- État civil :
- Né le 14 mai 1780
Décédé le 30 mars 1847
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Pair de France
- Seconde Restauration - Nommé à la Chambre des pairs par Louis XVIII le 17 août 1815
Pair de France
POLIGNAC (AUGUSTE-JULES-ARMAND-MARIE, PRINCE DE), pair de France et ministre, né à Paris le 14 mai 1780, mort à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) le 30 mars 1847, frère aîné du précédent, partagea jusqu'à l'époque de la Restauration les dangers de son existence accidentée. Après avoir émigré avec sa mère, il entra au service de la Russie, puis vint rejoindre, en 1800, le comte d'Artois en Angleterre. Entraîné avec son frère, par Pichegru, dans le complot de Georges Cadoudal, il fut condamné à deux ans de prison, fut détenu arbitrairement pendant huit années, ne dut la liberté qu'à la chute de l'empire, et, au retour des Bourbons, fut décoré des ordres du roi et nommé maréchal de camp. Chargé alors par Louis XVIII de préparer un rapport sur l'état des esprits, il écrivait au roi, le 11 juillet 1814 : « J'ai remarqué que l'esprit public était visiblement détérioré; aux premiers élans d'enthousiasme et de joie n'a pas succédé cette heureuse confiance qui naît ordinairement des sentiments d'amour et d'obéissance. » Il remplit en outre les fonctions de commissaire extraordinaire à Toulouse, et fut nommé ministre plénipotentiaire à la cour de Bavière; mais il eu se rendit pas à ce dernier poste, suivit les Bourbons à Gand pendant les Cent Jours, et reçut de Louis XVIII, à la seconde Restauration, des pouvoirs illimités pour soumettre à l'autorité royale le Dauphiné et la Provence. Nommé pair de France le 17 août 1815, il hésita à prêter le serment exigé, parce que la formule lui semblait contraire aux intérêts de la religion; mais le roi et le pape levèrent ces scrupules, et M. de Polignac prit séance en 1816. La même année, il épousa une Anglaise, miss Campbell, riche héritière catholique d'Ecosse. Dévoué à la politique du comte d'Artois, il siégea jusqu'en 1818, sous la présidence de ce prince, dans un comité d'inspecteurs généraux chargé de surveiller et de diriger spécialement la garde nationale. Fait prince romain par le Saint-Siège en 1820, il fut appelé (1823) à l'ambassade de Londres, où il se remaria (1825) avec la marquise de Choiseul. Lorsque le ministère « constitutionnel » de M. de Martignac eut échoué dans sa tentative de conciliation entre les intérêts du trône et ceux de la Charte, ce fut M. de Polignac que Charles X appela, le 8 août 1829, à prendre le portefeuille des Affaires étrangères, auquel il joignit, le 17 novembre, la présidence du conseil des ministres. La haute impopularité du nouveau ministre faisait de sa nomination un véritable défi à l'opinion libérale. M. de Polignac suivit avec conviction une politique absolument contraire au sentiment public, aux tendances et aux aspirations de la France nouvelle. Cette politique aboutit aux Ordonnances de juillet 1830, contresignées par lui, et à la révolution qui consomma la chute de la branche aînée. Le chef du cabinet montra au milieu de l'insurrection une méconnaissance des événements et un aveuglement étranges; il n'hésita pas à donner les ordres les plus sévères pour réprimer le soulèvement populaire, et, n'ayant pu y réussir, il tenta de se réfugier en Angleterre. Mais il fut arrêté à Grauville, conduit au donjon de Vincennes, et traduit devant la cour des pairs, transformée en cour de justice. Pendant sa détention préventive il n'avait cessé d'étonner les commissaires de la Chambre par son attitude calme et presque souriante tout ce qui se passait lui paraissait une comédie de mauvais goût. « La responsabilité des ministres, disait-il, n'est qu'un corollaire de l'inviolabilité royale. On n'a pas respecté l'inviolabilité de Charles X, donc ses ministres ont cessé d'être responsables.» -«Quand me mettra-t-on en liberté ? » répétait-il sans cesse. Le 10 décembre, à huit heures du matin, les ex-ministres furent transférés de la prison de Vincennes à la prison du petit Luxembourg. Les débats s'ouvrirent le 15 décembre. Le prince de Polignac continua de montrer la même sérénité; ses réponses ne furent pas exemptes de dignité, mais les témoignages accusateurs furent accablants pour lui. M. Arago rapporta cette parole de M. de Polignac : « Si la troupe se joint au peuple, eh bien, il faut tirer aussi sur la troupe! » M. Persil prononça le réquisitoire, et M. de Martignac prit ensuite la parole pour défendre M. de Polignac son client : sa plaidoirie fut un chef-d'oeuvre de sensibilité éloquente. La peine de mort écartée, l'ancien président du conseil fut condamné, comme ses collègues, à la prison perpétuelle, à la dégradation de tous ses ordres et titres; on y ajouta, pour lui, la mort civile; il fut renfermé dans ce même fort de Ham, où il avait déjà été détenu ; il y resta jusqu'à ce que l'ordonnance d'amnistie du 29 novembre 1836 lui rendit la liberté. Il alla depuis lors fixer sa résidence en Angleterre et revint mourir en France (1847).
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Auguste-Jules-Armand-Marie
POLIGNAC
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