Le résumé
Près de 28 pourcents des espèces mondiales menacées d'extinction, plus de 15 milliards d'arbres coupés chaque année, 227 défenseurs de la nature assassinés l'an dernier, 114 millions de tonnes de plastique déversées annuellement dans l'environnement, des espèces exotiques envahissantes dont les méfaits sont estimés à 2?000 milliards de dollars depuis 1970, des instruments financiers ne tenant pas compte des services environnementaux des écosystèmes : les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le front de la diversité biologique. Au même titre que le changement climatique avant elle, l'érosion de la biodiversité est devenue une préoccupation majeure. En dépit de cette prise de conscience, les plans d'action mis en oeuvre par les États pour enrayer son déclin ne sont toujours pas à la hauteur des ambitions.
C'est dans ce contexte préoccupant que s'est tenu le congrès mondial de la nature organisé par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Marseille en septembre 2021, où une délégation de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable s'est rendue pendant deux jours. Si la communauté scientifique est unanime quant à la gravité des menaces pesant sur la biodiversité et un nombre croissant d'acteurs convaincu de l'urgence d'agir, force est de constater que les États peinent encore aujourd'hui à transcrire dans leurs corpus législatifs les mesures nécessaires et dans leurs budgets les moyens de financement adéquats.
Dans ce rapport d'information, la commission fait le point sur les convergences de vues qui ont émergé lors du congrès mondial de la nature, les évolutions statutaires de l'UICN et les motions adoptées en vue de préparer les échéances décisionnelles des COP15 et 26. Y sont également abordés les engagements pris par la France et d'autres acteurs non étatiques pour enrayer le déclin de la biodiversité. Le congrès mondial de la nature a contribué à inscrire la question de la biodiversité au plus haut des agendas politiques. Gageons désormais que les jalons posés dans la cité phocéenne permettront à la future stratégie nationale pour la biodiversité 2030 de ne pas être à nouveau un rendez-vous manqué.