- État civil :
- Né le 10 mai 1746
Décédé le 28 juillet 1818
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Pair de France
- Cent-jours - Nommé à la Chambre des pairs par Napoléon le 2 juin 1815
Pair de France
MONGE (GASPARD, COMTE DE PELUSE), ministre, député au Conseil des Cinq-Cents et au Conseil des Anciens, membre du Sénat conservateur et pair des Cent-Jours, né à Beaune Côte-d'Or, le 10 mai 1746, mort à Paris le 28 juillet 1818, fils d'un marchand ambulant « qui ne dédaignait pas d'aiguiser les couteaux et les ciseaux des ménagères bourguignonnes », a dit Arago, fit de brillantes études au collège de Beaune où ses maîtres l'avaient surnommé puer aureus, s'adonna surtout aux applications scientifiques, construisit, à 14 ans, une Pompe à incendie supérieure à celles dont on faisait alors usage, et fut appelé à Lyon, par les Oratoriens, pour y professer la physique. On voulait le faire entrer dans l'ordre, mais les conseils de son père le ramenèrent à Beaune. Il y occupa ses loisirs au levé topographique de la ville. Ce travail fut remarqué par le lieutenant-colonel du génie Vignau, qui proposa au jeune Monge de le faire entrer à l'Ecole du génie à Mézières. Il accepta et, peu de temps après, chargé d'un calcul dont les éléments avaient été fournis par les professeurs de L'Ecole, il put présenter au commandant supérieur un travail qui contenait en germe la plupart de ses découvertes en géométrie descriptive. Nommé répétiteur de mathématiques, en l'emplacement de Bossut, il échangea ces fonctions, en 1772, contre celles de professeur, comme successeur de l'abbé Nollet. Admis à l'Académie des Sciences en 1780, il fut nommé, en 1783, en remplacement de Bezout décédé, examinateur des « gardes du pavillon » (élèves de marine) et publia, jusqu'au moment où contre son gré il entra dans la politique, nombre de travaux importants : Sur le calcul intégral des équations aux différences partielles (1784), dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, un Traité élémentaire de statique à l'usage des collèges de la marine (1788), Sur le système général des poids et mesures (1789), avec Lagrange et Borda; enfin les premiers volumes d'un Dictionnaire de physique de l'Encyclopédie méthodique... Le 12 août 1792, Monge fut appelé au poste de ministre de la Marine ; il occupa ces fonctions jusqu'au 13 avril 1793, et mit tout en oeuvre pour réorganiser les arsenaux et la flotte. Avec Berthollet et Fourcroy, il fit transformer le bronze des cloches en canons, indiqua un moyen pratique de produire l'acier, ordonna de recueillir le salpêtre dans les caves, etc. Il publia: Description de l'art de fabriquer des canons, fait en exécution de l'arrêt du comité de salut public du 18 pluviôse an II (1794), et Avis aux ouvriers en fer sur la fabrication de l'acier. Après sa sortie du ministère, il recueillit, dans une maison louée à cet effet, quelques élèves destinés au génie civil, à l'armée et à la marine, et leur donna des leçons de mathématiques, de géographie et de physique. Cet établissement devint, le 7 vendémiaire an III, l'Ecole centrale des travaux publics, et plus tard l'Ecole polytechnique. Le 9 brumaire suivant, Monge fut nommé professeur à l'Ecole normale. Après y être resté pendant les années 1794 et 1795, il fit partie de la commission chargée de recevoir et de conserver les monuments recueillis pendant la campagne de 1796. Présenté au général en chef : « Permettez-moi. lui dit Bonaparte, de vous remercier de l'accueil qu'un jeune officier d'artillerie reçut, eu 1792, du ministre de la Marine. Cet officier lui a conservé une profonde reconnaissance : il est heureux de vous présenter une main amie. » Depuis cette époque, Monge et Bonaparte se lièrent étroitement, et, en témoignage d'estime particulière, le général en chef de l'armée d'Italie chargea Monge et Berthollet de porter à Paris la ratification du traité de Campo-Formio. Quelques mois plus tard, Monge, Daunou et Florent furent envoyés à Rome pour y appliquer la Constitution de l'an III, et pour choisir