉRENCES À L'EUROPE
Comme tous les traités d'amitié, d'entente et de
coopération qui nous lient à nos partenaires
ex-soviétiques, le présent traité se caractérise
par de fréquentes références à l'Europe, qu'il
s'agisse de l'Union européenne ou de la Conférence sur la
sécurité et la coopération en Europe (aujourd'hui OSCE).
. Ainsi l'article 8 renvoie-t-il à l'édification de
l'Union
européenne
et, plus particulièrement, à la mise en
oeuvre de la
politique étrangère et de sécurité
commune,
présentée comme destinée à apporter
une "contribution essentielle à la stabilité du continent et du
monde entier". En vertu de l'article 6, la France s'engage à favoriser
le développement de liens entre l'Union européenne et
l'Azerbaïdjan, et rappelle que les engagements souscrits par la France en
vertu de traités bilatéraux doivent respecter les
compétences de l'Union européenne.
Notons que l'Union européenne et l'Azerbaïdjan ont signé, le
22 avril 1996, un
Accord de partenariat et de coopération
destiné à se substituer à l'accord de commerce conclu en
1989 entre l'URSS et la CEE. L'accord de 1996 instaure un partenariat
fondé sur un
dialogue politique régulier
, et
définit de vastes domaines de coopération. Les stipulations
commerciales comportent la clause de la nation la plus favorisée en
matière tarifaire, et prohibent toute restriction quantitative et toute
discrimination commerciale. Cet accord constitue un accord non
préférentiel, sans clause vers une zone de libre-échange.
Rappelons également que l'Union européenne est le
principal
bailleur de fonds de l'Azerbaïdjan
. Ce pays a ainsi reçu 50
millions d'Ecus entre 1991 et 1996. Les secteurs d'intervention concernent le
soutien à l'Etat de droit, aux services sociaux, aux réformes
économiques et, surtout, au secteur de l'énergie. En 1996-1999,
le soutien de Bruxelles représentera 32 millions d'Ecus.
L'Azerbaïdjan bénéficie également de programmes
transnationaux relatifs aux réseaux de transport et à
l'énergie (gestion des oléoducs et des gazoducs). Par ailleurs,
l'aide humanitaire européenne
s'est élevée, entre
1993 et 1995, à 30 millions d'Ecus.
. La coopération à laquelle l'article 7 invite les deux parties
dans le cadre de
l'OSCE
(le présent traité se
réfère à la CSCE en raison de la date de sa signature)
vise à favoriser la
prévention des conflits,
et à
conforter
le processus de
désarmement
. Mentionnons,
à cet égard, que l'Azerbaïdjan est un Etat non doté
d'armes nucléaires, partie au traité FCE (Forces conventionnelles
en Europe) et au traité sur l'interdiction des armes chimiques.
L'Azerbaïdjan a également souscrit au document de Vienne de l'OSCE
(1994) sur les mesures de confiance entre les Etats membres.
C. UNE COOPÉRATION BILATÉRALE À ENCOURAGER
Les articles 10 à 18 du présent traité concernent les différents secteurs de la coopération bilatérale que la France et l'Azerbaïdjan envisagent de développer.
1. Coopération militaire
L'article 10 vise le développement et
l'approfondissement des contacts bilatéraux dans le domaine militaire,
encore quasiment inexistants.
Les besoins de l'Azerbaïdjan sont, dans ce secteur, très
importants, du fait de la désorganisation liée à la
disparition de l'URSS, et sont apparus très clairement du fait des
difficultés rencontrées par les troupes azerbaïdjanaises
dans le cadre du conflit du Nagorny-Karabakh.
