MONTALEMBERT René-Marc-Marie-Anne, comte de Montalembert

Pair de France

MONTALEMBERT (RENÉ-MARC-MARIE-ANNE, MARQUIS DE*), pair de France, né à Paris, le 10 juillet 1777, mort à Paris le 21 juin 1831, d'une famille de vieille noblesse du Poitou connue dès le XII^e siècle, fils du baron Jean- Charles de Montalembert qui fut maréchal de camp et mourut à l'île de la Trinité le 20 février 1810, émigra avec sa famille au moment de la Révolution, et commanda à l'armée des princes la légion qui portait son nom. En 1799, il prit du service dans l'armée anglaise, sous les ordres du général Jarry qui avait pour lui une estime particulière; il resta ensuite quatre ans en Egypte et aux Indes (1804-1808), puis fut employé, en Portugal et en Espagne, dans l'état-major de Wellington. Il prit part à l'expédition de l'île de Walcheren, et devint lieutenant-colonel en 1811. En 1814, ce fut lui qui fut chargé par le prince régent d'annoncer à Louis XVIII son avènement au trône, Il accompagna le roi en France, reçut de lui le brevet de colonel, la croix de Saint-Louis et celle de la Légion d'honneur, et fut nommé secrétaire d'ambassade à Londres. Ministre plénipotentiaire à Stuttgart (juillet 1816), puis à Copenhague (1819), pair de France (5 mars 1819), il dut quitter la diplomatie en 1820, sous le ministère du duc de Richelieu, à cause de son indépendance. Il menait d'ailleurs la vie à grandes guides, et sa fortune y sombra. Il assista assidûment aux séances de la Chambre des pairs, parla sur la guerre d'Espagne, sur la nouvelle loi électorale, sur l'indemnité des émigrés, et, eu mars 1826, soutint le rétablissement du droit d'aînesse ; selon lui, « le code, rédigé dans un esprit antimonarchique, devait être réformé; la loi républicaine ferait bientôt de la France une vaste garenne où chacun aurait son réduit; la loi nouvelle fonderait, au contraire, une classe intermédiaire, la classe politique, entre l'industrie, classe républicaine, et les fonctionnaires, classe qui pousse au pouvoir absolu. » Nommé ambassadeur à Stockholm, il fut appelé en France, au mois d'octobre de la même année, par la mort de sa fille. Le gouvernement de Juillet le révoqua (août 1830); il prêta néanmoins serment au nouveau régime, prit part à la discussion de la Charte, et mourut l'année suivante.

Note de la division des Archives :

*Le titre "marquis" est une erreur car il fait référence à un usage très bref d'un titre familial auquel il prétendait avant la Restauration. Le titre "comte" donné dans l'ordonnance de mars 1819 correspond à l'usage qui s'est imposé jusqu'à sa mort.