les monuments des arts, des sciences et des lettres cédés à la Ré publique en vertu de l'armistice du 23 mai 1796. Dans une lettre à sa femme, datée de Rome le 6 fructidor an IV, Monge se plaignait « de la lenteur calculée que mettait le pape à en remplir les conditions, dans l'espoir d'un revers de l'armée française ». A son retour, il dut adresser aux ministres la lettre qui suit : « Citoyens ministres, j'ai été compris sur la liste des émigrés du département des Ardennes, où l'on est sur le point de vendre un petit bien appartenant à ma femme. Comme il est de notoriété publique que, quand la liste a été formée, j'étais ministre de la Marine; je vous prie de prononcer que le bien que je possède ne doit pas être considéré comme propriété nationale. » Elu, le 23 germinal au VI, député au Conseil des Anciens par le département des Bouches-du-Rhône, avec 99 voix (123 votants), et, le 27 du même mois, député de la Côte-d'Or au Conseil des Cinq-Cents, par 217 voix (274 votants), il siégea peu, car Bonaparte l'emmena avec lui en Egypte. Chargé de réunir une flottille équipée à Gènes, Monge ne rallia l'armée qu'en vue de Malte. Après la prise d'Alexandrie à laquelle il participa comme un simple soldat, il s'embarqua, avec Berthollet, sur des bateaux qui devaient remonter l'un des bras du Nil. Cette expédition n'était pas sans péril, et l'on essuya plusieurs fois le feu des mameluks. Le 14 juillet 1709 même, plusieurs barques furent prises et leurs équipages massacrés. Enfin on rejoignit Bonaparte le 21 juillet, le lendemain de la bataille des Pyramides, et Monge et Berthollet furent chargés de recueillir les objets précieux et rares qui se trouvaient au Caire. Peu de jours après, quand Bonaparte fonda l'Institut d'Egypte, Monge fut appelé à le présider. Il publia, en cette qualité, dans le nouveau journal la Décade égyptienne, la première explication scientifique du mirage. Il accompagna ensuite le général en chef a la recherche du canal que les Pharaons avaient fait creuser entre le Nil et la mer Rouge, commença même quelques travaux de sondage, et suivit Bonaparte en Syrie. Au cours de cette expédition, Mongo contracta une fièvre pernicieuse qui mit ses jours en danger. Le 22 août, il s'embarqua sur le Muiron avec Bonaparte, en route pour la France. Pendant la traversée, on crut apercevoir des voiles anglaises ; Bonaparte, ne voulant pas tomber vivant entre les mains de ses ennemis, chargea Monge de mettre le feu aux poudres, si l'on était attaqué. Le 9 octobre 1799, sans autre incident, ils débarquèrent à Fréjus. De retour à Paris, Monge publia l'édition fondamentale de sa Géométrie descriptive, qui avait d'abord paru dans le Journal des séances de l'Ecole normale. Après le 18 brumaire, il fut nommé membre du Sénat conservateur le 3 nivôse an VIII, puis membre de la Légion d'honneur le 9 vendémiaire an XII, et grand-officier de l'ordre le 25 prairial suivant. Directeur de l'Ecole polytechnique en 1802, créé comte de Péluse le 26 avril 1808, en souvenir de ses travaux dans l'isthme de Suez, Monge fut maintenu sous la première Restauration dans ses honneurs et dignités. Mais il accepta aux Cent-Jours la pairie impériale (2juin 1815), et Louis XVIII, au retour de Gand, le raya de la liste des membres de l'Institut et du personnel de l'Ecole polytechnique. Monge mourut en 1818. L'aînée de ses deux filles épousa M. Marey, dont le fils fut autorisé par Napoléon III à s'appeler Marey-Monge, comte de Péluse ; une autre se maria avec M. Eschassériaux, député à la Convention et au Corps législatif. En outre des ouvrages déjà cités, Monge a publié : cours de stéréotomie, dans le Journal de l'Ecole polytechnique (1794) : Précis des leçons sur le calorique et l'électricité (1805); Application de l'analyse à la géométrie (1795 et 1807); Application de l'algèbre à la géométrie (1809). Il a aussi collaboré à la Correspondance polytechnique et aux Annales de chimie,
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Gaspard MONGE
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