En 1991, dans les premiers jours de l'indépendance, une armée
nationale, subordonnée au chef de l'Etat, a été
créée à partir de la nationalisation des
équipements de la 4e armée soviétique stationnée en
Azerbaïdjan, et du rappel des 140 000 conscrits servant en URSS
(l'ensemble équivalant à deux bataillons). En août 1992,
l'aggravation de la situation au Karabakh a justifié un appel à
l'assistance de la Turquie,
ainsi qu'aux officiers en retraite
volontaires. En novembre 1993, la réorganisation des forces,
décidée par le président Aliev, s'est appuyée sur
un nouvel appel à l'assistance turque et à 10 000 anciens
d'Afghanistan, ainsi que sur la formation d'unités de volontaires. En
1992, un accord avec la Turquie avait permis le partage de la flottille de la
Caspienne, 25 % de la flotte et de l'équipement revenant à
l'Azerbaïdjan.
Les difficultés auxquelles se heurte l'armée azerbaïdjanaise
tiennent principalement à un
faible taux de réponse à
l'appel
et à une désertion importante, l'un et l'autre
imputables à la guerre. Le manque d'entraînement et l'insuffisance
des effectifs d'officiers constituent également des lacunes
majeures
5(
*
)
.
2. Coopération dans le domaine économique
Les articles 11 et 12 encouragent le développement de
la coopération économique franco-azerbaïdjanaise.
.
L'article 11 rappelle la priorité que constituent, pour
l'économie de l'Azerbaïdjan, les secteurs de l'
agriculture
,
dont la modernisation est un problème urgent, et de
l'
énergie
civile-
en dépit de l'importance de son
potentiel pétrolier, l'Azerbaïdjan est confronté à
l'insuffisance de ses ressources en électricité, face à la
demande croissante de l'industrie. L'article 10 mentionne également les
domaines de la
recherche
et de l'
espace
.
.
L'article 12 pose le principe de la contribution française
à la
formation des acteurs de la vie économique et sociale
en Azerbaïdjan et, notamment, à la
formation des cadres
azerbaïdjanais, en vue de favoriser le développement d'une
économie de marché. Notons que la France participe assez
régulièrement à des actions de formation dans le domaine
de l'économie et de la gestion, qui intéressent la transition
post-communiste dans certains pays de l'ex-URSS (cf, entre autres exemples, le
remarquable précédent que constitue le "mastère
franco-russe de management international, créé dans le cadre de
la Chambre de commerce et d'industrie de Paris au sein de l'Académie du
commerce extérieur de Russie, et qui forme chaque année aux
techniques de gestion françaises une quarantaine d'étudiants
russes francophones, destinés à devenir les futurs cadres des
entreprises françaises présentes sur le marché russe). De
telles initiatives méritent que la France y consacre des moyens
substantiels, car elles contribuent tant à enrichir les échanges
commerciaux entre la France et les pays de l'ancien espace soviétique,
qu'à promouvoir l'influence linguistique et culturelle de la France.
.
L'article 12 vise également à "améliorer les
conditions de l'activité des entreprises de chaque partie sur le
territoire de l'autre partie", et, dans cette perspective, à encourager
les
investissements
entre la France et l'Azerbaïdjan. Un accord
relatif à l'encouragement et à la protection réciproques
des investissements devrait être prochainement signé par les deux
pays.
Les ressources pétrolières de l'Azerbaïdjan constituent,
bien évidemment, un enjeu favorable au développement de nos
investissements dans ce pays. Nos entreprises pétrolières,
absentes du premier contrat de 1994, tentent aujourd'hui de rattraper un retard
regrettable. Elf a ainsi acquis une participation de 10 % dans le
troisième contrat pétrolier, pour participer au consortium
créé pour l'exploration du gisement de "Chahdeniz", et 5 %, ainsi
que la qualité d'opérateur principal, dans le cinquième
contrat (Lenkoran), auquel Total participe à hauteur de 10 %. Ce dernier
contrat est le plus important signé à ce jour par une compagnie
française en vue de l'exploitation du pétrole de la Caspienne. Il
pourrait, si la phase d'exploration donne des résultats favorables,
représenter un investissement de 1,5 milliard de dollars.
