Le résumé
La situation sanitaire des outre-mer est bien souvent mal connue, quand elle n'est pas tout simplement négligée, ou insuffisamment prise en compte dans la définition des politiques de santé publique. C'est en partant de ce constat que la commission des affaires sociales a décidé de consacrer son déplacement annuel à la situation sanitaire dans les outre-mer, et singulièrement dans les deux territoires français de l'Océan Indien que sont l'île de La Réunion et Mayotte.
Les situations respectives de ces deux départements d'outre-mer (Dom) offrent en effet un reflet intéressant de la diversité et du contraste des territoires ultramarins. Éloignés de quelque 10 000 kilomètres de l'hexagone, ils doivent faire face à des risques infectieux et environnementaux spécifiques, dans un contexte socio-économique dégradé et marqué par une forte précarité. Face à ces défis communs, le système sanitaire réunionnais apparaît globalement performant, quoiqu'en rattrapage par rapport à l'hexagone ; Mayotte, en revanche, est confrontée à un très grand retard organisationnel en matière sanitaire, sur la toile de fond de fortes difficultés découlant d'une immigration clandestine très importante.
C'est ce contraste que le présent rapport entend mettre en lumière, tout en formulant des préconisations visant à améliorer la situation sanitaire des outre-mer dans leur globalité, mais aussi de l'hexagone. Le caractère souvent innovant et collaboratif des solutions mises en place dans ces collectivités soumises à de multiples contraintes plaide en effet pour faire de ces territoires des laboratoires permettant d'imaginer un système de soins mieux équilibré pour l'ensemble du territoire national.
C'est en effet non seulement l'égalité sur l'ensemble du territoire français qui est ici en jeu, dans l'une de ses composantes les plus sensibles que constitue la santé, mais également la promotion de l'excellence sanitaire française dans l'Océan Indien.