Le résumé
Paralysée sur les crises syrienne, libyenne et vénézuélienne, l'ONU sert-elle encore à quelque chose? Fragilisé et remis en cause, le multilatéralisme a-t-il encore un sens?
C'est à ces questions qu'a voulu répondre la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat. Son rapport constate que le multilatéralisme se trouve aujourd'hui à un tournant de son histoire, face à un risque qui n'est peut-être pas tant de disparaître que de se transformer profondément et de s'éloigner des valeurs qui l'imprégnaient à l'origine.
Le repli stratégique des États-Unis, principalement préoccupés par la limitation de leurs engagements, l'obstructionnisme russe, en particulier sur la Syrie, et la montée en puissance de la Chine, qui promeut un multilatéralisme alternatif, au service de ses propres intérêts, remettent en cause les principes de protection des droits humains, au fondement de l'action multilatérale.
Bloquée par les rapports de force entre États sur la Syrie, la Libye ou le Vénézuela, l'ONU conserve pourtant toute son utilité sur bien des sujets. Forum où tous les pays du monde peuvent se rencontrer et se parler, l'organisation joue un rôle irremplaçable pour gérer certains conflits, apporter de l'aide humanitaire en cas de crises et inventer des réponses aux grands défis mondiaux (environnement, changement climatique, migrations, terrorisme...). L'ONU soutient notamment l'engagement de la France au Sahel pour lutter contre le terrorisme.
Telles sont les conclusions du rapport adopté par la commission des affaires étrangères et de la défense, qui met aussi en lumière la place et le rôle joué par la France à l'ONU. Malgré des moyens limités, notre pays conserve une grande influence aux Nations Unies, qui tient certes à son statut de membre permanent du Conseil de sécurité, mais aussi à l'importance de son engagement pour la promotion et la défense du multilatéralisme.