D'autres entreprises françaises souhaitent participer à des
secteurs déterminants du développement de l'Azerbaïdjan :
rénovation du système d'alimentation en eau de Bakou (candidature
Degremont-Lyonnaise des Eaux), infrastructures (construction de
l'aéroport du Nakhitchevan : offre Dumez-GTM ; modernisation de
l'aéroport de Bakou-Poti), transports aériens (vente d'Airbus) ;
développement de l'industrie du ciment (offre Lafarge), et de
l'énergie électrique (projet Entrepose de construction de huit
mini-centrales en cinq ans).
Le projet Lafarge constituerait le premier investissement français
important en dehors du pétrole. Enfin, entre autres secteurs
économiques susceptibles d'être "dopés" par la manne
pétrolière, mentionnons le commerce de luxe. L'ouverture d'un
magasin Pierre Cardin et de parfumeries à Bakou pourrait donc profiter
de l'émergence d'une clientèle à hauts revenus.
D'autres projets concernent la construction d'une sucrerie, la
réhabilitation de brasseries, et, à un stade moins avancé
des négociations, la construction d'une fabrique de pâte à
papier à partir du coton, ainsi que d'une unité de
pétrochimie.
.
La coopération dans le domaine de l'
environnement
,
visée par l'article 15, s'inscrit également dans la
coopération économique entre la France et l'Azerbaïdjan.
Rappelons que les principaux enjeux de la protection de l'environnement dans ce
pays sont, d'une part, la rénovation de l'industrie chimique, dont le
délabrement constitue un risque sanitaire majeur pour les populations
proches du complexe de Soumgaït, et, d'autre part, la modernisation des
méthodes de culture du coton, un usage excessif de pesticides à
l'époque soviétique ayant eu des conséquences graves sur
l'état des sols. Mentionnons aussi le défi que constituent la
pollution de la Caspienne et le fait que l'eau courante des principales villes
soit impropre à la consommation.
3. Coopération culturelle
L'article 14 vise le renforcement de la coopération
bilatérale dans les domaines de l'enseignement, de la culture, de la
science et de la technique. Il mentionne non seulement les échanges
artistiques classiques, mais aussi la coopération dans les domaines des
médias, du sport et du tourisme.
Notons que, si l'Azerbaïdjan ne se caractérise pas par une
francophonie active, contrairement à la Moldavie ou à
l'Arménie, le
français est la troisième langue
étrangère,
après le russe et l'anglais.
66 000 élèves environ, répartis entre 399
écoles, et 2 895 étudiants de l'enseignement supérieur,
étudient notre langue. On compte en Azerbaïdjan près de 1
000 professeurs de français. Un Bureau de la Coopération
linguistique et éducative a été constitué
auprès de l'Ambassade de France en avril 1995. Depuis
l'été 1997, RFI est diffusé en permanence sur modulation
de fréquence à Bakou. C'est, d'après les informations
transmises à votre rapporteurs, l'une des radios les plus
écoutées en Azerbaïdjan.
Le budget consacré par la France à la
coopération
culturelle
avec l'Azerbaïdjan reste faible (2,7 millions de francs en
1998), mais augmente régulièrement, puisqu'il représentait
1,9 million de francs en 1996. Les actions financées sur ce budget
concernent essentiellement
l'aide à la formation des professeurs de
français
, ainsi que l'attribution de
bourses
et
l'organisation de
séminaires de formation
. Notons, entre autres
actions, les programmes de coopération conduits entre
l'Université d'Etat et celles de Nice et de Grenoble, et entre les
Instituts d'études politiques de Grenoble et Bordeaux et l'Institut de
politologie de Bakou. Certains projets concernent également les
échanges artistiques classiques (organisation d'une exposition de
peinture contemporaine azerbaïdjanaise à Paris, au printemps 1998,
projection de films azerbaïdjanais au Festival cinématographique
des trois continents de Nantes ...).
La
coopération scientifique et technique
dispose d'un budget de
1,24 million de francs, consacré à des actions de formation
d'ingénieurs du pétrole, de recyclage des diplomates et de
formation des architectes.
4. Coopération institutionnelle
De manière classique, le présent traité
vise à renforcer :
- la coopération judiciaire entre la France et l'Azerbaïdjan (cet
aspect de la coopération bilatérale fait l'objet d'une demande
appuyée de la part de l'Azerbaïdjan) ;
- la coopération en matière de police (lutte contre le terrorisme
international, trafic de stupéfiants, contrebande, trafic illégal
d'oeuvres d'art) ;
- les jumelages (l'accord de jumelage signé en 1979 entre Bakou et
Bordeaux n'a pas permis, à ce jour, d'amorcer une véritable
coopération entre ces deux villes) ;
- la coopération entre organisations politiques, sociales et syndicales ;
- la coopération interparlementaire.
Notons, sur ce dernier point, qu'un
groupe d'amitié
France-Azerbaïdjan a été constitué à
l'Assemblée Nationale, et que le dynamisme du groupe sénatorial,
qui couvre les relations interparlementaires avec la Géorgie et
l'Azerbaïdjan, mérite d'être souligné.
CONCLUSIONS DU RAPPORTEUR
Le présent traité est donc susceptible de confirmer l'intérêt que porte la France à l'Azerbaïdjan, dans un contexte économique dont il paraît superflu de souligner l'importance. Aussi convient-il d'encourager toute initiative susceptible de contribuer au renforcement de la présence française sur un marché très prometteur, qui revêt aujourd'hui une dimension stratégique évidente, et de participer ainsi à la difficile transition post-communiste de l'Azerbaïdjan.
EXAMEN EN COMMISSION
Votre commission des affaires étrangères, de la
défense et des forces armées a examiné le présent
projet de loi au cours de sa réunion du 6 mai 1998.
A l'issue de l'exposé du rapporteur, M. Pierre Biarnès a
insisté sur le rôle essentiel de la Russie dans le conflit du
Nagorny-Karabakh, et sur l'importance stratégique que revêt, pour
Moscou, la question du tracé des oléoducs. M. André Dulait
a, à cet égard, rappelé le soutien militaire
apporté par la Russie à l'Arménie dans le cadre du conflit
du Nagorny-Karabakh, soulignant l'importance de la Transcaucasie dans la
politique étrangère russe. Puis M. Hubert Durand-Chastel a
relevé la présence, en Azerbaïdjan, de nombreux cadres
francophones formés lors de l'expansion soviétique en Afrique, et
qui peuvent aujourd'hui contribuer au rayonnement du français en
Azerbaïdjan.
M. Xavier de Villepin, président, ayant rappelé les explications
apportées par l'ancien président Ter Petrossian sur la position
de l'Arménie dans le conflit du Nagorny-Karabakh, M. André Dulait
a insisté sur l'ampleur des défaites infligées aux troupes
azerbaïdjanaises par les forces arméniennes.
M. Xavier de Villepin, président, a alors mentionné le rôle
des sociétés pétrolières françaises dans
l'exploitation à venir du pétrole de la mer Caspienne. A cet
égard, M. André Dulait a, à la demande de M. Xavier de
Villepin, président, commenté le débat en cours sur le
statut juridique de la Caspienne, qui détermine la répartition
des ressources pétrolières entre les pays riverains, et qui
rejoint, a souligné le rapporteur, les débats sur le tracé
des oléoducs.
Puis la commission a, suivant les conclusions du rapporteur, approuvé le
projet de loi qui lui était soumis.
PROJET DE LOI
(Texte proposé par le Gouvernement)
Article unique
Est autorisée la ratification du traité d'amitié, d'entente et de coopération entre la République française et la République d'Azerbaïdjan, signé à Paris le 20 décembre 1993, et dont le texte est annexé à la présente loi 6( * ) .
ANNEXE -
ETUDE D'IMPACT 7(
*
)
I - Etat de droit et situation de fait existants et leurs
insuffisances
Le traité d'amitié, d'entente et de coopération est le
premier accord soumis à ratification signé avec
l'Azerbaïdjan, jeune République née en 1991.
Il est à noter que ce pays est désireux de négocier et de
conclure avec ses partenaires des accords intergouvernementaux dans tous les
domaines, afin de remplacer les textes hérités de l'Union
Soviétique dont la prolongation est considérée comme
attentant à l'honneur national.
II - Bénéfices escomptés
L'Azerbaïdjan est un pays encore très centralisé, où,
en dépit de réformes économiques rigoureuses, l'initiative
privée reste marginale. Les grands contrats, en particulier, ont un
caractère politique et sont supervisés directement par le Chef de
l'Etat.
La ratification du Traité d'amitié, d'entente et de
coopération sera appréciée par la partie
azerbaïdjanaise comme un geste politique de nature à favoriser le
développement des relations bilatérales, y compris sur le plan
économique.
Nous en attendons donc un impact stimulant pour nos relations commerciales avec
l'Azerbaïdjan, et un
bénéfice économique
important compte tenu des données suivantes :
1. L'Azerbaïdjan, grâce aux découvertes
pétrolières faites dans la mer Caspienne, devrait devenir un
marché porteur dès le début du siècle prochain
:
- Depuis 1994, l'Azerbaïdjan a signé cinq grands contrats
pétroliers, dont un d'exploitation appelé par la profession
pétrolière "contrat du siècle", et quatre d'exploration.
Ils impliquent une participation à la mise en valeur de la mer Caspienne
des plus grandes compagnies pétrolières internationales.
- Des estimations minimales, fondées sur des projections se limitant aux
seules réserves prouvées couvertes par le "contrat du
siècle", prévoient que l'Azerbaïdjan disposera d'une
production
minimale
de 35 millions de tonnes par an en l'an 2010 (1/3 de
la production du Koweït) et, sur quinze ans, de
recettes de
trésorerie estimées à 80 milliards de dollars
.
- Ces recettes pourraient être doublées, voire triplées, si
les quatre contrats d'exploration signés à ce jour aboutissent
à une mise en exploitation des gisements prospectés. Elles
pourraient encore augmenter si, comme l'Azerbaïdjan l'espère, les
recherches géologiques en cours ouvrent la voie à de nouveau
contrats d'exploration.
2. Les contrats pétroliers devraient induire deux séries
d'investissements étrangers, ainsi qu'une hausse de la consommation
intérieure
:
- en amont, dans la mesure où l'Azerbaïdjan doit préparer
dès maintenant les conditions de l'exploitation
pétrolière, dont les premières productions sont attendues
fin 1997 : il s'agit d'abord de la construction ou de la réfection des
voies d'évacuation des hydrocarbures, qui sont actuellement
insuffisantes. On prévoit notamment la construction d'un oléoduc
vers la Géorgie et la mer Noire, ainsi que la modernisation de
l'oléoduc qui relie actuellement l'Azerbaïdjan à la Russie.
On prévoit également la construction de stockages
pétroliers et d'autres infrastructures permettant la circulation des
hommes et du matériel nécessaires à la prospection et
à l'exploitation.
- en aval, dans la mesure où l'Azerbaïdjan veut utiliser ses
recettes à la réhabilitation de ses réseaux de
communication, de son patrimoine urbain et de ses industries traditionnelles,
comme celle du coton ou du ciment.
- en outre, le gouvernement prévoit de relever le niveau de vie d'une
population durement affectée par la récession des années
91-94 et par le conflit du Haut-Karabakh (un million de
réfugiés). Une partie des recettes pétrolières sera
affecté au soutien de la consommation intérieure, y compris la
consommation de luxe qui est déjà stimulée par la
présence du personnel des compagnies pétrolières.
L'Azerbaïdjan peut donc devenir un marché important de la CEI
pour la France
, surtout si nous parvenons à augmenter notre part de
marché, qui n'est pas négligeable : 1 à 2 % si l'on compte
le commerce entre l'Azerbaïdjan et ses voisins, mais 4 à 8 % si
l'on ne considère que les échanges hors de l'espace
régional immédiat (CEI, Iran, Turquie). C'est une part
inférieure à l'Allemagne et à la Grande-Bretagne, mais
comparable à celle des Etats-Unis et de l'Italie.
3. Nos entreprises ont pris conscience du potentiel azerbaïdjanais
:
Elles travaillent déjà, non seulement à maintenir, mais
à augmenter notre part de marché. Elles sont présentes sur
des créneaux porteurs :
a) dans le secteur du pétrole
: Elf et Total s'emploient à
rattraper le retard pris au départ de la compétition entre les
compagnies pétrolières, retard qui explique leur absence du
premier des cinq contrats signés par l'Azerbaïdjan. Elf a acquis
une participation de 10 % dans le troisième contrat, et le statut
d'opérateur, avec 65 % des parts, dans le cinquième contrat, dit
de "Lenkoran". Total y participe à hauteur de 10 %.
Elf prévoit des investissements importants sur le gisement de Lenkoran,
à hauteur d'au moins
1,5 milliard de francs,
si la prospection
donne des résultats positifs.
b) dans les secteurs d'investissements induits :
Nos entreprises se sont portées candidates dans un grand nombre de
secteurs clés du développement de l'Azerbaïdjan :
réhabilitation du système d'alimentation en eau de Bakou, une des
plus grandes villes de l'espace CEI (offre Degremont/Lyonnaise des Eaux) ; la
construction de l'aéroport du Nakhitchevan, enclave azerbaïdjanaise
entre l'Arménie et l'Iran (offre Dumez/GTM) ; la modernisation de
l'aéroport de Bakou (offre Thomson/CSF) ; la rénovation du
parc aérien (ventes d'Airbus en location-vente) ; la construction de
l'oléoduc Bakou-Poti ; la reprise des cimenteries (offre Lafarge) ; le
commerce de luxe (ouverture d'un magasin Pierre Cardin à Bakou), pour ne
citer que les secteurs les plus prometteurs dans l'immédiat.
Conclusion
: le Traité d'amitié, d'entente et de
coopération soumis à ratification ne se contente donc pas de
sanctionner le dialogue politique bilatéral établi entre nos deux
pays ; il peut avoir une réelle incidence sur nos investissements dans
ce pays. Ceux-ci, à leur tour, peuvent avoir un impact significatif sur
la santé de quelques-unes de nos grandes entreprises,
pétrolières notamment. Ils peuvent également engendrer un
courant d'échange qui impliquera nos entreprises de travaux publics,
ainsi que nos petites et moyennes entreprises, avec des retombées
positives pour l'emploi en France.
1 Michèle Kahn et Hervé Gicquiau, Azerbaïdjan, Le courrier des pays de l'Est, n° 397, mars-avril 1995.
2 Charles Urjewicz, Les évolutions intérieures : du rêve démocratique aux dérives totalitaires ; Arménie-Azerbaïdjan-Géorgie : l'an V des indépendances, Documentation française, 1996 .
3
Edouard Thévenon,
Le Figaro,
8
avril 1998 (Matières premières et politiques dans l'ex-URSS).
4
Des traités d'amitié, d'entente et de
coopération comparables au présent traité ont
été signés avec les quinze ex-républiques
soviétiques, à l'exception du Tadjikistan : Arménie,
Azerbaïdjan, Belarus, Estonie, Lettonie, Lituanie, Géorgie,
Kazakhstan, Kirghizistan, Moldavie, Ouzbékistan, Turkménistan,
Russie et Ukraine. Sont, à ce jour, entrés en vigueur les
traités d'amitié conclus avec la Russie, l'Ukraine,
l'Arménie, l'Estonie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Lettonie, la
Lituanie, la Moldavie, l'Ouzbékistan et le Turkménistan.
5
Voir notamment Claire Mouradian,
Les forces armées des
Etats de Transcaucasie, Problèmes politiques et sociaux n° 718,
série Russie n° 117.
6
Voir le texte annexé au document Sénat
n°349 (1997-1998).
7
Texte transmis par le Gouvernement pour l'information des
parlementaires.